Syndrome confusionnel

ParJuebin Huang, MD, PhD, Department of Neurology, University of Mississippi Medical Center
Vérifié/Révisé févr. 2023
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Le syndrome confusionnel est un trouble soudain, fluctuant et en général réversible de la fonction cognitive. Il est caractérisé par une incapacité à prêter attention, une désorientation, une incapacité à penser clairement, et des fluctuations du niveau de vigilance (conscience).

  • De nombreux troubles, médicaments, drogues et poisons peuvent provoquer le syndrome confusionnel.

  • Les médecins établissent le diagnostic en fonction des symptômes et des résultats d’un examen clinique, et ils utilisent les examens d’imagerie, urinaire et sanguin pour identifier la cause.

  • La correction ou le traitement rapide de la condition provoquant le syndrome confusionnel le guérissent généralement.

(Voir aussi Présentation du syndrome confusionnel et de la démence.)

Le syndrome confusionnel n’est pas une maladie en soi, mais une altération des fonctions cognitives. Bien que le terme ait une définition médicale spécifique, il est souvent utilisé pour décrire toutes les formes de confusion.

Bien que le syndrome confusionnel et la démence affectent tous deux la réflexion, ils sont différents.

  • Le syndrome confusionnel touche principalement l’attention, et la démence perturbe principalement la mémoire.

  • Le syndrome confusionnel commence de manière subite et présente généralement un point de départ précis. La démence commence généralement de manière progressive et ne présente pas de point de départ précis (voir le tableau Comparaison du syndrome confusionnel et de la démence).

Le syndrome confusionnel n’est jamais normal et indique souvent un problème généralement grave, récemment développé particulièrement chez les personnes âgées. Les personnes qui présentent un syndrome confusionnel doivent immédiatement consulter un médecin. Si la cause du syndrome confusionnel est identifiée et rapidement corrigée, il peut généralement être soigné.

La prévalence reste difficile à déterminer dans la mesure où le syndrome confusionnel est un état clinique temporaire. Le syndrome confusionnel touche 15 à 50 % des personnes hospitalisées.

Le syndrome confusionnel se produit à tout âge, mais est plus fréquent chez les personnes âgées. Le syndrome confusionnel est fréquent chez les résidents de maison de santé. Lorsque le syndrome confusionnel se produit chez des personnes plus jeunes, il est en général dû à l’utilisation de drogue ou de médicament (sur ordonnance ou en vente libre) ou à un trouble menaçant le pronostic vital.

Qu’est-ce que le syndrome confusionnel ?

La signification du terme confusion en médecine est différente de son sens habituel ; les médecins l’utilisent pour désigner un état dans lequel les personnes ne peuvent pas gérer normalement les informations.

Les personnes présentant un syndrome confusionnel ne peuvent pas :

  • Suivre une conversation

  • Répondre convenablement à des questions

  • Comprendre où elles sont

  • Porter des jugements critiques relatifs à la sécurité

  • Se souvenir des faits importants

La confusion a plusieurs causes, dont la consommation de certains produits (médicaments sur ordonnance ou en vente libre ou drogues) et de nombreuses maladies. Le syndrome confusionnel et la démence, bien que très différents, provoquent tous deux une confusion.

En présence d’une confusion, les médecins en recherchent la cause, surtout en cas de syndrome confusionnel ou de démence.

Si la confusion se développe ou s’aggrave soudainement, la cause peut être le syndrome confusionnel. Dans ce cas, une prise en charge médicale urgente est nécessaire, car le syndrome confusionnel peut être provoqué par des troubles graves. De plus, le traitement de la cause, une fois identifiée, peut souvent faire régresser le syndrome confusionnel.

Un développement lent fait évoquer une démence. Dans ce cas, une consultation est nécessaire, mais non urgente. En cas de démence, le traitement peut ralentir la détérioration mentale, mais généralement, ne peut pas arrêter son déclin.

