Anémie par saignement excessif

ParEvan M. Braunstein, MD, PhD, Johns Hopkins University School of Medicine
Revue/Révision complète juil. 2022
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L’anémie par saignement excessif survient lorsque la quantité de globules rouges perdus est supérieure à la production de nouveaux globules rouges.

  • Lorsque la perte de sang est rapide, la pression artérielle chute et on peut ressentir des étourdissements.

  • Lorsque la perte de sang est progressive, cela se manifeste par de la fatigue, un essoufflement et une pâleur.

  • Des analyses de selles, d’urine et les examens d’imagerie peuvent être nécessaires pour déterminer la source du saignement.

  • La cause du saignement est alors corrigée, des transfusions et une supplémentation en fer sont administrées, si nécessaire.

La cause d’anémie la plus fréquente est

  • Saignement excessif

Confronté à une perte de sang, l’organisme réagit très rapidement en rappelant l’eau des tissus dans la circulation pour tenter de maintenir le niveau de remplissage des vaisseaux sanguins. Par conséquent, le sang est dilué et l’hématocrite (pourcentage de globules rouges dans le volume total de sang de l’organisme) diminue. Finalement, un accroissement proportionnel de la production de globules rouges par la moelle osseuse peut corriger l’anémie. Mais au fil du temps, l’hémorragie peut provoquer une baisse des stocks de fer de l’organisme, de sorte que la moelle osseuse n’est plus en mesure de produire davantage de nouveaux globules rouges pour remplacer ceux perdus.

Perte de sang rapide

Les symptômes peuvent dès le début être graves, en particulier si l’anémie se développe rapidement à la suite d’une hémorragie soudaine provoquée par une blessure, ou lors d’interventions chirurgicales, d’accouchement ou de rupture d’un vaisseau sanguin. La perte soudaine de grandes quantités de sang peut avoir 2 types de conséquences :

  • Une baisse de la pression artérielle, en raison de la réduction du volume sanguin dans les vaisseaux.

  • Une quantité insuffisante d’oxygène transportée dans les tissus à cause de la diminution rapide du nombre des globules rouges.

Or, le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, voire de décès, augmente notablement dans ces deux cas.

Perte de sang chronique

Le saignement à long terme (chronique) est bien plus fréquent que le saignement aigu, et peut toucher plusieurs organes et appareils de l’organisme. Contrairement aux saignements importants, tels que les saignements de nez ou les hémorroïdes, qui sont évidents, les saignements légers peuvent passer inaperçus. Par exemple, une petite quantité de sang dans les selles peut ne pas être visible. Ce type de saignement est dit « occulte » (caché). Si un léger saignement se poursuit pendant une longue période, la quantité de sang perdu peut être significative. Ce type de saignement progressif peut se produire dans le cadre de maladies courantes, telles que les ulcères de l’estomac ou de l’intestin grêle, et les polypes ou les cancers du gros intestin. Les tumeurs rénales ou vésicales, qui peuvent entraîner une perte de sang dans l’urine, ou les règles abondantes sont aussi source de saignements chroniques.

Symptômes

Les symptômes sont similaires à ceux d’autres types d’anémie et varient de discrets à graves selon

  • La quantité de sang perdue

  • La rapidité des pertes

Quand la perte de sang est rapide, en quelques heures ou moins, le risque est très élevé ; la perte d’un tiers du volume sanguin total peut même être mortelle. Quand la perte sanguine est rapide, il est fréquent de ressentir des vertiges lorsque l’on passe de la position couchée à la position assise ou debout (hypotension orthostatique). En revanche, si le saignement survient lentement, durant quelques semaines ou plus, on peut perdre jusqu’à deux tiers du volume total de sang, mais ne ressentir qu’asthénie et faiblesse, voire, si l’on s’hydrate suffisamment, n’éprouver aucun symptôme.

D’autres symptômes dus au saignement ou à la maladie sous-jacente peuvent apparaître. Les saignements de l’estomac ou de l’intestin grêle se traduisent, par exemple, par des selles noires et poisseuses. De même, les saignements des reins ou de la vessie peuvent donner une couleur rouge ou brune à l’urine. Chez les femmes, les règles peuvent être longues et abondantes. Certaines maladies responsables de saignements chroniques, telles que les ulcères à l’estomac, entraînent une gêne abdominale. D’autres, telles que la diverticulose, les cancers intestinaux et les polypes au stade précoce, n’entraînent en revanche aucun symptôme.

Diagnostic

  • Analyses de sang

  • Parfois imagerie ou endoscopie

En présence de symptômes d’anémie, de saignement visible ou des deux, des analyses de sang sont réalisées pour détecter l’anémie. Pour identifier l’origine du saignement, il faut rechercher la présence de sang dans les selles et les urines.

Souvent ces investigations doivent être complétées par des examens d’imagerie ou endoscopiques.

Traitement

  • Arrêt des saignements

  • Généralement apport complémentaire de fer

Pour les saignements importants ou rapides, la source doit impérativement être identifiée et l’hémorragie stoppée. Une transfusion de globules rouges peut être nécessaire.

Toutefois, si le saignement est lent ou de faible intensité, l’organisme peut compenser en produisant une quantité suffisante de globules rouges et corriger l’anémie sans avoir recours aux transfusions une fois que le saignement est arrêté.

Comme la quantité de fer nécessaire à la fabrication des globules rouges diminue pendant le saignement, la plupart des patients dont l’anémie est due à un saignement doivent prendre une supplémentation en fer pendant plusieurs mois, généralement sous forme de comprimés. Parfois, du fer est administré par voie intraveineuse.

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