Les maladies pulmonaires environnementales sont provoquées par l’inhalation, en général au cours du travail, de particules, poussières, vapeurs ou gaz nocifs. Si l’atteinte pulmonaire est due à l’inhalation de particules, on parle généralement de pneumoconiose.
Le type de maladie pulmonaire et le siège de la lésion (voies respiratoires ou poumons) dépendent de la taille et du type de particules inhalées. Les grosses particules peuvent être piégées dans le nez ou dans les bronches, alors que les plus petites peuvent atteindre les poumons. Au niveau des poumons, certaines particules peuvent se dissoudre et être absorbées dans la circulation sanguine. La majorité des particules solides qui ne sont pas dissoutes sont éliminées par les défenses de l’organisme.
L’organisme a plusieurs moyens de se débarrasser des particules inhalées (voir également Mécanismes de défense du système respiratoire Mécanismes de défense du système respiratoire La personne moyenne qui est modérément active pendant la journée expire environ 20 000 litres d’air toutes les 24 heures. Inévitablement, cet air (qui pèserait plus de 20 kilogrammes) contient... en apprendre davantage ). Dans les voies respiratoires, les sécrétions s’accumulent (mucus) et recouvrent les particules pour les expulser plus facilement lors de la toux. En plus, les cellules tapissant les voies respiratoires ont de minuscules filaments appelés cils, qui font saillie à l’intérieur des voies respiratoires et qui balayent les particules inhalées vers le haut pour les faire sortir des poumons. Dans les petites cavités des poumons (alvéoles), des cellules particulières « balayeuses » (macrophages) phagocytent (absorbent, avalent) la plupart des particules et les rendent inoffensives.
De nombreux types de particules peuvent léser les poumons. Certaines particules, comme les poussières de céréales ou de coton et les poils d’animaux, sont d’origine organique, c’est-à-dire composées de matières qui contiennent du carbone. D’autres particules sont inorganiques, c’est-à-dire qu’elles sont souvent constituées de matières inertes, comme des métaux ou des minéraux (par exemple, amiante Asbestose L’asbestose désigne une lésion cicatricielle très diffuse du tissu pulmonaire, due à l’inhalation de poussières d’amiante. L’asbestose provoque une dyspnée et une diminution de la tolérance... en apprendre davantage ou silice Silicose La silicose désigne une cicatrisation définitive des poumons due à l’inhalation de poussière de silice (quartz). Les personnes atteintes présentent une dyspnée qui apparaît lors de l’exercice... en apprendre davantage ).
Risque de maladies pulmonaires environnementales
Ces différents types de particules provoquent des réactions différentes dans l’organisme. Certaines particules, comme les poils d’animaux, peuvent entraîner des réactions allergiques, avec des symptômes semblables au rhume des foins, ou de l’asthme. D’autres particules ne provoquent pas de réactions allergiques, mais sont en revanche toxiques pour les cellules des voies respiratoires et pour les alvéoles. Certaines particules, comme la poussière de quartz et l’amiante, peuvent provoquer une irritation chronique du poumon, entraînant une cicatrisation du tissu pulmonaire (fibrose pulmonaire Présentation des pneumonies interstitielles idiopathiques Les pneumonies interstitielles idiopathiques sont des maladies pulmonaires interstitielles qui n’ont pas de cause connue, ont des symptômes en commun et affectent les poumons de la même manière... en apprendre davantage ). Certaines particules toxiques, comme l’amiante, peuvent entraîner un cancer du poumon, en particulier chez les fumeurs, ou un cancer de la plèvre, membrane qui entoure le thorax et les poumons (mésothéliome), même en l’absence de tabagisme.
Le type spécifique de maladie pulmonaire environnementale dépend de l’environnement auquel la personne est exposée :
Certaines personnes, en particulier celles qui ont d’autres troubles pulmonaires, courent un risque quand elles sont exposées à la pollution de l’air dans l’environnement (Maladies liées à la pollution atmosphérique Maladies liées à la pollution atmosphérique Les maladies liées à la pollution atmosphérique sont considérées comme des maladies pulmonaires environnementales. (Voir aussi Présentation des maladies pulmonaires environnementales.) Les principales... en apprendre davantage ) ou à des contaminants dans des milieux intérieurs (Maladies du bâtiment Maladies du bâtiment Les maladies du bâtiment sont des troubles qui affectent les poumons ainsi que d’autres parties du corps et sont causées par l’exposition à des substances à l’intérieur de bâtiments modernes... en apprendre davantage ).