Causes du syndrome confusionnel

Le développement ou l’aggravation de nombreuses affections peut provoquer un syndrome confusionnel. Celui-ci peut se manifester en cas de maladie extrêmement grave ou de prise de médicaments ou de drogues qui modifient le fonctionnement cérébral (substances psychoactives).

Les causes les plus fréquentes du syndrome confusionnel sont les suivantes :

Les autres causes incluent les suivantes : hospitalisation, chirurgie, sevrage d’un médicament pris pendant longtemps, certaines pathologies et certaines substances toxiques. Un syndrome confusionnel se développe souvent pendant l’hospitalisation chez les personnes atteintes de démence.

Le syndrome confusionnel peut être provoqué par une affection moins sévère chez les personnes âgées et les personnes ayant eu un accident vasculaire cérébral ou atteintes de démence, de la maladie de Parkinson ou d’autres lésions cérébrales dues à une autre pathologie. Affections moins sévères pouvant déclencher un syndrome confusionnel :

  • Maladies mineures (telles qu’infection des voies urinaires)

  • Constipation sévère

  • Douleur

  • Utilisation d’un cathéter vésical (un tube fin destiné à drainer l’urine de la vessie)

  • Déshydratation

  • Privation de sommeil prolongée

  • Privation sensorielle (notamment isolement social et incapacité à obtenir des lunettes ou des prothèses auditives nécessaires)

Chez certaines personnes, aucune cause ne peut être identifiée.

Hospitalisation

Le fait d’être dans un environnement non familier, comme dans un hôpital, en particulier dans une unité de soins intensifs (USI), peut contribuer au développement d’un syndrome confusionnel ou le déclencher.

Dans les USI, les personnes sont isolées dans une chambre qui en général n’a pas de fenêtre ou d’horloge. Par conséquent, les personnes sont privées de stimulation sensorielle normale et peuvent être désorientées. Le sommeil est perturbé par les aidants qui réveillent les personnes pendant la nuit pour les surveiller et leur donner leur traitement et par des moniteurs, des interphones bipant fortement, des voix dans les couloirs et des alarmes. En outre, la plupart des personnes dans les USI ont de graves maladies et peuvent être traitées avec des médicaments pouvant déclencher un syndrome confusionnel.

Les personnes hospitalisées en unité de soins intensifs peuvent présenter des crises d’épilepsie n’entraînant pas de convulsions (crises d’épilepsie non convulsives). Ces crises peuvent être à l’origine d’un syndrome confusionnel, mais passer inaperçues si elles n’entraînent pas de convulsions ni aucun autre symptôme typique de la crise d’épilepsie. Si les crises d’épilepsie passent inaperçues, elles risquent de ne pas être traitées à temps ni de manière appropriée.

Chirurgie

Le syndrome confusionnel est particulièrement fréquent après une intervention chirurgicale, probablement en raison du stress induit par la chirurgie, de l’utilisation d’anesthésiques durant une intervention chirurgicale et de la prescription d’analgésiques après une intervention chirurgicale.

Le syndrome confusionnel peut également apparaître chez des personnes sur le point de subir une intervention chirurgicale et n’ayant pas accès à une substance qu’elles consomment habituellement, telle qu’une drogue, de l’alcool ou du tabac. Lorsqu’elles cessent de prendre cette substance, elles peuvent présenter des symptômes de sevrage, notamment un syndrome confusionnel.

Consommation de médicaments/drogues

Les médicaments et les drogues représentent la cause réversible la plus fréquente des syndromes confusionnels. Chez les jeunes, l’utilisation de drogues et l’intoxication aiguë par l’alcool sont des causes fréquentes. Chez les personnes âgées, la cause est souvent la prise de médicaments sur ordonnance.

