Le hoquet correspond à des spasmes involontaires du diaphragme, suivis de fermetures rapides et bruyantes de la glotte. Le diaphragme est le muscle qui sépare le thorax de l’abdomen et qui est responsable de chaque respiration. La glotte est l’ouverture entre les cordes vocales, qui se ferme pour stopper le flux d’air vers les poumons. Le hoquet est plus fréquent chez l’homme.
De brefs épisodes de hoquet (qui durent quelques minutes) sont très fréquents. Mais il arrive parfois que le hoquet se prolonge, même chez des personnes en bonne santé. Parfois, le hoquet peut durer plus de deux jours, voire plus d’un mois. Ces épisodes durables sont qualifiés de persistants ou de chroniques (ils sont difficiles à traiter ou à guérir). Bien que peu fréquents, ils peuvent être très pénibles.
Causes
Les médecins ne connaissent pas bien la cause du hoquet, mais pensent qu’il serait lié à une irritation des nerfs ou des parties du cerveau qui contrôlent les muscles de la respiration (notamment le diaphragme).
Souvent, les brefs épisodes de hoquet n’ont pas de cause évidente, mais sont parfois déclenchés par
Dans de tels cas, le hoquet débute dans un cadre social particulier, probablement déclenché par l’association entre des actions intriquées comme rire, parler, manger et boire (notamment de l’alcool). Il peut aussi être favorisé par la prise d’aliments ou de liquides irritants. La probabilité de survenue du hoquet augmente avec la diminution du taux sanguin de gaz carbonique, ce qui se produit en cas d’hyperventilation.
Les épisodes persistants ou chroniques de hoquet ont parfois des causes plus graves ( Quelques causes et caractéristiques du hoquet persistant ou chronique). Par exemple, le diaphragme peut être irrité par une pneumonie, une chirurgie thoracique ou gastrique ou les déchets qui s’accumulent dans le sang en cas d’insuffisance rénale (urémie). Rarement, il peut être provoqué par une tumeur cérébrale ou un accident vasculaire cérébral qui lèse le centre respiratoire cérébral.
Lorsque la cause est grave, le hoquet a tendance à persister jusqu’à ce que la cause soit corrigée. Il peut être très difficile d’arrêter un hoquet dû à une tumeur cérébrale ou à un accident vasculaire cérébral, et ce symptôme peut devenir épuisant.
Évaluation
Les brefs épisodes de hoquet ne nécessitent pas d’examen médical. Pour les hoquets persistants, les informations qui suivent peuvent aider les personnes à décider si un examen médical est nécessaire et leur donner un aperçu du déroulement de l’examen.
Signes avant-coureurs
Quand consulter un médecin
Que fait le médecin
Les médecins posent d’abord des questions sur les symptômes et les antécédents médicaux de la personne. Le médecin réalise ensuite un examen clinique. Les observations faites par les médecins pendant le relevé des antécédents et l’examen clinique les aiguillent souvent sur la cause du hoquet et les examens complémentaires à réaliser le cas échéant ( Quelques causes et caractéristiques du hoquet persistant ou chronique).
Les antécédents se concentrent sur la durée du hoquet, les remèdes qu’a utilisé le patient et s’il a récemment été malade ou subi une intervention chirurgicale. Les médecins demandent aux patients s’ils présentent
Les médecins interrogent également le patient sur sa consommation d’alcool.
L’examen clinique consiste en premier lieu en un examen neurologique complet. Souvent, l’examen général donne un minimum d’informations, mais les médecins recherchent des signes de maladie chronique comme une perte sévère de la masse musculaire et du tissu graisseux (cachexie).
