L'agent causal des oreillons, un paramyxovirus, est transmis par des gouttelettes de salive. Le virus pénètre typiquement par le nez ou la bouche. Il est présent dans la salive jusqu'à 7 jours avant l'apparition du gonflement de la glande salivaire, avec une transmissibilité maximale juste avant le développement de la parotidite. Le virus est également présent en diverses quantités dans le sang et les urines et, si le système nerveux central est impliqué, dans le liquide céphalorachidien.
Les oreillons confèrent habituellement une immunité permanente.
Les oreillons sont moins contagieux que la rougeole Rougeole La rougeole est une infection virale très contagieuse, fréquente chez l'enfant. Elle se caractérise par de la fièvre, de la toux, un coryza, une conjonctivite, un énanthème (taches de Koplik)... en apprendre davantage . Il survient principalement dans les populations non vaccinées, mais des épidémies dans des populations largement immunisées ont eu lieu. Une combinaison d'échec vaccinal primaire (absence de développement d'une immunité après la vaccination) et la baisse d'immunité pourraient avoir joué un rôle dans ces épidémies.
En 2006, une résurgence des oreillons a eu lieu aux États-Unis avec 6584 cas, observés principalement chez des jeunes adultes vaccinés. Depuis lors, des épidémies sporadiques, principalement sur les campus universitaires et dans d'autres communautés très unies (rapprochées/denses), ont contribué à des cas qui ont fluctué d'un minimum de 229 en 2012 à un autre maximum de 6369 en 2016. En 2022, 322 cas ont été signalés (voir Centers for Disease Control and Prevention [CDC] Mumps Cases and Outbreaks).
Comme dans le cas de la rougeole, les cas d'oreillons peuvent être importés puis transmis transmission dans la communauté. Une telle propagation est particulièrement probable dans les milieux collectifs (p. ex., les campus universitaires) ou dans les communautés qui vivent dans des conditions de promiscuité.
Le pic d'incidence des oreillons se situe à la fin de l'hiver et au début du printemps.
La maladie peut survenir à tout âge mais est inhabituelle chez l'enfant de < 2 ans, en particulier celui de < 1 an. Environ 25 à 30% des cas sont asymptomatiques.
Symptomatologie des oreillons
Après une période d'incubation de 12 à 24 jours, la plupart des patients développent des céphalées, une anorexie, une sensation de malaise et une fièvre peu élevée à modérée. L'atteinte des glandes salivaires se produit 12 à 24 heures plus tard, accompagnée d'une fièvre allant jusqu'à 39,5 ou 40° C. La fièvre persiste de 24–72 heures.
La tuméfaction des glandes est maximale vers le 2e jour et dure 5–7 jours. Les glandes atteintes sont très douloureuses à la palpation pendant la période fébrile.
La parotidite est généralement bilatérale, mais elle peut être unilatérale, en particulier au début. La douleur à la mastication ou à la déglutition, particulièrement pour les liquides acides, tels que le vinaigre ou le jus d'agrume, est le premier symptôme. Elle entraîne plus tard une tuméfaction autour de la parotide, devant et sous l'oreille.
Parfois, les glandes sous-mandibulaires et sublinguales sont également atteintes mais, plus rarement, sont les seules concernées. L'atteinte de la glande sous-maxillaire entraîne une tuméfaction du cou sous la mâchoire et un œdème sus-sternal peut se développer, probablement consécutif à l'obstruction des lymphatiques par les glandes salivaires hypertrophiées. L'atteinte de la glande sublinguale peut entraîner une tuméfaction de la langue. Les orifices buccaux des canaux des glandes affectées sont œdémateux et légèrement inflammés. La peau recouvrant les glandes devient tendue et brillante.