Les substances psychoactives touchent directement les cellules nerveuses du cerveau, provoquant parfois un syndrome confusionnel. À savoir :

De nombreux médicaments peuvent également provoquer un syndrome confusionnel. Voici quelques exemples :

  • Médicaments ayant des effets anticholinergiques, notamment de nombreux antihistaminiques en vente libre

  • Amphétamines et cocaïne, qui sont des stimulants

  • Cimétidine

  • Médicaments qui réduisent la tension artérielle (médicaments antihypertenseurs, notamment bêtabloquants)

  • Corticoïdes

  • Digoxine et d’autres médicaments utilisés pour traiter les pathologies cardiaques

  • Lévodopa

  • Myorelaxants

Syndrome de sevrage

Le syndrome confusionnel peut également être induit par l’arrêt soudain d’un médicament ou d’une drogue pris(e) depuis longtemps ; par exemple, un sédatif (comme la benzodiazépine ou les barbituriques) ou un antalgique opiacé.

Le syndrome confusionnel apparaît chez les personnes atteintes d’un trouble alcoolique qui cessent soudainement de consommer de l’alcool (delirium tremens), ainsi que chez les consommateurs d’héroïne, en cas de sevrage soudain.

Troubles

Des taux sanguins en électrolytes (calcium, sodium ou magnésium) présentant des anomalies induisent des troubles sur l’activité métabolique des cellules nerveuses et entraînent un syndrome confusionnel. Les troubles ioniques peuvent être induits par la prise de diurétiques, une déshydratation ou des maladies telles que l’insuffisance rénale ou des cancers à un stade tardif.

Un taux de glycémie extrêmement élevé (hyperglycémie) ou faible (hypoglycémie) provoque fréquemment un syndrome confusionnel.

Une diminution de l’activité de la thyroïde (hypothyroïdie) provoque un syndrome confusionnel avec léthargie. Une augmentation de l’activité de la thyroïde (hyperthyroïdie) provoque un syndrome confusionnel avec hyperactivité.

En cas d’insuffisance hépatique ou rénale non diagnostiquée, la cause du syndrome confusionnel peut être la prise durable d’un médicament même s’il n’a auparavant pas causé de problèmes. Dans ces maladies, le foie et les reins ne traitent et n’éliminent pas normalement les médicaments. Par conséquent, les médicaments peuvent s’accumuler dans le sang et atteindre le cerveau, provoquant un syndrome confusionnel.

Chez les jeunes (une fois les drogues et l’alcool écartés), la cause du syndrome confusionnel est généralement :

  • Une pathologie qui touche directement le cerveau, comme une infection cérébrale, notamment méningite ou encéphalite

Chez les personnes âgées, la cause est souvent :

Ces affections peuvent directement toucher le cerveau.

Une encéphalopathie de Wernicke, induite par une carence grave en vitamine B (thiamine), peut provoquer une confusion et un syndrome confusionnel. Si elle n’est pas traitée, l’encéphalopathie de Wernicke peut provoquer de graves lésions cérébrales, un coma ou le décès.

Certaines affections (telles que les AVC, les tumeurs cérébrales ou les abcès cérébraux) provoquent des symptômes de syndrome confusionnel en altérant directement le cerveau.

Le syndrome confusionnel peut être le premier symptôme chez les personnes âgées atteintes d’une maladie virale, telle que le COVID-19.

Poisons

Chez les jeunes personnes, l’ingestion de poisons, comme de l’alcool isopropylique ou du liquide antigel, est une cause fréquente de syndrome confusionnel.

Focus sur le vieillissement : Syndrome confusionnel

Le syndrome confusionnel est plus fréquent chez les personnes âgées. C’est une raison fréquente pour laquelle les membres de la famille des personnes âgées demandent de l’aide au médecin ou à l’hôpital. Environ 15 à 50 % des personnes âgées connaissent un syndrome confusionnel à un moment donné de leur séjour à l’hôpital.

