Le galactose est présent dans les produits laitiers et de rares fruits et légumes. Les déficits enzymatiques autosomiques récessifs entraînent 3 syndromes cliniques.
Déficit en galactose-1-phosphate uridyl transférase
Ce déficit entraîne une galactosémie classique. L'incidence est de 1/62 000 naissances; la fréquence des hétérozygotes est de 1/125. Le nourrisson devient anorexique et développe un ictère en quelques jours ou semaines d'absorption de lait de femme ou artificiel contenant du lactose. Des vomissements, une hépatomégalie, un retard de croissance, une léthargie, une diarrhée et une septicémie (habituellement à Escherichia coli) se développent, de même qu’un dysfonctionnement rénal (p. ex., protéinurie, aminoacidurie, syndrome de Fanconi), entraînant une acidose métabolique et des œdèmes. Une anémie hémolytique peut également survenir.
Sans traitement, les enfants restent petits et développent un retard mental et de parole, des troubles de la marche et de l'équilibre dans leur adolescence; beaucoup ont aussi des cataractes, l'ostéomalacie (provoquée par l'hypercalciurie), et une insuffisance ovarienne prématurée. Les patients qui ont la variante Duarte ont un phénotype beaucoup plus modéré.
Déficit en galactokinase
Déficit en uridine diphosphate galactose 4-épimérase
Il existe des phénotypes bénins et sévères. L'incidence de la forme bénigne est de 1/23 000 naissances au Japon; il n'existe aucune donnée concernant l'incidence de la forme la plus grave. La forme bénigne est limitée aux globules rouges et aux globules blancs et ne provoque pas de symptômes cliniques. La forme sévère entraîne un syndrome indiscernable de la galactosémie classique, bien que s'y ajoute parfois une surdité.
Diagnostic
Le diagnostic de galactosémie est suggéré cliniquement et conforté par des taux élevés de galactose et par la présence de substances réductrices autres que le glucose (p. ex., galactose, galactose 1-phosphate) dans l'urine; il est confirmé par l'analyse de l'ADN ou l'analyse des enzymes des globules rouges et/ou du tissu hépatique. La plupart des États exigent une dépistage des nouveau-nés pour le déficit en galactose-1-phosphate uridyl transférase. (Voir aussi examens pour les troubles héréditaires suspectés du métabolisme.)
Traitement
Le traitement de la galactosémie consiste à éliminer toutes les sources de galactose du régime alimentaire, en particulier le lactose (une source de galactose), qui est présent dans le lait maternel, dans tous les produits laitiers, y compris les formules pour les nourrissons à base de lait et comme édulcorant présent dans nombre d'aliments. Un régime sans lactose évite la toxicité aiguë et fait disparaître certaines manifestations (p. ex., cataracte) mais il peut ne pas empêcher les déficits neurocognitifs. Une supplémentation en vitamines et en calcium est nécessaire pour nombre de patients. Chez les patients présentant un déficit en épimérase, un apport en galactose est essentiel pour assurer un apport d'uridine-5′-diphosphate-galactose (UDP-galactose) pour divers processus métaboliques.