(Voir aussi European Society of Cardiology 2019 Guidelines on Diagnosis and Management of Pulmonary Embolism.)
L'incidence de l'embolie pulmonaire est estimée à 117 pour 100 000 années-personnes, entraînant environ 350 000 cas/an aux États-Unis), causant jusqu'à 100 000 décès/an. L'embolie pulmonaire touche principalement les adultes.
Étiologie de l'embolie pulmonaire
Pratiquement toutes les embolies pulmonaires sont provoquées par des caillots provenant des veines des jambes ou pelviennes (thromboses veineuses profondes Thrombose veineuse profonde La thrombose veineuse profonde correspond à la formation d'un caillot sanguin dans une veine profonde d'un membre (habituellement le mollet ou les cuisses) ou le petit bassin. La thrombose veineuse... en apprendre davantage ). Le risque d'embolisation est plus élevé en cas de thrombi de la veine poplitée ou au-dessus. Des manifestations thrombo-emboliques peuvent également avoir pour origine les veines des bras ou les veines centrales du thorax (provoquées par les cathéters veineux centraux ou les syndromes d'ouverture thoracique).
L'embolie pulmonaire peut également être d'origine non thrombotique Embolies pulmonaires non thrombotiques Les sources non thrombotiques d'embolie pulmonaire comprennent l'air, la graisse, le liquide amniotique, le matériel infecté, les corps étrangers, et les tumeurs. Des embolies pulmonaires peuvent... en apprendre davantage (p. ex., embolie gazeuse, de liquide amniotique, de graisse, de matériel infecté, de corps étranger, de tumeurs).
Les facteurs de risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire (voir tableau Facteurs de risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire Facteurs de risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire ) sont similaires chez l'enfant et comprennent
Pathologies qui compromettent le retour veineux, dont le repos au lit et le confinement sans marche
Les pathologies qui causent des lésions ou un dysfonctionnement endothélial
Les troubles d'hypercoagulabilité (thrombophilie) sous-jacents tels que le cancer ou les troubles primitifs de la coagulation Revue générale des troubles thrombotiques Chez une personne saine, un équilibre homéostatique existe entre les mécanismes procoagulants (coagulation) et les mécanismes anticoagulants et fibrinolytiques. De nombreux facteurs génétiques... en apprendre davantage
Le COVID-19 COVID-19 Le COVID-19 est une maladie respiratoire aiguë, parfois grave, provoquée par le nouveau coronavirus, le SRAS-CoV-2. La prévention repose sur la vaccination et les mesures de prévention des infections... en apprendre davantage semble être un facteur de risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire. Bien qu'une partie du risque puisse être due à une mobilité réduite associée à la maladie, on pense que l'infection par le SARS-CoV-2 est particulièrement prothrombotique.
Physiopathologie de l'embolie pulmonaire
Lors du développement de la thrombose veineuse profonde, le caillot peut se détacher et migrer dans le système veineux et le cœur droit jusque dans les artères pulmonaires, où il obstrue plus ou moins complètement un ou plusieurs vaisseaux. Les conséquences dépendent de la taille et du nombre d'emboles, de l'état respiratoire sous-jacent, de la façon dont le ventricule droit fonctionne et de la capacité de thrombolyse intrinsèque de l'organisme à dissoudre le caillot. La mort survient par insuffisance ventriculaire droite.
Les petits emboles peuvent n'avoir aucun effet aigu physiologique et peuvent commencent à se lyser immédiatement et disparaissent en quelques heures ou en quelques jours. Des embolies importantes peuvent provoquer une augmentation réflexe de la ventilation (tachypnée), une hypoxémie due à un déséquilibre rapport ventilation/perfusion (V/Q), et, en raison d'une diminution du débit cardiaque, une baisse du contenu en oxygène du sang veineux mêlé, des atélectasies dues à l'hypocapnie alvéolaire et des anomalies du surfactant et une augmentation des résistances vasculaires pulmonaires provoquées par l'obstruction mécanique et une vasoconstriction provoquant une tachycardie et une hypotension. La lyse endogène réduit la plupart des emboles, même ceux de taille modérée et les perturbations physiologiques diminuent dans les heures ou jours suivants. Certains emboles résistent à la lyse, pouvant ainsi s'organiser et persister et parfois provoquer une hypertension artérielle pulmonaire chronique.