Complications des oreillons
Les oreillons peuvent toucher d'autres organes que les glandes salivaires, en particulier chez le patient pubère. Ces complications comprennent
Une orchite ou une ovarite
Une méningite ou une encéphalite
Une pancréatite
Environ 30% des hommes non vaccinés et 6% des hommes vaccinés infectés en période post-pubertaire développent une orchite Orchite L'orchite est une infection des testicules, généralement par le virus des oreillons. Les symptômes sont la douleur et le gonflement testiculaires. Le diagnostic est clinique. Le traitement est... en apprendre davantage (inflammation du testicule), habituellement unilatérale, avec des douleurs, une sensibilité, un œdème, un érythème et une sensation de chaleur au niveau du scrotum. Une atrophie testiculaire peut s'ensuivre, mais la production de testostérone et la fertilité sont habituellement préservées.
Chez la femme, une ovarite (atteinte des gonades) est moins communément reconnue, est moins douloureuse, et ne diminue pas la fertilité.
La méningite Revue générale des méningites La méningite est une inflammation des méninges et de l'espace sous-arachnoïdien. Elle peut résulter d'infections, d'autres troubles, ou de réactions aux médicaments. La gravité et l'acuité sont... en apprendre davantage , habituellement avec céphalée, vomissements, raideur de la nuque et pléiocytose du liquide céphalorachidien est observée chez 1–10% des patients atteints de parotidite. On observe une encéphalite Encéphalites L'encéphalite est une inflammation du parenchyme cérébral, résultant d'une invasion virale directe ou d'une complication immunologique post-infectieuse provoquée par une réaction d'hypersensibilité... en apprendre davantage , avec somnolence, convulsions ou coma, dans 1/1000 environ des cas. Environ 50% des infections ourliennes du système nerveux central apparaissent en l'absence de parotidite.
Une pancréatite Revue générale des pancréatites Il existe deux formes de pancréatite, aiguë et chronique. La pancréatite aiguë est une inflammation qui guérit cliniquement et histologiquement. La pancréatite chronique est caractérisée par... en apprendre davantage peut survenir habituellement avec des nausées intenses, des vomissements et des douleurs épigastriques, vers la fin de la première semaine. Ces symptômes disparaissent en 1 semaine environ et guérissent complètement.
Des prostatites, des néphrites, des myocardites, des hépatites, des mastites, des polyarthrites, une surdité et une atteinte des glandes lacrymales sont très rarement observées.
Une thyroïdite ou une atteinte thymique peuvent être à l'origine d'un œdème et d'une tuméfaction siégeant au-dessus du sternum, mais la tuméfaction du sternum résulte plus souvent de l'atteinte des glandes sous-mandibulaires avec obstruction du drainage lymphatique.
Diagnostic des oreillons
Anamnèse et examen clinique
Détection virale par reverse transcription – polymerase chain (RT-PCR)
Tests sérologiques
Les oreillons sont évoqués chez le patient présentant une inflammation des glandes salivaires et des symptômes généraux caractéristiques, en particulier en cas de parotidite ou d'épidémie d'oreillons avérée. Les examens biologiques ne sont habituellement pas nécessaires au diagnostic dans les cas typiques mais ils sont fortement recommandés à des fins de santé publique.
Les oreillons sont également évoqués en cas de méningite ou d'encéphalite aseptique inexpliquée pendant une épidémie d'oreillons. Une ponction lombaire est nécessaire chez le patient présentant des signes méningés.
Le diagnostic différentiel comprend d'autres pathologies qui peuvent provoquer une atteinte glandulaire similaire (voir tableau ).
Causes d'augmentation du volume de la glande parotide et des autres glandes salivaires autres que les oreillons
Parotidite bactérienne suppurative |
Parotidite due au VIH |
Autres parotidites virales |
Troubles métaboliques (p. ex., urémie, diabète sucré) |
Syndrome de Mikulicz (augmentation de volume chronique des parotides et des glandes lacrymales habituellement indolore d'étiologie inconnue observée dans la tuberculose, la sarcoïdose, le lupus érythémateux disséminé, les leucémies ou les lymphosarcomes) |
Hypertrophie de la parotide liée aux médicaments (p. ex., due aux iodures, à la phénylbutazone ou au propylthio-uracile) |
Des examens de laboratoire diagnostiques pour les oreillons sont nécessaires si la maladie présente des caractéristiques atypiques telles que les suivantes:
Unilatéral
Récidivant
Survient chez des patients déjà vaccinés
Provoque une atteinte importante des tissus autres que les glandes salivaires
La parotidite est d'une durée ≥ 2 jours sans cause identifiée.