Causes

Chez les personnes âgées, le syndrome confusionnel peut être induit par toute condition qui provoque un syndrome confusionnel chez les jeunes personnes. Mais il peut également être induit par des affections moins graves, comme :

Certaines modifications liées au vieillissement rendent les personnes âgées plus susceptibles de présenter un syndrome confusionnel. Ces changements incluent :

  • Sensibilité accrue aux médicaments ou aux drogues

  • Modifications dans le cerveau

  • Présence de conditions augmentant le risque de syndrome confusionnel

Médicaments : les personnes âgées sont beaucoup plus sensibles aux effets de nombreux médicaments et drogues. Chez les personnes âgées, les médicaments qui touchent le fonctionnement du cerveau, comme les sédatifs, sont la cause la plus fréquente de syndrome confusionnel. Cependant, les médicaments qui n’affectent normalement pas la fonction cérébrale, y compris la plupart des médicaments en vente libre (particulièrement les antihistaminiques) peuvent également le provoquer. Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets anticholinergiques de bon nombre de ces médicaments. Un de ces effets est la confusion.

Changements liés au vieillissement dans le cerveau : le syndrome confusionnel se produit le plus souvent chez les personnes âgées en partie parce que certaines modifications cérébrales induites par le vieillissement les y prédisposent. Par exemple, les personnes âgées ont tendance à avoir moins de cellules cérébrales et des niveaux inférieurs d’acétylcholine, une substance qui permet aux cellules cérébrales de communiquer entre elles. Tout stress (dû à un médicament, une maladie, ou une situation), qui provoque une diminution plus importante du niveau d’acétylcholine, peut rendre le fonctionnement du cerveau plus difficile. Par conséquent, chez les personnes âgées, ces stress prédisposent particulièrement au syndrome confusionnel.

Autres maladies les personnes âgées sont plus susceptibles de présenter d’autres conditions qui les prédisposent plus au syndrome confusionnel, comme :

  • Accident vasculaire cérébral

  • Démence

  • Maladie de Parkinson

  • Autres troubles qui provoquent une dégénérescence nerveuse

  • Prise de trois médicaments ou plus

  • Déshydratation

  • Undernutrition

  • Immobilité

Le syndrome confusionnel est souvent le premier signe d’autres maladies parfois graves. Par exemple, le syndrome confusionnel peut être le premier symptôme chez les personnes âgées atteintes du COVID-19, parfois sans autres symptômes du COVID-19.

Symptômes

Le syndrome confusionnel tend à durer plus longtemps chez les personnes âgées.

La confusion, le symptôme le plus évident, peut être plus difficile à reconnaître chez les personnes âgées. Les personnes plus jeunes présentant un syndrome confusionnel peuvent être agitées, mais les personnes très âgées ont tendance à devenir silencieuses et renfermées. Dans ces cas, il est assez difficile de reconnaître le syndrome confusionnel.

Le fait de souffrir de syndrome confusionnel augmente également le risque que les personnes âgées atteintes du COVID-19 soient admises en unité de soins intensifs (USI), séjournent dans un établissement de rééducation après avoir quitté l’hôpital et/ou décèdent.

Si un comportement psychotique se développe chez les personnes âgées, il indique habituellement un syndrome confusionnel ou une démence. La psychose induite par des troubles psychiatriques débute rarement à un âge avancé.

Les personnes âgées sont plus prédisposées à la démence, qui rend le syndrome confusionnel plus difficile à identifier. Les deux provoquent la confusion. Les médecins essayent de différencier les deux en déterminant la rapidité du développement de la confusion et le fonctionnement cognitif préalable de la personne. Les médecins posent également aux personnes une série de questions qui testent les divers aspects de la pensée (examen de l’état mental). Ainsi, les personnes qui ont une détérioration cognitive d’évolution rapide doivent être traitées comme s’il s’agissait d’un syndrome confusionnel, et ce jusqu’à preuve du contraire, même si elles sont atteintes de démence. Le fait d’être atteint de démence augmente le risque de développer un syndrome confusionnel, et certaines personnes présentent les deux.

Traitement

Le syndrome confusionnel et l’hospitalisation qu’il requiert peuvent provoquer de nombreux autres problèmes, comme une dénutrition, une déshydratation et des escarres. Ces problèmes peuvent avoir de graves conséquences chez les personnes âgées. Les personnes âgées peuvent donc bénéficier d’un traitement géré par une équipe interdisciplinaire, qui se compose d’un médecin, de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, d’infirmiers et de travailleurs sociaux.