Les emboles pulmonaires peuvent être classés en fonction des effets physiologiques comme
Catastrophique ou super-massive (à risque élevé): altération de la fonction ventriculaire droite avec hypotension/hypoxémie sévère nécessitant un traitement pressif agressif et de l'oxygène à haut débit
Risque élevé (massive): altération de la fonction ventriculaire droite cause d'hypotension, tels que définie par une pression artérielle systolique < 90 mmHg ou une baisse de la pression artérielle systolique ≥ 40 mmHg par rapport à la base pour une période de 15 min
Risque intermédiaire (submassive): altération de la fonction ventriculaire droite et/ou taux de troponine et/ou de BNP (brain [B-type] natriuretic peptide) anormaux sans hypotension. Noter que l'European Society of Cardiology définit l'embolie pulmonaire à risque intermédiaire aussi comme les patients présentant un indice de gravité simplifié de l'embolie pulmonaire (sSPESI) > 0, incluant donc les patients présentant d'autres troubles ou manifestations.
Risque faible: absence de trouble du ventriculaire droit et absence d'hypotension (et par l'European Society of Cardiology, score sPESI = 0)
Les patients à risque intermédiaire peuvent être subdivisés en risque intermédiaire-risque élevé (ventricule droit anormal par échocardiographie ET élévation de la troponine) et risque intermédiaire-risque faible (ventricule droit anormal par échocardiographie OU troponine élevée).
L'embolie pulmonaire en selle décrit une embolie pulmonaire qui se loge dans la bifurcation de l'artère pulmonaire principale et dans les artères pulmonaires droites et gauches; les embolies pulmonaires en selle sont généralement, mais pas toujours, à risque intermédiaire ou à haut risque. Une configuration en selle ne dicte pas une approche thérapeutique spécifique. Bien que les embolies en selle soient souvent de grande taille et provoquent une obstruction complète, elles peuvent relativement minces et non obstructives.
Dans 1 à 3% des cas, l'obstruction chronique résiduelle entraîne une hypertension artérielle pulmonaire Hypertension artérielle pulmonaire L'hypertension artérielle pulmonaire est une augmentation de la pression de la circulation pulmonaire. Elle a de nombreuses causes secondaires; certains cas sont idiopathiques. Dans l'hypertension... en apprendre davantage (hypertension artérielle postembolique chronique) qui peut se développer sur des mois ou des années et entraîner à terme une insuffisance cardiaque droite chronique.
Lorsque des gros emboles aigus obstruent les artères pulmonaires principales ou lorsque de nombreux petits emboles se combinent pour obstruer > 50% des vaisseaux plus distaux, la pression ventriculaire droite augmente, ce qui peut entraîner une insuffisance ventriculaire droite aiguë Insuffisance du ventricule droit L'insuffisance cardiaque est un syndrome de dysfonctionnement ventriculaire. L’insuffisance ventriculaire gauche entraîne une dyspnée d’effort et une asthénie et l’insuffisance ventriculaire... en apprendre davantage , un choc ou une mort subite. Le risque de décès dépend de l'importance de l'augmentation des pressions dans le cœur droit et de l'état cardiorespiratoire sous-jacent du patient. Les sujets ayant une maladie cardiopulmonaire sont à plus haut risque de décès, mais les sujets jeunes et/ou par ailleurs en bonne santé peuvent survivre à une embolie pulmonaire qui obstrue > 50% du lit pulmonaire.
Un infarctus pulmonaire (interruption du flux sanguin de l'artère pulmonaire menant à une ischémie des tissus pulmonaires, parfois visible sous la forme d'un aspect souvent en forme de coin [à base pleurale], sur la rx thorax [bosse de Hampton] ou d'autres modalités d'imagerie) se produit chez < 10% des patients chez qui a été diagnostiquée une embolie pulmonaire. On explique ce faible taux par la double vascularisation du poumon (c'est-à-dire, vascularisation bronchique et pulmonaire). Généralement, l'infarctus pulmonaire est dû à de plus petits emboles qui se logent dans des artères pulmonaires plus distales et est presque toujours complètement réversible; l’infarctus pulmonaire est reconnu tôt, par des critères radiographiques sensibles, souvent avant la survenue d’une nécrose.