Quelques causes et caractéristiques du hoquet persistant ou chronique
Cause |
Caractéristiques fréquentes* |
Examens |
Œsophage |
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Brûlure d’estomac (sensation de brûlure qui se manifeste tout d’abord dans le haut de l’abdomen et remonte jusqu’à la gorge, et s’accompagne parfois d’un goût acide dans la bouche) Douleur thoracique Parfois, toux, enrouement, ou les deux Les symptômes sont parfois déclenchés par une position allongée Soulagement avec des antiacides |
Un examen médical du médecin Parfois, tentative de traitement par des médicaments qui suppriment la production d’acide Parfois, endoscopie du tube digestif supérieur (examen de l’œsophage et de l’estomac au moyen d’une sonde d’observation souple) |
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Abdomen |
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Chirurgie abdominale (récente) |
Antécédents manifestes de chirurgie récente |
Examen clinique |
Douleur dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen, sous la cage thoracique Nausées et vomissements (occasionnels). |
Ultrasonographie |
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Sensation de malaise général Perte d’appétit Nausées et parfois, vomissements Parfois, coloration foncée de l’urine, puis jaunissement de la peau et du blanc des yeux (ictère) Sensation de gêne légère dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen |
Analyses de sang |
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Cancers du foie (y compris cancers qui ont métastasé au foie) |
Sensation de gêne durable dans le quadrant supérieur de l’abdomen Perte de poids Fatigue |
Échographie, TDM ou IRM de l’abdomen |
Douleur sévère constante dans le quadrant supérieur de l’abdomen Généralement, vomissements |
Analyses de sang |
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Grossesse |
Généralement, absence d’un cycle menstruel Parfois, nausées matinales et/ou seins gonflés |
Un test de grossesse |
Thorax |
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Chirurgie thoracique (récente) |
Antécédents manifestes de chirurgie récente |
Examen clinique |
Inflammation de la membrane autour du cœur (péricardite) |
Douleur thoracique intense qui s’aggrave avec la respiration et la toux |
Électrocardiographie (ECG) |
Inflammation de la partie de la membrane qui entoure les poumons (plèvre), située à proximité du diaphragme (pleurésie diaphragmatique) |
Douleur thoracique intense qui s’aggrave avec la respiration et la toux |
Une radiographie du thorax |
Toux, fièvre, frissons et douleur thoracique Parfois, essoufflement |
Une radiographie du thorax |
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Autres |
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Antécédents de consommation excessive d’alcool |
Examen clinique |
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Certaines tumeurs cérébrales ou accidents vasculaires cérébraux |
Parfois, chez les personnes dont on sait qu’elles ont subi un AVC ou qui ont une tumeur Parfois, céphalées récurrentes et/ou difficulté à marcher, discuter, parler ou voir |
IRM et/ou TDM du cerveau |
Généralement, chez les personnes dont on sait qu’elles souffrent d’insuffisance rénale |
Analyses de sang |
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*Les caractéristiques incluent les symptômes et les résultats de l’examen médical. Les caractéristiques mentionnées sont typiques, mais ne sont pas toujours présentes. |
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TDM = tomodensitométrie ; IRM = imagerie par résonance magnétique. |
Examens
En général, les médecins ne font pas d’examens complémentaires chez les patients qui font de brefs épisodes de hoquet.
Les personnes, qui ont des signes avant-coureurs, dont le hoquet est persistant et pour lesquelles on ne trouve aucune cause manifeste, doivent subir des examens complémentaires. Les médecins commencent généralement par effectuer des analyses de sang, des radiographies pulmonaires et une électrocardiographie (ECG). D’autres examens sont réalisés en fonction des autres symptômes présentés par le patient ( Quelques causes et caractéristiques du hoquet persistant ou chronique). Si ces examens ne révèlent aucune cause, les médecins peuvent pratiquer une imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau et une tomodensitométrie (TDM) thoracique, même si la personne n’a pas d’autres symptômes spécifiquement liés à ces zones.
Traitement
La meilleure manière de traiter le hoquet consiste à traiter le trouble sous-jacent. Par exemple, les médecins prescrivent des antibiotiques en cas de pneumonie et des inhibiteurs de la pompe à protons en cas de reflux gastro-œsophagien.
Brefs épisodes de hoquet
La quasi-totalité des hoquets disparaît avec ou sans traitement. De nombreux remèdes de grand-mère sont utilisés pour traiter les brefs épisodes de hoquet. La plupart ne fonctionnent pas ou ont une efficacité limitée. Toutefois, étant donné que ces remèdes sont généralement sûrs et faciles à mettre en œuvre, il n’y a aucun danger à les tester. De nombreuses méthodes consistent à augmenter le taux de dioxyde de carbone dans le sang, selon diverses approches comme :
D’autres méthodes visent à stimuler le nerf vague, qui s’étend du cerveau à l’estomac. Les approches suivantes peuvent stimuler ce nerf :
Hoquets persistants et chroniques
Les formes persistantes doivent être traitées, surtout s’il n’est pas possible de corriger aisément la cause. Plusieurs médicaments ont été utilisés avec plus ou moins de réussite. Ils incluent notamment la chlorpromazine, le baclofène, le métoclopramide et la gabapentine.
Si les médicaments sont inefficaces, les médecins peuvent bloquer l’un des nerfs phréniques qui contrôle les contractions du diaphragme. Les médecins bloquent le nerf en lui injectant de petites quantités d’un anesthésique local appelé procaïne. Si le nerf est effectivement bloqué mais que le hoquet revient, les médecins peuvent chirurgicalement sectionner le nerf (phrénicotomie), bien que cette procédure ne vienne pas à bout de tous les cas.
Points-clés
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La cause est généralement inconnue.
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Bien que cela soit rare, un trouble grave est parfois présent.
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En général, l’examen clinique du médecin ne révèle pas la cause mais doit être effectué en cas de hoquet persistant ou chronique.
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De nombreux remèdes existent, sans qu’aucun ne soit supérieur ou plus efficace que les autres.
Médicaments mentionnés dans cet article
Nom générique | Sélectionner les dénominations commerciales |
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chlorpromazine |
No US brand name |