La RT-PCR est la méthode diagnostique préférée; cependant, un test sérologique sur sérums de la période aiguë et convalescente par fixation du complément ou dosages immuno-enzymatiques (ELISA) et des cultures virales de la gorge, du liquide céphalorachidien, et parfois des urines peut être pratiqué. Dans les populations précédemment immunisées, les tests IgM peuvent être faussement négatifs; par conséquent, les tests RT-PCR doivent être effectués sur des prélèvements de salive ou de lavage de gorge dès que possible au cours de la maladie.
D'autres examens de laboratoire sont habituellement inutiles. Dans la méningite aseptique indifférenciée, un taux d'amylase sérique élevé peut être un indice utile dans le diagnostic des oreillons, malgré l'absence de parotidite. La numération des globules blancs n'est pas spécifique; elle peut être normale, mais montre habituellement une leucopénie et une neutropénie légères.
Dans la méningite, le taux de glucose dans le liquide céphalorachidien est habituellement normal, mais peut parfois se situer entre 20 et 40 mg/dL (1,1 et 2,2 mmol/L) comme dans une méningite bactérienne. La protéinorachie n'est que légèrement élevée.
Traitement des oreillons
Soins de support
Le traitement des oreillons et de ses complications est de support. Le patient est isolé jusqu'à ce que l'œdème glandulaire se résorbe.
Une alimentation molle réduit la douleur causée par la mastication. Les substances acidifiantes (p. ex., jus d'agrumes) qui entraînent un inconfort doivent être évitées.
Des vomissements répétés dus à une pancréatite peuvent nécessiter une hydratation IV.
En cas d'orchite, le repos au lit et le maintien du scrotum dans du coton sur un soutien intercrural à l'aide d'un pansement adhésif, destiné à diminuer la tension ou l'application de vessie de glace, soulagent souvent la douleur. Les corticostéroïdes n'accélèrent pas la guérison de l'orchite.
Pronostic des oreillons
Les oreillons non compliqués guérissent habituellement, bien que rarement, une rechute (rare) soit possible, à environ 2 semaines.
Le pronostic de la méningite est habituellement bon, bien qu'elle puisse entraîner des séquelles permanentes, telles qu'une surdité de perception unilatérale (rarement bilatérale) ou une paralysie faciale.
On observe rarement une encéphalite post-infectieuse, une ataxie cérébelleuse aiguë, une myélite transverse et une polynévrite.
Prévention des oreillons
La vaccination par le vaccin vivant atténué contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) Vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage (voir aussi Calendrier vaccinal chez l'enfant Calendriers vaccinaux chez l'enfant La vaccination a été extrêmement efficace dans la prévention de maladies graves et dans l'amélioration de la santé dans le monde entier. Grâce aux vaccins, des infections qui étaient autrefois... en apprendre davantage ) est administrée systématiquement aux enfants de la plupart des pays qui ont un système de santé solide.
Deux doses sont recommandées:
La première dose à l'âge de 12 ans à 15 mois
La deuxième dose à l'âge de 4 à 6 ans
Le nourrisson vacciné à < 1 an doit recevoir 2 doses supplémentaires après son premier anniversaire.
Le vaccin entraîne une infection légère ou inapparente, non contagieuse. Une fièvre > 38° C apparaît 5–12 jours après la vaccination chez 5 à 15% des sujets vaccinés et elle peut s'accompagner d'une éruption. Les réactions du système nerveux central sont extrêmement rares. Le vaccin ROR ne provoque pas d'autisme Vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) Malgré les systèmes de sécurité des vaccins rigoureux en place aux États-Unis, certains parents restent préoccupés par la sécurité de l'utilisation et le calendrier des vaccins chez les enfants... en apprendre davantage .