Symptomatologie de l'embolie pulmonaire
De nombreuses embolies pulmonaires sont petites, physiologiquement négligeables et asymptomatiques. Même lorsqu'ils sont présents, les symptômes ne sont pas spécifiques et sont variables en fréquence et en intensité selon l'importance de l'occlusion vasculaire pulmonaire et de l'état cardiorespiratoire sous-jacent.
Des embolies sont souvent cause de
Dyspnée aiguë
Douleurs thoraciques pleurétiques (en cas d'infarctus pulmonaire)
La dyspnée peut être minime au repos et s'aggraver pendant l'activité.
Les symptômes moins fréquents comprennent
Une toux (généralement causée par des comorbidités)
Une hémoptysie (se produit parfois en cas d'infarctus pulmonaire)
Chez le sujet âgé, le premier symptôme peut être une confusion mentale.
Une embolie pulmonaire massive peut se manifester par une hypotension, une tachycardie, une lipothymie/pré-syncope, une syncope ou un arrêt cardiaque.
Les symptômes d'embolie pulmonaire les plus fréquents sont
Une tachycardie
Une tachypnée
Moins souvent, les patients ont une hypotension. Un 2e bruit du cœur fort (B2) dû à une composante pulmonaire forte (P2) est possible mais peu fréquent en cas d'embolie pulmonaire aiguë et est lié à l'augmentation de la pression artérielle pulmonaire qui n'est que modeste. Des craquements ou une respiration sifflante peuvent être observés, mais ils sont généralement dus à une maladie concomitante. En présence d'une insuffisance ventriculaire droite, des veines jugulaires internes distendues et un soulèvement du ventricule droit peuvent être évidents, et un galop du ventricule droit (3e bruit cardiaque [B3]), avec ou sans insuffisance tricuspide, peut être audible.
À moins d'être provoquée par une affection sous-jacente, la fièvre, le cas échéant, est généralement peu importante.
L'infarctus pulmonaire se manifeste typiquement par une douleur thoracique (principalement d'allure pleurale), et, parfois, des hémoptysies. La paroi thoracique peut être douloureuse.
L'hypertension artérielle pulmonaire chronique d'origine thrombo-embolique entraîne une symptomatologie d'insuffisance cardiaque droite, associant dyspnée d'effort, fatigabilité et œdèmes des membres inférieurs se développant sur des mois ou des années.
Les patients qui ont une embolie pulmonaire aiguë peuvent également avoir des symptômes de thrombose veineuse profonde Thrombose veineuse profonde La thrombose veineuse profonde correspond à la formation d'un caillot sanguin dans une veine profonde d'un membre (habituellement le mollet ou les cuisses) ou le petit bassin. La thrombose veineuse... en apprendre davantage (c'est-à-dire, douleur, gonflement et/ou érythème d'une jambe ou d'un bras). Cependant, ces symptômes au niveau des jambes sont souvent absents.
Diagnostic de l'embolie pulmonaire
Forte suspicion
Évaluation de la probabilité prétest (en fonction des signes cliniques, dont l'oxymétrie pulsée et la rx thorax)
Choix des examens ultérieurs basé sur la probabilité prétest
Le diagnostic d'embolie pulmonaire est difficile car la symptomatologie n'est pas spécifique et les examens diagnostiques ne sont pas 100% sensibles et spécifiques. Il est important d'inclure l'embolie pulmonaire dans le diagnostic différentiel en cas de symptômes non spécifiques, tels que des dyspnées, des douleurs thoraciques pleurales, des hémoptysies, des lipothymies ou des syncopes. Ainsi, une embolie pulmonaire doit être évoquée lors du diagnostic différentiel des patients chez qui on suspecte
Exacerbation de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) Aggravations aiguës La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une obstruction des voies respiratoires provoquée par une réponse inflammatoire à des toxiques inhalés, souvent la fumée de cigarette... en apprendre davantage
Un trouble anxieux aigu avec hyperventilation
Une tachycardie inexpliquée importante peut être un indice. L'embolie pulmonaire doit également être évoquée chez tout sujet âgé présentant une tachypnée et une dégradation de l'état mental.