Prévention

Pour prévenir le syndrome confusionnel chez une personne âgée au cours d’un séjour à l’hôpital, les membres de la famille peuvent demander de l’aide au personnel hospitalier, par exemple :

  • Encourager la personne à se déplacer régulièrement

  • Placer une horloge et un calendrier dans la chambre

  • Limiter les interruptions et les bruits pendant la nuit

  • S’assurer que la personne mange et boit suffisamment

Les membres de la famille peuvent rendre visite et parler avec la personne et donc l’aider à s’orienter. La personne présentant un syndrome confusionnel peut être effrayée et la voix familière d’un membre de la famille peut avoir un effet apaisant.

Symptômes du syndrome confusionnel

Le syndrome confusionnel débute en général soudainement et s’aggrave en quelques heures ou quelques jours. Les actions des personnes qui présentent le syndrome confusionnel varient, mais ressemblent plus ou moins à celles d’une personne dont l’intoxication augmente progressivement.

La caractéristique principale du syndrome confusionnel est :

  • Une incapacité à prêter attention

Les personnes atteintes du syndrome confusionnel ne peuvent pas se concentrer et éprouvent des difficultés à analyser de nouvelles informations et à se souvenir des événements récents. Elles peuvent donc ne pas comprendre ce qui se passe autour d’elles. Elles sont désorientées. La désorientation temporelle et souvent la désorientation spatiale (où elles se trouvent) peuvent être un signe précoce de syndrome confusionnel. Lorsque le syndrome confusionnel est sévère, elles peuvent ne pas savoir qui elles sont ou qui sont d’autres personnes. La pensée est confuse et ces personnes tiennent parfois des propos incohérents.

Leur niveau de vigilance (conscience) peut fluctuer. C’est pourquoi la personne peut être excessivement alerte à un moment et somnolente ou léthargique à un autre. D’autres symptômes varient souvent en quelques minutes et ont tendance à s’aggraver au cours de la soirée (un phénomène appelé le syndrome des états crépusculaires).

La personne présentant un syndrome confusionnel a souvent un sommeil agité ou inverse son rythme veille-sommeil, en dormant le jour et en restant éveillée la nuit.

Les personnes ont des hallucinations visuelles bizarres et effrayantes, voyant des choses ou des personnes qui n’existent pas. Certaines d’entre elles développent une paranoïa (sentiment injustifié de persécution) ou des délires (fausses croyances impliquant une fausse interprétation des perceptions et des expériences).

La personnalité et l’humeur peuvent changer. Certaines personnes deviennent calmes et solitaires au point que leur entourage ne s’aperçoit pas qu’elles sont délirantes. D’autres deviennent agitées et déambulent en permanence. Les personnes qui développent un syndrome confusionnel après la prise de sédatifs ont une tendance à la somnolence et à se replier sur elles-mêmes. Celles qui ont pris des amphétamines ou ont arrêté de prendre des sédatifs peuvent devenir agressives et hyperactives. Certaines personnes alternent entre deux types de comportements.

Le syndrome confusionnel peut durer des heures, des jours, voire plus longtemps en fonction de la gravité et des causes. Si la cause du syndrome confusionnel n’est pas rapidement identifiée et traitée, la personne peut devenir de plus en plus somnolente, apathique, et nécessiter des stimuli vigoureux pour être réveillée (cette affection est nommée stupeur). La stupeur peut conduire au coma ou au décès.

Le saviez-vous ?

  • Un comportement psychotique qui débute à un âge avancé indique généralement un syndrome confusionnel ou une démence.

