Mort cérébrale

ParKenneth Maiese, MD, Rutgers University
Vérifié/Révisé mai 2022
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Les faits en bref

La mort cérébrale est la perte permanente de l’activité cérébrale. Les personnes ne parviennent pas à respirer ou à maintenir d’autres fonctions vitales de manière autonome, et elles perdent définitivement toute conscience et capacité de penser.

  • Des moyens artificiels peuvent maintenir la respiration et garder le cœur en activité pendant un certain temps, mais après la mort cérébrale, rien ne peut maintenir indéfiniment la fonction des autres organes.

  • Les médecins doivent utiliser des critères spécifiques pour diagnostiquer la mort cérébrale.

  • Aucun traitement n’est utile à une personne en état de mort cérébrale.

  • Le diagnostic de mort cérébrale est équivalent à celui de décès.

La mort cérébrale signifie que le cerveau cesse de fonctionner. Les personnes ne réagissent à aucun stimulus. Aucun traitement ne peut aider, et une fois le diagnostic confirmé, la personne est légalement déclarée morte.

Dans le passé, l’idée de mort cérébrale n’était pas pertinente, car lorsque le cerveau est mort, le reste du corps l’est également. La personne a arrêté de respirer et le cœur s’est arrêté de battre. Cependant, de nos jours les moyens artificiels (comme les respirateurs et les médicaments) peuvent temporairement maintenir la respiration et les battements du cœur même lorsque toute l’activité cérébrale est arrêtée. Mais finalement même à l’aide de moyens artificiels, tous les organes du corps s’arrêtent de fonctionner. Rien ne peut garder le cœur en action indéfiniment une fois que la mort cérébrale survient.

Diagnostic de la mort cérébrale

  • Examen clinique, sur la base de critères spécifiques

  • Parfois, d’autres examens, généralement destinés à rendre possible un don d’organes

Il existe des critères spécifiques pour diagnostiquer une mort cérébrale. À savoir :

  • Vérifier et corriger tous les problèmes pouvant être traités qui peuvent altérer la fonction cérébrale et donc entraîner un diagnostic erroné de mort cérébrale (comme une température corporelle très basse, une tension artérielle très basse ou des taux sanguins très faibles de certaines substances comme le sucre et le sodium, ou un surdosage de sédatif)

  • Identifier et traiter toute affection pouvant être à l’origine d’un coma et d’une perte irréversible de toutes les fonctions cérébrales

  • Tester les réflexes de la personne (comme le réflexe laryngé, déclenché en touchant le fond de la gorge) et confirmer l’absence de réponse (la personne ne grimace pas, ne bouge pas et ne réagit pas)

  • Examiner les yeux et confirmer l’absence de réaction à la lumière

  • Tester la respiration en arrêtant le respirateur et en confirmant que la personne ne tente pas de respirer

Les médecins doivent maintenir la communication avec la famille ou essayer de communiquer à un parent ou un ami proche de la personne les résultats dès que le diagnostic et l’évaluation de la mort cérébrale commencent.

Les médecins revérifient généralement les critères 6 à 24 heures plus tard pour confirmer l’absence de réactivité de la personne.

Tout ce qui suit doit être réalisé :

  • Tous les problèmes pouvant être traités et pouvant être diagnostiqués à tort comme mort cérébrale sont exclus.

  • Un examen neurologique complet est réalisé.

  • Les examens requis sont réalisés.

Chez les adultes, la mort cérébrale peut être confirmée après un second contrôle réalisé 6 à 24 heures plus tard. Pour les enfants, il est parfois conseillé aux médecins de réaliser deux examens distincts, espacés d’au moins 48 heures.

Examens supplémentaires facultatifs

Parfois, lorsque les résultats de l’examen initial sont incertains ou que l’examen ne peut pas être terminé, les médecins utilisent certains examens diagnostiques pour les aider à diagnostiquer la mort cérébrale. L’établissement rapide du diagnostic de mort cérébrale peut être particulièrement important lorsqu’une greffe d’organe est prévue, par exemple, après un traumatisme crânien catastrophique (comme cela peut se produire dans les accidents de la route). Les examens comprennent :

  • L’électroencéphalographie (EEG : enregistrement de l’activité électrique cérébrale) : Ce test ne montre aucune onde cérébrale lorsqu’une personne est en état de mort cérébrale.

  • Des examens d’imagerie peuvent être utilisés pour détecter un flux sanguin vers le cerveau : Aucun flux sanguin vers le cerveau lorsqu’une personne est en état de mort cérébrale.

Les examens d’imagerie comprennent la tomographie par émission de positions (TEP), l’angiographie, l’angiographie par tomodensitométrie, la tomographie d’émission monophotonique (TEM, qui utilise une molécule radioactive appelée radionucléide pour générer des images du flux sanguin) et l’échographie Doppler du flux sanguin vers le cerveau.

Pronostic de la mort cérébrale

Aucune personne répondant aux critères de mort cérébrale ne se rétablit. Ainsi, une fois la mort cérébrale confirmée, la personne peut être considérée comme décédée.

Après confirmation d’une mort cérébrale, tous les moyens de réanimation sont arrêtés. Les membres de la famille peuvent souhaiter être avec la personne à ce moment. Ils ont besoin qu’on leur dise qu’un ou plusieurs membres peuvent bouger lorsque l’assistance respiratoire est arrêtée ou que la personne peut même s’asseoir (parfois nommé signe de Lazare). Ces mouvements sont dus aux réflexes spinaux comme des contractions musculaires et ne signifient pas que la personne n’est pas réellement en état de mort cérébrale.

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