Le bilan initial doit comprendre une oxymétrie pulsée et une rx thorax. L'ECG et/ou les gaz du sang artériel, peuvent permettre d'exclure d'autres diagnostics (p. ex., infarctus aigu du myocarde Infarctus du myocarde aigu L'infarctus du myocarde aigu est une nécrose du myocarde provoquée par l'obstruction aiguë d'une artère coronaire. Les symptômes comprennent une gêne thoracique avec ou sans dyspnée, nausées... en apprendre davantage ).
La rx thorax est habituellement non spécifique, mais peut montrer une atélectasie, des infiltrats localisés, l'élévation d'une coupole diaphragmatique ou un épanchement pleural. Les signes classiques que sont l'absence localisée de vascularisation (signe de Westermark), une opacité périphérique cunéiforme (bosse de Hampton) ou un élargissement de la partie descendante de l'artère pulmonaire droite sont évocateurs mais rares (c'est-à-dire, peu sensibles) et ont une spécificité faible. La rx thorax peut également permettre d'exclure une pneumonie. Un infarctus pulmonaire par embolie pulmonaire peut être pris pour une pneumonie.
L'oxymétrie pulsée est un moyen rapide d'évaluation de l'oxygénation; l'hypoxémie est une manifestation de l'embolie pulmonaire, nécessitant une évaluation plus précise. Les gaz du sang artériel doivent être mesurés en particulier en cas de dyspnée ou de tachypnée, si l'hypoxémie n'est pas détectée par l'oxymétrie pulsée. Le dosage des gaz du sang artériel ou veineux Prélèvement des gaz du sang artériel Les échanges gazeux sont mesurés par plusieurs moyens, dont Capacité de diffusion du monoxyde de carbone Oxymétrie pulsée Prélèvement des gaz du sang artériel La capacité de diffusion du monoxyde... en apprendre davantage peut montrer une augmentation de la différence alvéoloartérielle d'oxygène (A-a) (parfois appelée gradient A-a) ou une hypocapnie. Ces deux tests sont modérément sensibles pour l'embolie pulmonaire, mais aucun n'est spécifique. Les gaz du sang artériel doivent être mesurés en particulier en cas de dyspnée ou de tachypnée, si l'hypoxémie n'est pas détectée par l'oxymétrie pulsée. La saturation en oxygène peut être normale en raison d'une petite charge en caillots, ou du fait d'une hyperventilation compensatoire; une très faible pCO2 détectée par la mesure des gaz du sang artériels peut confirmer l'hyperventilation.
L'ECG montre le plus souvent une tachycardie et différentes anomalies de l'onde ST-T, non spécifiques d'embolie pulmonaire (voir figure Un ECG dans l'embolie pulmonaire Un ECG dans l'embolie pulmonaire ). Un aspect B1Q3T3 ou l'apparition d'un bloc de branche droit peut être la traduction de l'effet d'une augmentation brutale de la taille du ventricule droit sur les voies de conduction du ventricule droit; ces signes sont modérément spécifiques et peu sensibles et apparaissent chez seulement 5% des patients environ bien que ces signes concernent un pourcentage plus élevé de patients atteints d'embolie pulmonaire massive. Une déviation axiale droite (R > S en V1) et une onde P pulmonaire peuvent être présentes. Une inversion de l'onde T de V1 à V4 peut aussi être observée.