Diagnostic du syndrome confusionnel

  • Examen clinique

  • Examen de l’état mental

  • Analyse de sang, d’urine et examens d’imagerie destinés à rechercher des causes possibles

Les médecins suspectent un syndrome confusionnel d’après les symptômes, particulièrement lorsque la personne ne peut pas prêter attention et lorsque sa capacité à prêter attention fluctue d’un moment à l’autre. Cependant, le syndrome confusionnel modéré peut être difficile à identifier. Les médecins peuvent ne pas reconnaître le syndrome confusionnel chez une personne hospitalisée.

La plupart des personnes dont on pense qu’elles présentent un syndrome confusionnel sont hospitalisées afin de les évaluer et de les protéger de blessures qu’elles peuvent s’infliger ou infliger à autrui. Les procédures de diagnostic peuvent être effectuées rapidement et en toute sécurité à l’hôpital et chaque affection détectée est aussitôt traitée.

Dans la mesure où le syndrome confusionnel peut être provoqué par une maladie grave (qui peut être rapidement fatale), les médecins tentent d’identifier les causes le plus rapidement possible. Un traitement approprié permet souvent de faire régresser le syndrome confusionnel.

Premièrement, les médecins doivent distinguer le syndrome confusionnel des autres troubles qui affectent les fonctions cognitives. Les médecins le font en recueillant autant d’informations que possible sur les antécédents médicaux de la personne en réalisant un examen clinique et des tests.

Antécédents médicaux

Les amis, les membres de la famille ou d’autres témoins sont interrogés, car les personnes présentant un syndrome confusionnel sont en général incapables de répondre. Les questions sont les suivantes :

  • Comment a commencé la confusion (soudaine ou progressive) ?

  • Quelle était la rapidité de la progression ?

  • Quel est l’état de santé physique et mentale de la personne ?

  • Substances (y compris l’alcool et les drogues, particulièrement si la personne est jeune) et compléments alimentaires (y compris plantes médicinales) pris par la personne

  • Si des médicaments ont été pris ou arrêtés récemment

Les informations peuvent provenir des dossiers médicaux, de la police, du personnel médical des urgences ou d’éléments concrets comme des boîtes de médicaments ou certains documents. Les documents, tels que des listes de courses, des lettres récentes, des notifications de factures non payées ou les rendez-vous manqués, peuvent être le signe d’anomalies des fonctions cognitives.

Lorsque le syndrome confusionnel est associé à une agitation, des hallucinations, des idées délirantes ou un syndrome paranoïaque, il faut le distinguer d’une psychose due à une maladie psychiatrique, telle qu’une psychose maniaco-dépressive ou une schizophrénie. Généralement, les personnes qui présentent un état psychotique dû à un désordre psychiatrique ne présentent pas de confusion ou de perte de mémoire, ni de modifications du niveau de conscience. Un comportement psychotique qui débute à un âge avancé indique généralement un syndrome confusionnel ou une démence.

Tableau

Examen clinique

Lors d’un examen clinique, les médecins vérifient les signes de troubles qui provoquent le syndrome confusionnel, comme les infections et la déshydratation. Un examen neurologique est également réalisé.

Examen de l’état mental

Les personnes qui présentent un syndrome confusionnel passent un examen de l’état mental. Premièrement, des questions leur sont posées pour déterminer si le problème principal est l’attention. Par exemple, on leur lit une liste courte et on leur demande de la répéter. Les médecins doivent déterminer si la personne enregistre ce qui leur est lu. Les personnes présentant un syndrome confusionnel ne le peuvent pas. L’examen de l’état mental comprend également d’autres questions et tâches, comme tester la mémoire à court et à long terme, nommer des objets, écrire des phrases et recopier des formes. Les personnes atteintes de syndrome confusionnel peuvent être trop confuses, agitées ou renfermées pour répondre à ce test.