Beaucoup plus de personnes sont à risque d’ asthme professionnel Asthme professionnel L’asthme professionnel est un rétrécissement réversible des voies respiratoires provoqué par l’inhalation lors du travail de particules ou d’émanations, qui agissent comme des irritants, et... en apprendre davantage
à cause d’une exposition en milieu de travail.
L’exposition à l’amiante peut causer l’ asbestose Asbestose L’asbestose désigne une lésion cicatricielle très diffuse du tissu pulmonaire, due à l’inhalation de poussières d’amiante. L’asbestose provoque une dyspnée et une diminution de la tolérance... en apprendre davantage , un mésothéliome Mésothéliome Le mésothéliome est un cancer de la membrane fine et transparente, formée de deux feuillets, qui recouvre les poumons et la partie interne de la paroi thoracique et de l’abdomen. Les symptômes... en apprendre davantage et une affection pleuropulmonaire liée à l’amiante Affection pleuropulmonaire liée à l’amiante L’amiante est une famille de composés présents dans la nature, dont les propriétés structurelles et thermorésistantes l’ont rendue utile dans les matériaux de construction et de construction... en apprendre davantage .
Les personnes qui travaillent avec le béryllium, comme les professionnels de l’industrie aérospatiale, sont à risque de bérylliose Bérylliose La maladie due au béryllium est une inflammation pulmonaire causée par l’inhalation de poussières ou d’émanations contenant du béryllium. La plupart des personnes atteintes de bérylliose développent... en apprendre davantage .
Les personnes qui travaillent avec le coton, le lin ou le chanvre sont exposées à un risque de byssinose Byssinose La byssinose désigne le rétrécissement des voies respiratoires dû à l’inhalation de particules de coton, de lin ou de chanvre. La byssinose peut provoquer des sifflements respiratoires et une... en apprendre davantage .
Les personnes qui travaillent avec le charbon et le graphite sont à risque de pneumoconiose des mineurs de charbon Pneumoconiose des mineurs de charbon La pneumoconiose des mineurs de charbon est une maladie pulmonaire causée par des dépôts de poussière de charbon dans les poumons. L’anthracose n’entraîne en général pas de symptômes. Mais les... en apprendre davantage .
Les professionnels exposés à la silice sont à risque de silicose Silicose La silicose désigne une cicatrisation définitive des poumons due à l’inhalation de poussière de silice (quartz). Les personnes atteintes présentent une dyspnée qui apparaît lors de l’exercice... en apprendre davantage .
L’exposition au gaz et aux agents chimiques peut avoir lieu en milieu de travail (chez les fermiers par exemple) ou à la maison (Exposition aux gaz et aux substances chimiques Exposition aux gaz et aux substances chimiques Les symptômes dépendent du gaz ou du produit chimique qui est inhalé, ainsi que de la profondeur et de la durée de cette inhalation. Les symptômes peuvent inclure une irritation des yeux ou... en apprendre davantage ).
Chez les personnes qui ont déjà des maladies pulmonaires comme une bronchopneumopathie chronique obstructive Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est un rétrécissement (blocage ou obstruction) persistant des voies respiratoires, associé à un emphysème, une bronchite chronique ou les... en apprendre davantage ou de l’ asthme Asthme L’asthme est un état dans lequel les voies respiratoires diminuent de diamètre (en général de façon réversible) en réponse à certains stimuli. Parmi les symptômes les plus fréquents figurent... en apprendre davantage
, une exposition à des substances dans l’environnement peut provoquer une aggravation des symptômes, même si la substance elle-même ne cause pas de maladie pulmonaire.
Symptômes des maladies pulmonaires environnementales
Les maladies pulmonaires environnementales ont tendance à causer des symptômes similaires à ceux de beaucoup d’autres maladies pulmonaires, tels que des difficultés de respiration et parfois de la toux ou une douleur thoracique. Pour certaines maladies (par exemple, la pneumoconiose des mineurs de charbon Pneumoconiose des mineurs de charbon La pneumoconiose des mineurs de charbon est une maladie pulmonaire causée par des dépôts de poussière de charbon dans les poumons. L’anthracose n’entraîne en général pas de symptômes. Mais les... en apprendre davantage ), les symptômes peuvent ne pas apparaître immédiatement et peuvent se développer sur des mois, voire des années. Les maladies pulmonaires environnementales qui provoquent une constriction des poumons et des voies respiratoires quand une personne respire de l’air contenant des irritants et d’autres substances (ce qu’on appelle une hyperréactivité bronchique) peuvent causer des difficultés de respiration soudaines, une respiration sifflante et, chez les personnes atteintes d’asthme ou de BPCO, des crises (exacerbations) de ces maladies.