Un ECG dans l'embolie pulmonaire
L'ECG montre une tachycardie sinusale à 110 battements/minute, un aspect S1Q3T3 et R = S en V1 chez un patient qui a une embolie pulmonaire aiguë prouvée. ![]() |
Probabilité clinique
On peut estimer la probabilité clinique d'embolie pulmonaire en combinant l'ECG et la rx thorax avec les données de l'anamnèse et de l'examen clinique. Les scores de prédiction clinique, tels que le score de Wells ou le score révisé de Genève (1 Référence pour le diagnostic L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage ), la règle des Pulmonary Embolism Rule-Out Criteria (PERC), peuvent faciliter l'évaluation du risque qu'une embolie pulmonaire aiguë soit présente. Ces systèmes de score prédictif attribuent des points à une variété de facteurs cliniques, avec des scores cumulatifs correspondant aux désignations de la probabilité d'embolie pulmonaire avant de tester (probabilité pré-test). Par exemple, le résultat du score de Wells permet de classer l'embolie pulmonaire comme probable ou peu probable. La probabilité clinique a été le mieux étudiée chez les patients se présentant au service des urgences.
L'un des critères cliniques importants est de déterminer si l'embolie pulmonaire est plus probable qu'un autre diagnostic et cette détermination est assez subjective. Cependant, le jugement clinique de médecins expérimentés est aussi sensible, ou même plus sensible, que ces scores formels de prédiction. L'embolie pulmonaire doit être considérée comme vraisemblable si ≥ 1 de ses symptômes ou signes, en particulier une dyspnée, une hémoptysie, une tachycardie ou une hypoxémie, ne peuvent pas être expliqués cliniquement ou par la rx thorax.
La probabilité prétest guide la stratégie des essais et l'interprétation des résultats des tests. Les patients qui ont une probabilité faible de présenter une embolie pulmonaire n'ont besoin que d'un minimum d'examens complémentaires en externe (c'est-à-dire, dosage du D-dimère). Dans de tels cas, un test D-dimer négatif (< 0,4 mcg/mL [< 2,2 nmol/L]) est très représentatif de l'absence d'embolie pulmonaire. A l'inverse, en cas de forte suspicion clinique d'embolie pulmonaire et de risque de saignement faible, l'administration d'anticoagulants doit être immédiatement envisagée pendant que le diagnostic est confirmé par des examens complémentaires.
La règle PERC (Pulmonary Embolism Rule-out Criteria) spécifie 8 critères. La présence de ces critères chez un patient présentant un risque clinique faible indique que le dépistage de l'embolie pulmonaire n'est pas indiqué. Les critères sont les suivantes:
Âge < 50 ans
FC < 100
Saturation d'oxygène ≥ 95%
Pas d'antécédent de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire
Pas de gonflement unilatéral des jambes
Pas de prise d'œstrogènes
Pas d'hémoptysie
Aucune intervention chirurgicale ou traumatisme nécessitant une hospitalisation au cours des 4 dernières semaines
L’utilisation de la règle PERC (Pulmonary Embolism Rule-out Criteria) a été recommandée comme moyen de réduire les examens en cas d’embolie pulmonaire par rapport aux tests classiques qui utilisent le D-dimer, mais avec des taux de sensibilité et des valeurs prédictives négatives similaires.
Tests diagnostiques
Dépistage des patients ambulatoires par D-dimer si la probabilité pré-test est basse ou moyenne
Si la probabilité pré-test est élevée ou si le résultat des D-dimères est élevé, une angio-TDM en cas d'insuffisance rénale ou en cas d'insuffisance rénale est présente ou lorsque la TDM avec injection de produit de contraste est contre-indiquée avec une scintigraphie de ventilation/perfusion.
Parfois, une échographie des jambes ou des bras (pour confirmer la thrombose veineuse profonde lorsque l'imagerie pulmonaire est retardée ou difficile)
Il n'existe pas d'algorithme consensuel définissant l'approche en cas de suspicion d'embolie pulmonaire. Les tests les plus utiles pour le diagnostic ou l'exclusion d'une embolie pulmonaire sont
Un test des D-dimères
Angio-TDM
Scintigraphie de ventilation/perfusion
Échographie duplex
L'échocardiographie peut identifier une embolie pulmonaire en transit vers le poumon.