Examens

Des échantillons de sang et d’urine sont généralement prélevés et analysés pour vérifier la présence de troubles que les médecins soupçonnent de provoquer le syndrome confusionnel. Par exemple, les anomalies de l’électrolyte, les taux de sucre sanguins élevés et les troubles hépatiques et rénaux sont des causes fréquentes de syndrome confusionnel. Les médecins réalisent donc en général des tests pour mesurer l’électrolyte et les taux de sucre dans le sang pour évaluer le fonctionnement du foie et des reins. Si les médecins suspectent une maladie de la thyroïde, des tests peuvent être réalisés pour évaluer le fonctionnement de la thyroïde. Ou bien, si les médecins soupçonnent que certains médicaments peuvent en être la cause, ils peuvent réaliser ces tests pour mesurer le taux de ces médicaments dans le sang. Ces tests peuvent aider à déterminer si les taux de médicaments sont trop élevés pour avoir des effets nocifs et si la personne a pris une dose trop importante.

Des cultures peuvent être réalisées à la recherche d’infections. Une radiographie du thorax peut être réalisée pour déterminer si la pneumonie peut être la cause du syndrome confusionnel, en particulier chez les personnes âgées qui respirent rapidement, qu’elles présentent ou non de la fièvre ou une toux.

Une tomodensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau est en général réalisée.

Un test qui enregistre l’activité électrique du cerveau (électroencéphalographie ou EEG) est parfois réalisé pour déterminer si le syndrome confusionnel est provoqué par un trouble convulsif.

Une électrocardiographie (ECG), des mesures d’oxymétrie de pouls (utilisant un capteur qui mesure les taux d’oxygène dans le sang) et une radiographie du thorax peuvent être utilisées pour évaluer le fonctionnement du cœur et des poumons.

Chez les personnes présentant une fièvre ou des céphalées, une ponction lombaire peut être réalisée afin de prélever et d’analyser le liquide céphalorachidien. Cette analyse aide les médecins à exclure une infection ou une hémorragie autour du cerveau et de la moelle épinière comme causes éventuelles.

Traitement du syndrome confusionnel

  • Traitement de la cause

  • Consignes générales

  • Mesures destinées à prendre en charge l’agitation

La plupart des personnes qui présentent un syndrome confusionnel doivent être hospitalisées. Cependant, si la cause du syndrome confusionnel peut être facilement corrigée (par exemple, lorsque la cause est un faible taux de sucre dans le sang), les personnes restent un petit moment en observation au service des urgences et peuvent ensuite rentrer chez elles.

Traitement de la cause

Une fois la cause identifiée, elle est rapidement corrigée ou traitée. Par exemple, les médecins traitent les infections par une antibiothérapie, une déshydratation par des perfusions intraveineuses d’électrolytes, et un syndrome confusionnel provoqué par un sevrage alcoolique par les benzodiazépines (ainsi que des mesures pour aider les personnes à ne pas retomber dans l’alcoolisme).

Un traitement rapide du trouble provoquant le syndrome confusionnel empêche habituellement des lésions cérébrales permanentes et peut mener à un rétablissement complet.

Tout médicament qui peut aggraver le syndrome confusionnel est, si possible, arrêté.

Consignes générales

La prise en charge globale de la personne est également essentielle.

L’environnement doit être le plus reposant et le plus calme possible. Il doit être bien éclairé pour permettre à la personne de reconnaître les objets et les personnes présentes dans leur chambre et où ils sont. Des horloges, des calendriers et des photographies de la famille dans la chambre peuvent aider à les orienter. En toute occasion, le personnel et la famille doivent rassurer la personne et leur rappeler l’heure et le lieu. Les procédures doivent être expliquées avant et pendant leur réalisation. Les personnes qui portent des lunettes ou des appareils auditifs doivent y avoir accès.

Les personnes confuses sont soumises à de nombreuses complications telles que la déshydratation, la dénutrition, l’incontinence, les chutes et les escarres. La prévention de ces troubles exige une prise en charge attentive. Par conséquent, les personnes, particulièrement les personnes âgées, peuvent bénéficier de traitements gérés par une équipe interdisciplinaire composée d’un médecin, de kinésithérapeutes et d’ergothérapeutes, d’infirmiers et de travailleurs sociaux.