Les maladies pulmonaires environnementales qui causent des problèmes répétés et chroniques augmentent le risque de développer des troubles pulmonaires chroniques (tels qu’une BPCO ou des maladies pulmonaires interstitielles) et de provoquer une diminution permanente de la fonction pulmonaire. Certaines maladies pulmonaires environnementales causent d’autres symptômes et complications.
Diagnostic des maladies pulmonaires environnementales
Tests de la fonction pulmonaire
Imagerie
Des outils diagnostiques spécifiques sont utilisés pour identifier les maladies pulmonaires environnementales. La première étape de l’évaluation du médecin consiste à interroger la personne au sujet de ses activités professionnelles et autres activités qui peuvent impliquer une exposition à des irritants pulmonaires. Des tests de la fonction pulmonaire Épreuves fonctionnelles respiratoires Les épreuves fonctionnelles respiratoires évaluent la capacité des poumons à retenir l’air, à faire entrer et sortir l’air et à absorber l’oxygène. Les épreuves fonctionnelles respiratoires... en apprendre davantage et des examens d’imagerie, tels que radiographies du thorax et tomodensitométrie (TDM), sont utilisés dans la plupart des cas.
Prévention des maladies pulmonaires environnementales
La prévention des maladies pulmonaires professionnelles et environnementales, particulièrement sur le lieu de travail, comporte des étapes pour limiter l’exposition, notamment
Des contrôles administratifs, comme une limitation du nombre de personnes exposées
Des contrôles techniques, comme l’utilisation de systèmes de ventilation, les gaines et les enceintes, et des procédures de nettoyage sûres
La substitution de produits, notamment l’utilisation de matériaux plus sûrs
Le recours à des dispositifs de protection, notamment l’utilisation de respirateurs, de masques anti-poussière et d’autres équipements
Des contrôles par la formation, comme d’enseigner aux travailleurs les risques et la manière de diminuer leur exposition à ceux-ci
Les respirateurs et autres mesures fournissent effectivement une certaine protection ; cependant, cette protection ne sera peut-être pas complète, et le degré de protection varie d’une personne à l’autre. Les respirateurs doivent être contrôlés une fois par an afin de s’assurer qu’ils s’ajustent correctement. En plus, toutes les personnes ne sont pas en mesure de prendre facilement des mesures de protection. Par exemple, les respirateurs peuvent limiter la capacité des personnes ayant des troubles cardiaques ou pulmonaires à accomplir leurs tâches professionnelles.
Les médecins encouragent les personnes qui peuvent être exposées à des substances susceptibles de léser les poumons à se faire dépister régulièrement de manière à pouvoir déceler les troubles aussitôt que possible. Les tests de dépistage spécifiques et la fréquence du dépistage dépendent des substances auxquelles la personne est exposée. Le dépistage peut inclure des examens médicaux et une mesure de la respiration par la spirométrie Épreuves fonctionnelles respiratoires Les épreuves fonctionnelles respiratoires évaluent la capacité des poumons à retenir l’air, à faire entrer et sortir l’air et à absorber l’oxygène. Les épreuves fonctionnelles respiratoires... en apprendre davantage , ainsi qu’une mesure de la quantité d’oxygène dans le sang Gazométrie artérielle (GA) et oxymétrie de pouls L’analyse des gaz du sang artériel et l’oxymétrie de pouls mesurent la quantité d’oxygène dans le sang, ce qui permet de déterminer si les poumons fonctionnent correctement. Les analyses des... en apprendre davantage . On peut aussi réaliser un examen d’ imagerie des poumons Imagerie thoracique Les examens d’imagerie thoracique comprennent les suivants : Radiographies Tomodensitométrie (TDM) angiographie par TDM Imagerie par résonance magnétique (IRM) en apprendre davantage , par radiographie ou tomodensitométrie (TDM).