Les D-dimères sont des sous-produits de la fibrinolyse intrinsèque; ainsi, des dosages élevés sont observés en cas de thrombus récent. Lorsque la probabilité prétest est considérée comme basse ou intermédiaire, un taux de D-dimer négatif (< 0,4 mcg/mL [< 2,2 nmol/L]) est très sensible pour démontrer une absence d'embolie pulmonaire avec une valeur prédictive négative > 95%; dans la plupart des cas, un tel résultat est suffisamment fiable pour exclure le diagnostic d'embolie pulmonaire dans un environnement ambulatoire tel qu'un service d'urgence ou en clinique. Cependant, des taux élevés de D-dimer ne sont pas spécifiques des thromboses veineuses car de nombreux patients qui n'ont pas de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire ont également des taux élevés (en particulier en milieu hospitalier), d'autres tests sont donc nécessaires lorsque le taux de D-dimer est élevé ou lorsque la probabilité pré-test d'embolie pulmonaire est élevée.
L'angio-TDM est la technique d'imagerie préférée pour diagnostiquer une embolie pulmonaire aiguë. Elle est rapide, précise, très sensible et spécifique. Elle peut également donner des informations sur d'autres pathologies pulmonaires (p. ex., la mise en évidence d'une pneumonie plutôt qu'une embolie pulmonaire comme cause d'une hypoxie ou d'une douleur thoracique pleurétique) ainsi que sur la gravité de l'embolie pulmonaire (p. ex., par la taille du ventricule droit ou le reflux dans les veines hépatiques). Bien que des coupes de mauvaise qualité en raison d'artefacts de mouvement ou de bolus de contraste insuffisant puissent limiter la sensibilité de l'examen, des améliorations de la technologie TDM ont permis de raccourcir les temps d'acquisition à moins de 2 s, fournissant des images relativement exemptes de mouvement chez les patients dyspnéïques. Les balayages rapides permettent l'utilisation de plus petits volumes de produits de contraste iodés, ce qui réduit le risque de lésions rénales aiguës.
La sensibilité de l'angio-TDM est la plus élevée dans le cas des embolies pulmonaires des artères pulmonaires principales et lobaires et des vaisseaux segmentaires. La sensibilité de l'angio-TDM est plus basse dans le cas des embolies des vaisseaux segmentaires (environ 30% de toutes les embolies pulmonaires). Cependant, la sensibilité et la spécificité de l'angio-TDM s'est améliorée avec l'évolution de la technique.
La scintigraphie de ventilation/perfusion dans l'embolie pulmonaire détecte les régions du poumon qui sont ventilées mais non perfusées. La scintigraphie de ventilation/perfusion prend plus de temps que l'angio-TDM et est moins spécifique. Cependant, lorsque la rx thorax est normale ou proche de la normale et si aucune maladie pulmonaire sous-jacente significative n'existe, c'est un test très sensible. La scintigraphie de ventilation/perfusion est particulièrement utile lorsqu'une insuffisance rénale interdit l'utilisation de produit de contraste qui est par ailleurs nécessaire dans l'angio-TDM. Dans certains hôpitaux, la scintigraphie V/Q peut être effectuée avec un appareil portable qui permet 3 incidences de ventilation-perfusion, ce qui est utile lorsqu'un patient est trop atteint pour se déplacer. Des anomalies de perfusion peuvent se produire dans de nombreuses autres pathologies pulmonaires (p. ex., BPCO Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une obstruction des voies respiratoires provoquée par une réponse inflammatoire à des toxiques inhalés, souvent la fumée de cigarette... en apprendre davantage , fibrose pulmonaire Fibrose pulmonaire idiopathique La fibrose pulmonaire idiopathique, la forme la plus fréquente des pneumopathies interstitielles diffuses idiopathiques, entraîne une fibrose pulmonaire progressive. La symptomatologie se développe... en apprendre davantage
, pneumonie Revue générale des pneumonies La pneumonie est une inflammation aiguë des poumons provoquée par une infection. Le diagnostic initial repose généralement sur la rx thorax et les signes cliniques. L'étiologie, la symptomatologie... en apprendre davantage et épanchement pleural Épanchement pleural Les épanchements pleuraux sont des accumulations de liquide dans la cavité pleurale. Ils ont des causes multiples et sont habituellement classés comme transsudats ou exsudats. Ils peuvent être... en apprendre davantage
). Des défauts de perfusion qui peuvent imiter une embolie pulmonaire peuvent se produire dans la vascularite pulmonaire, la maladie veino-occlusive pulmonaire et la sarcoïdose Sarcoïdose La sarcoïdose est une maladie inflammatoire caractérisée par une infiltration d’un ou plusieurs organes et tissus par des granulomes sans nécrose caséeuse; l'étiologie en est inconnue. Les poumons... en apprendre davantage
.
