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Les pneumocoques sont répandus dans l’air lorsque les patients infectés toussent ou éternuent.
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Ces infections à pneumocoques sont généralement responsables de fièvre et d’un malaise généralisé, accompagnés d’autres symptômes qui varient en fonction de la zone de l’organisme infectée.
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Le diagnostic repose sur les symptômes ou l’identification de la bactérie dans des échantillons de matériel infecté.
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Les jeunes enfants sont vaccinés en routine contre ces infections et cette vaccination est recommandée pour tous les sujets à haut risque.
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Pour traiter efficacement cette maladie, on utilise généralement la pénicilline ou d’autres antibiotiques.
(Voir aussi Présentation des bactéries.)
Il existe plus de 90 types de pneumocoques. Cependant, les infections les plus graves ne sont provoquées que par quelques types.
Le pneumocoque vit en général dans les voies aériennes supérieures de l’homme sain, son hôte naturel, surtout pendant l’hiver et le début du printemps. La bactérie est transmise à d’autres personnes des manières suivantes :
La transmission est beaucoup plus probable à l’intérieur d’un groupe de personnes, telles que celles vivant, résidant ou travaillant dans des centres de soins, des prisons, des bases militaires, des refuges pour sans-abri ou des hôpitaux de jour.
Facteurs de risque
Certains facteurs augmentent le risque de développement et la sévérité des infections à pneumocoques :
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Maladies chroniques (telles que troubles cardiaques et pulmonaires, diabète et maladie hépatique)
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Médicaments inhibant le système immunitaire, tels que corticoïdes ou chimiothérapie
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Résidence dans un établissement de soins de longue durée
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Aborigènes, autochtones d’Alaska et certains groupes d’Amérindiens
La grippe et une bronchite chronique peuvent altérer la muqueuse des voies respiratoires et aider les pneumocoques à provoquer une infection.
En outre, les personnes âgées, même en bonne santé, sont plus enclines à avoir des symptômes plus graves et des complications au cours de ces infections.
La vaccination antipneumococcique est recommandée pour les personnes présentant un ou plusieurs facteurs de risque.
Symptômes et diagnostic
Les symptômes des infections pneumococciques varient en fonction de la localisation de l’infection.
La plupart des infections pneumococciques touchent :
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Poumons (pneumonie)
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Oreille moyenne (otite moyenne, fréquente chez les enfants)
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Sinus (sinusite)
Les bactéries peuvent également essaimer dans la circulation sanguine (ce que l’on appelle bactériémie). Des infections peuvent se développer au niveau des tissus recouvrant le cerveau et la moelle épinière (méningite) ou, moins souvent, au niveau des valves cardiaques (endocardite), des os, des articulations ou de la cavité abdominale.
Pneumonie à pneumocoque
Les symptômes de la pneumonie à pneumocoque apparaissent souvent de manière abrupte. Les patients ont de la fièvre, des frissons, un sentiment de malaise généralisé, sont essoufflés et ils toussent. La toux produit des crachats qui prennent la couleur de la rouille.
Fréquemment apparaissent des douleurs aiguës, lancinantes au niveau d’un seul côté de la poitrine. Ces douleurs sont aggravées par la respiration profonde et la toux. Environ 40 % des personnes atteintes présentent une accumulation de liquide entre les couches de tissus qui recouvrent les poumons (ce que l’on appelle épanchement pleural). L’épanchement pleural peut expliquer la douleur thoracique et rendre la respiration difficile.
Une radiographie pulmonaire est réalisée pour dépister une pneumonie. Le médecin prélève un échantillon de crachats pour faire un examen microscopique. Un échantillon de crachats, de pus ou de sang peut être envoyé au laboratoire pour le mettre en culture (croissance des bactéries). Les pneumocoques sont facilement identifiables. Les bactéries sont aussi analysées pour déterminer les antibiotiques efficaces (procédé appelé antibiogramme).