La vaccination procure généralement une immunité durable (1 Références pour la prévention Les oreillons sont une affection virale aiguë, contagieuse et systémique, entraînant habituellement une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, le plus souvent des parotides. Les complications... en apprendre davantage ). Une grande méta-analyse des études de cohorte a révélé que l'efficacité du vaccin ROR dans la prévention des oreillons chez l'enfant de 9 mois à 15 ans était de 72% après une dose et de 86% après deux doses (2 Références pour la prévention Les oreillons sont une affection virale aiguë, contagieuse et systémique, entraînant habituellement une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, le plus souvent des parotides. Les complications... en apprendre davantage ).
Le vaccin ROR est un vaccin vivant et est contre-indiqué pendant la grossesse.
Voir Vaccin ROR Vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage pour plus d'informations, y compris indications Indications Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage , contre-indications et précautions Contre-indications et précautions Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage , dosage et administration Dose et administration Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage et effets indésirables Effets indésirables Les vaccins contre la rougeole/ oreillons/ rubéole (vaccins ROR) protègent efficacement contre ces 3 infections. Historiquement, les sujets qui recevaient le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole)... en apprendre davantage .
La vaccination pratiquée après un contage ourlien ne protège pas contre l'infection ourlienne due à cette exposition. Les immunoglobulines anti-ourliennes ne sont plus disponibles et les immunoglobulines sériques ne sont d'aucune utilité.
Le Centers for Disease Control and Prevention recommandent l'isolement des patients infectés et des précautions standard contre les gouttelettes respiratoires pendant 5 jours après l'apparition de la parotidite. Les contacts sensibles doivent être vaccinés et une 3e dose est recommandée chez les sujets déjà vaccinés à risque accru d'oreillons pendant une épidémie, tel que déterminé par les responsables de la santé publique. Des données fiables font défaut, mais une troisième dose permettre de contrôler une épidémie (3 Références pour la prévention Les oreillons sont une affection virale aiguë, contagieuse et systémique, entraînant habituellement une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, le plus souvent des parotides. Les complications... en apprendre davantage ). Les soignants asymptomatiques non immunisés doivent être dispensés de travail de 12 jours après l'exposition initiale jusqu'à 25 jours après la dernière exposition.
Références pour la prévention
1. McLean HQ, Fiebelkorn AP, Temte JL, Wallace GS; Centers for Disease Control and Prevention: Prevention of measles, rubella, congenital rubella syndrome, and mumps, 2013: Summary recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP). MMWR Recomm Rep 62(RR-04):1–34, 2013.
2. Di Pietrantonj C, Rivetti A, Marchione P, et al: Vaccines for measles, mumps, rubella, and varicella in children. Cochrane Database Syst Rev 4(4):CD004407, 2020. doi: 10.1002/14651858.CD004407.pub4
3. Marin M, Marlow M, Moore KL, Patel M: Recommendation of the Advisory Committee on Immunization Practices for use of a third dose of mumps virus–containing vaccine in persons at increased risk for mumps during an outbreak. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 67:33–38, 2018. doi: 10.15585/mmwr.mm6701a7
Points clés
Les oreillons provoquent une tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, le plus souvent des parotides.
Les cas peuvent survenir chez des sujets vaccinés suite à l'échec de la vaccination primaire ou à la baisse de l'immunité.
Environ 30% des hommes non vaccinés et 6% des hommes vaccinés infectés après la puberté développent une orchite, habituellement unilatérale; une certaine atrophie testiculaire peut s'ensuivre, mais la production de testostérone et la fertilité sont habituellement préservées.
D'autres complications comprennent une méningo-encéphalite et une pancréatite.
Un diagnostic biologique est effectué, principalement à des fin de santé publique et lorsque les manifestations de la maladie sont atypiques, comme en l'absence de parotidite, en cas de maladie unilatérale, récidivante, si elle apparaît chez un patient préalablement immunisé ou est responsable d'une atteinte importante des tissus autres que les glandes salivaires.
La vaccination universelle est impérative sauf contre-indication (p. ex., grossesse ou immunosuppression sévère).
Plus d'information
La source d'information suivante en anglais peut être utile. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de cette ressource.
Centers for Disease Control and Prevention (CDC): Mumps Cases and Outbreaks current statistics