L’hypophyse est une glande de la taille d’un petit pois, contenue dans une structure osseuse (selle turcique) située à la base du cerveau. La selle turcique protège l’hypophyse, mais ne laisse que peu d’espace pour son éventuelle augmentation de volume.
L’hypophyse contrôle la fonction de la plupart des autres glandes endocrines et, pour cette raison, est appelée glande maîtresse. Elle est, quant à elle, contrôlée principalement par l’hypothalamus, région du cerveau située juste au-dessus de l’hypophyse. En détectant les taux d’hormones produites par les glandes sous le contrôle de l’hypophyse (glandes cibles), l’hypothalamus ou l’hypophyse peuvent déterminer la stimulation nécessaire dans les glandes cibles.
L’hypophyse comporte deux parties distinctes :
Les lobes sont connectés à l’hypothalamus par une tige qui contient des vaisseaux sanguins et des prolongations de cellules nerveuses (fibres nerveuses ou axones). L’hypothalamus contrôle le lobe antérieur en sécrétant des hormones dans les vaisseaux sanguins et contrôle le lobe postérieur par des influx nerveux.
La sécrétion hormonale hypophysaire n’est pas continue. Pour la plupart des hormones, des pics de sécrétion se produisent toutes les 1 à 3 heures, avec une alternance de périodes d’activité et d’inactivité. Certaines hormones, telles que l’hormone adrénocorticotrope ( ACTH), l’hormone de croissance et la prolactine, présentent un rythme circadien : Leurs taux augmentent et diminuent de façon prévisible pendant la journée, avec souvent un taux maximal juste avant le réveil et minimal juste avant le coucher. Les taux des autres hormones varient en fonction d’autres facteurs. Par exemple, chez les femmes, l’hormone lutéinisante et l’hormone folliculostimulante qui contrôlent les fonctions reproductrices varient pendant le cycle menstruel.
Pituitary: The Master Gland
Hormones du lobe antérieur
Le lobe antérieur de l’hypophyse produit et libère (sécrète) 6 hormones principales :
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L’hormone de croissance qui régule les processus de croissance et de développement physique et a d’importantes conséquences sur la structure de l’organisme en stimulant la formation des muscles et en diminuant le tissu adipeux
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L’hormone thyréotrope qui stimule la production d’hormones thyroïdiennes par la thyroïde
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L’hormone adrénocorticotrope ( ACTH), également appelée corticotropine, qui stimule la sécrétion de cortisol et d’autres hormones par les surrénales
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L’hormone folliculostimulante et l’hormone lutéinisante (les gonadotrophines) qui stimulent la production de spermatozoïdes par les testicules, d’ovocytes par les ovaires et d’hormones sexuelles ( testostérone et œstrogènes) par les organes sexuels
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La prolactine qui stimule la sécrétion lactée par les glandes mammaires
Le lobe antérieur produit aussi plusieurs autres hormones, dont une qui donne une coloration foncée à la peau (hormone mélanotrope), et d’autres qui inhibent les sensations douloureuses (enképhalines et endorphines) et contribuent au contrôle du système immunitaire (endorphines).
Hormones du lobe postérieur
Le lobe postérieur de l’hypophyse ne sécrète que deux hormones :
La vasopressine (appelée aussi hormone antidiurétique) contrôle la quantité d’eau excrétée par les reins ; elle est donc importante pour le maintien de l’équilibre hydrique de l’organisme.
L’ocytocine provoque les contractions utérines pendant l’accouchement et dans ses suites immédiates pour prévenir une hémorragie. L’ ocytocine stimule aussi les contractions des canaux galactophores situés dans les seins, ce qui déplace le lait vers les mamelons (montée de lait) chez les femmes qui allaitent. L’ocytocine a des rôles supplémentaires chez les hommes et les femmes.
Dysfonction hypophysaire
L’hypophyse peut connaître des dysfonctionnements de différents ordres, en général à la suite du développement d’une tumeur bénigne (adénome). La tumeur peut sécréter des quantités excessives d’une ou de plusieurs hormones, ou comprimer le tissu hypophysaire sain, ce qui entraîne la diminution d’une ou de plusieurs hormones.
La tumeur peut aussi entraîner une augmentation de la taille de l’hypophyse, avec ou sans modification de la sécrétion hormonale. Parfois, l’excès d’une hormone peut coexister avec le déficit d’une autre à cause de la pression exercée par la tumeur.
Parfois un excès de liquide céphalorachidien peut remplir l’espace situé autour de l’hypophyse et la comprimer (ce qui provoque un syndrome de la selle turcique vide). La pression peut provoquer une production excessive ou une production insuffisante d’hormones par l’hypophyse.
Le déficit ou l’excès des hormones hypophysaires peuvent induire des symptomatologies très variées.
Les troubles qui sont provoqués par une production excessive d’hormones hypophysaires incluent
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Acromégalie ou gigantisme : Hormone de croissance
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Maladie de Cushing : Hormone adrénocorticotrope ( ACTH),
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Galactorrhée (sécrétion de lait par les seins d’un homme ou d’une femme en l’absence de grossesse) : Prolactine
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Dysfonction érectile : Prolactine
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Stérilité (en particulier chez les femmes) : Prolactine
Les troubles qui sont provoqués par une production insuffisante d’hormones hypophysaires incluent les suivants :
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Diabète insipide central : Vasopressine
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Hypopituitarisme : Hormones multiples
On peut détecter une dysfonction hypophysaire par plusieurs examens. Des examens d’imagerie, tels que la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM), peuvent mettre en évidence l’hypertrophie ou le rétrécissement de l’hypophyse. Ces examens permettent, en général, de détecter la présence d’une tumeur dans la glande.
Les médecins peuvent mesurer les taux des hormones hypophysaires, en général par une simple analyse de sang. Ils déterminent l’hormone à doser en fonction des symptômes des personnes. Les taux de certaines hormones hypophysaires sont parfois difficiles à interpréter, car ils varient beaucoup pendant la journée ou en fonction des besoins de l’organisme ; un seul dosage au hasard n’apporte alors aucun renseignement utile.
Dans certains cas, le dosage est réalisé après avoir administré une substance dont on sait qu’elle affecte la sécrétion de l’hormone. Par exemple, si les médecins injectent de l’ insuline, les taux d’ ACTH, d’hormone de croissance et de prolactine doivent augmenter. Plutôt que de mesurer directement les concentrations en hormone de croissance, souvent on mesure une autre hormone : le facteur de croissance de type 1 apparenté à l’ insuline (IGF-1). L’hormone de croissance est sécrétée par pics et ses taux plasmatiques varient rapidement, alors que le taux d’IGF-1 en reflète la production journalière. Pour toutes ces raisons, l’interprétation des dosages sanguins des hormones hypophysaires est complexe.