Méningite à pneumocoque
La méningite à pneumocoque se manifeste par une fièvre, des céphalées et une sensation de malaise général. Elle se caractérise également par une raideur de la nuque qui rend le mouvement du menton vers le thorax douloureux et difficile ; ce problème n’est toutefois pas toujours évident dans les premiers temps de la maladie.
Contrairement aux enfants plus âgés et aux adultes, la plupart des nourrissons présentant une méningite n’ont pas de raideur de la nuque. Les nourrissons peuvent refuser de s’alimenter et devenir irritables ou léthargiques.
La méningite à pneumocoque peut avoir des complications, telles que :
Le diagnostic de méningite à pneumocoque nécessite de faire une ponction lombaire (rachicentèse) pour prélever un échantillon du liquide entourant le cerveau et la moelle épinière (liquide céphalorachidien). On recherche dans cet échantillon les signes d’une infection comme la présence de globules blancs et la bactérie.
Otite moyenne à pneumocoque
L’otite moyenne à pneumocoque se caractérise par une douleur à l’oreille et un renflement rouge du tympan ou une accumulation de pus derrière le tympan. Ces infections peuvent être à l’origine de :
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Perte auditive légère
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Problèmes d’équilibre
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Infections des os du crâne à proximité de l’oreille (mastoïdite)
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Infection de l’oreille interne (labyrinthite)
Les pneumocoques sont responsables d’environ 30 à 40 % de tous les cas d’otite moyenne chez les enfants. L’otite moyenne à pneumocoque réapparaît fréquemment.
Le diagnostic d’otite moyenne à pneumocoque repose généralement sur les symptômes et sur un examen clinique. Les cultures et autres tests diagnostiques ne sont généralement pas pratiqués.
Prévention
Il existe 2 types de vaccins pneumococciques :
Les enfants de moins de 5 ans qui n’ont pas de rate ou dont la rate ne fonctionne pas peuvent recevoir des antibiotiques (comme la pénicilline) en plus du vaccin. Dans ce cas, le traitement antibiotique peut se poursuivre tout au long de l’enfance et à l’âge adulte.
Vaccin conjugué (PCV13)
PCV13 est recommandé pour la vaccination systématique de :
PCV13 est également recommandé pour les personnes âgées de 6 à 64 ans présentant les conditions à haut risque suivantes :
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Blessure ou autre trouble provoquant une fuite du liquide céphalorachidien
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Drépanocytose ou troubles similaires des globules rouges
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Système immunitaire affaibli (par exemple, en raison d’un trouble congénital, de certaines maladies rénales chroniques, de l’infection par le VIH, d’une leucémie, d’un lymphome, d’autres cancers, ou de l’utilisation de médicaments qui inhibent le système immunitaire)
Vaccin non conjugué (PPSV23)
PPSV23 est recommandé pour :
PPSV23 est également recommandé pour les personnes âgées de 2 à 64 ans atteintes de :
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Une ou plusieurs des conditions à haut risque déjà mentionnées
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Maladie pulmonaire chronique (y compris l’asthme)
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Maladie cardiaque chronique (sauf l’hypertension artérielle)
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Maladie hépatique chronique
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Abus d’alcool chronique
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Tabagisme
Traitement
La pénicilline (ou les molécules apparentées, ampicilline et amoxicilline) est utilisée dans la plupart des infections à pneumocoque. Elle est généralement administrée par voie orale mais, si l’infection est sévère, elle peut être administrée par voie intraveineuse.
Les pneumocoques résistants à la pénicilline sont de plus en plus fréquents. De ce fait, on utilise souvent d’autres antibiotiques comme la ceftriaxone, le céfotaxime, les fluoroquinolones (par exemple la lévothyroxine), la vancomycine ou l’omadacycline. La vancomycine n’est pas toujours efficace contre la méningite à pneumocoque. Pour cette raison, en cas de méningite, on administrera de la ceftriaxone ou du céfotaxime, de la rifampicine, ou les deux, ainsi que de la vancomycine.
Informations supplémentaires
Médicaments mentionnés dans cet article
Nom générique | Sélectionner les dénominations commerciales |
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ceftriaxone |
ROCEPHIN |