L'évaluation du genou comprend un examen clinique et parfois une arthrocentèse. (Voir aussi Bilan des patients qui présentent des symptômes articulaires.)
Examen clinique du genou
Au niveau du genou, des anomalies de forme importantes telles qu'un gonflement (p. ex., épanchement articulaire, kyste poplité), atrophie du quadriceps, et instabilité articulaire peuvent être évidentes lorsque le patient se lève et marche. Le patient en décubitus dorsal, l'examinateur doit palper le genou en identifiant la rotule, les condyles fémoraux, la tubérosité tibiale, le plateau tibial, la tête de la fibula, les interlignes articulaires médial (interne) et latéral (externe), le creux poplité et les tendons quadricipital et rotulien. Les interlignes articulaires médial et latéral correspondent à la localisation des ménisques médial et latéral et peuvent être examinés par la palpation, en fléchissant et en étendant lentement le genou. Les douleurs des bourses extra-articulaires telles que la bourse de la patte d'oie sous l'interligne articulaire interne, doivent être distinguées des troubles véritablement intra-articulaires.
La détection des épanchements du genou de faible abondance est souvent difficile et repose sur le signe du flot. Le genou est en extension complète et le membre inférieur en légère rotation externe pendant que le patient est en décubitus dorsal, muscles détendus. La face interne du genou est alors comprimée par la main de l'examinateur afin d'en chasser tout liquide. Une main est placée au niveau du cul-de-sac sus-rotulien et l'autre main exerce une compression ou un choc doux sur la face latérale du genou pour déclencher en cas d'épanchement un bombement ou une onde liquidienne, visibles ou ressentis sur la face médiale. Les épanchements abondants sont identifiés visuellement ou par la recherche d'un choc rotulien. La comparaison avec le côté non affecté est utile. Les épanchements articulaires peuvent résulter de nombreuses affections articulaires, dont la polyarthrite rhumatoïde, l'arthrose, la goutte et les traumatismes.
L'extension complète à 180° du genou est recherchée afin de détecter un flessum. La rotule est mobilisée afin d'en vérifier la liberté de mouvement et l'absence de douleur.
Arthrocentèse du genou
Lors de l'approche antéromédiale, l'aiguille pénètre de 1 à 2 cm en dedans de la moitié ou du tiers supérieur de la rotule. Une approche similaire peut être utilisée à partir de la partie latérale du genou. Une aiguille de calibre 25 à 30 est utilisée pour déposer une papule d'anesthésie locale sur le site de pénétration de l'aiguille. Une plus grande quantité d'anesthésique est ensuite injectée dans les tissus profonds le long de la trajectoire prévue de l'aiguille d'arthrocentèse, mais l'espace articulaire ne doit pas être pénétré. Une aiguille 2 pouces (5,08 cm), de 18- ou de 20 est utilisée pour aspirer l'articulation. La peau est pénétrée perpendiculairement en appliquant une contre-pression sur le piston de la seringue pendant l'avancée, et l'aiguille est dirigée vers l'arrière derrière la rotule, vers l'encoche intercondylienne. Pour éviter de toucher le cartilage articulaire avec l'aiguille, une trajectoire d'aiguille horizontale est maintenue et la rotule pourra être saisie et tirée doucement vers le haut. Le liquide synovial entre dans la seringue lorsque l'articulation est ponctionnée. Tout le liquide de l'articulation est drainé. Une pression douce est appliquée à la région suprapatellaire pour faciliter le drainage complet du liquide. L'aiguille est redirigée à un angle différent si elle frappe l'os.