Prise en charge de l’agitation

Les personnes extrêmement agitées ou en proie à des hallucinations peuvent se blesser et blesser le personnel soignant. Les mesures suivantes peuvent aider à prévenir ces blessures :

  • Les membres de la famille sont encouragés à rester avec la personne.

  • La personne est placée dans une chambre près du bureau du personnel infirmier.

  • L’hôpital peut fournir un accompagnateur pour rester avec la personne.

  • Le traitement médicamenteux de la personne est simplifié autant que possible.

  • Les dispositifs, comme les cathéters intraveineux, les sondes vésicales ou les moyens de contention, ne sont pas si possible utilisés, car ils peuvent aggraver la confusion et contrarier la personne, augmentant le risque de blessure.

Cependant, dans certains cas, la contention semble nécessaire afin d’éviter, par ex., que la personne ne s’arrache les perfusions intraveineuses ou pour éviter les chutes. Les moyens de contention sont utilisés avec précaution par un membre du personnel formé à cet effet, desserrés à intervalle régulier, et retirés dès que cela est possible dans la mesure où ils peuvent contrarier et aggraver l’état d’agitation en irritant la personne.

Les médicaments sont utilisés en dernier recours pour prendre en charge l’agitation, lorsque les autres moyens se sont avérés inefficaces. Deux types de médicaments sont en général utilisés pour contrôler l’agitation, mais aucun n’est idéal :

  • Les antipsychotiques sont le plus souvent utilisés. Cependant, ils peuvent prolonger ou aggraver l’agitation, et certains ont des effets anticholinergiques, comme confusion, vision floue, constipation, sécheresse de la bouche, sensation de vertige, difficulté à commencer et continuer à uriner et perte du contrôle de la vessie. Des antipsychotiques plus récents, comme la rispéridone, l’olanzapine et la quétiapine, ont moins d’effets secondaires que les antipsychotiques plus anciens comme l’halopéridol. Cependant, s’ils sont utilisés pendant longtemps, ces nouveaux médicaments peuvent entraîner une prise de poids et un taux anormal de graisses (lipides ; hyperlipidémie) et accroître le risque de diabète de type 2. Chez les personnes âgées présentant une psychose et une démence, ces médicaments peuvent accroître le risque d’AVC et de décès.

  • Les benzodiazépines (une catégorie de sédatifs), comme le lorazépam, sont utilisées lorsque le syndrome confusionnel est dû au sevrage de sédatifs ou d’alcool. Les benzodiazépines ne sont pas utilisées pour traiter le syndrome confusionnel provoqué par d’autres conditions, car ils peuvent rendre, particulièrement les personnes âgées, plus confuses, somnolentes ou les deux.

Les médecins sont prudents lorsqu’ils prescrivent ces médicaments particulièrement chez les personnes âgées. Ils utilisent une dose aussi faible que possible et arrêtent le médicament dès que possible.

Pronostic du syndrome confusionnel

La plupart des personnes présentant un syndrome confusionnel guérissent complètement, à condition que la cause du syndrome soit rapidement identifiée et traitée. Tout retard dans la prise en charge diminue les chances de récupération complète. Malgré un traitement adapté, certains symptômes peuvent persister plusieurs semaines ou plusieurs mois, et l’amélioration peut être très lente. Dans certains cas, le syndrome confusionnel évolue vers un dysfonctionnement cérébral chronique semblable à la démence.

Les personnes hospitalisées qui présentent un syndrome confusionnel ont plus de risques de développer des complications en cours d’hospitalisation (dont le décès) que celles ne présentant pas de syndrome confusionnel. Environ 35 à 40 % des personnes souffrant d’un syndrome confusionnel à l’hôpital décèdent dans l’année, mais la cause du décès est souvent une autre pathologie grave, et non le syndrome confusionnel lui-même.

Ces personnes, en particulier les personnes âgées, subissent une période d’hospitalisation plus longue, suivie d’une période de convalescence plus longue et induisent un coût plus important pour le système de santé.

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