Les résultats sont basés sur des modèles de discordance V/Q et sont généralement rapportés comme
Normalité: exclut une embolie pulmonaire avec une précision de près de 100%
Très faible probabilité: < 5%
Faible probabilité: probabilité de 15% d'embolie pulmonaire
Probabilité intermédiaire: probabilité de 30 à 40% d'embolie pulmonaire
Probabilité élevée: 80 à 90% de probabilité d'embolie pulmonaire
Les résultats des tests de probabilité clinique doivent être utilisés conjointement avec le résultat de la scintigraphie afin de déterminer la nécessité d'un traitement ou d'autres examens.
L'échographie duplex est une technique portable, sûre et non invasive de détection des thrombi de la jambe ou du bras. Un caillot peut être détecté en mettant en évidence le fait que la veine est peu compressible ou, par l'échodoppler, une diminution de flux. Cet examen a une sensibilité > 95% et une spécificité > 95% pour le diagnostic de thrombus. Confirmer une thrombose veineuse profonde dans le mollet ou les veines iliaques peut être plus difficile mais cela peut généralement être effectué. Le technicien échographiste doit toujours tenter d'obtenir une image depuis sous la veine poplitée jusqu'à sa trifurcation.
L'absence de thrombus dans les veines de la jambe ne permet pas d'exclure la présence d'un thrombus dans un autre site tel qu'un membre supérieur mais les patients chez qui on suspecte une thrombose veineuse profonde et qui ont un examen échodoppler négatif ont > 95% de chance de ne pas avoir d'embolie pulmonaire car les thrombi d'autres origines sont beaucoup moins fréquents.
Bien que l'échographie des jambes ou des bras ne soit pas diagnostique de l'embolie pulmonaire, un examen qui révèle un thrombus jambier ou axillaire-sous-clavier établit la nécessité d'une anticoagulation et permet d'éviter le recours à d'autres examens diagnostiques, à moins qu'un traitement plus agressif (p. ex., traitement thrombolytique) ne soit envisagé. Par conséquent, l'arrêt de l'évaluation diagnostique après la détection de la thrombose veineuse profonde à l'échographie des jambes ou des bras est appropriée chez les patients stables qui ont des contre-indications à la TDM avec contraste et chez lesquels la scintigraphie de ventilation/perfusion pourrait avoir une faible spécificité (p. ex., en cas de rx thorax anormale). En cas de suspicion d'embolie pulmonaire, une échographie négative ne remet pas en question la nécessité de réaliser des examens supplémentaires.
L'échocardiographie peut montrer un caillot dans l'oreillette ou dans le ventricule droits, mais l'échocardiographie est le plus souvent utilisée pour la stratification du risque d'embolie pulmonaire aiguë. La présence d'une dilatation du ventricule droit et d'une hypokinésie peut suggérer la nécessité d'un traitement plus agressif.
L'utilisation des marqueurs cardiaques tend à s'imposer notamment dans la stratification de la mortalité en cas d'embolie pulmonaire aiguë. Le dosage des marqueurs cardiaques peut être utilisé comme complément à d'autres tests si une embolie pulmonaire est suspectée ou prouvée. Des taux élevés de troponine indiquent une ischémie du ventricule droit (ou parfois du ventricule gauche). L'élévation du peptide natriurétique cérébral (brain natriuretic peptide, BNP) et du pro-BNP peuvent être le signe d'un dysfonctionnement du ventricule droit; cependant, ces tests ne sont pas spécifiques d'un dysfonctionnement du ventricule droit ou d'une embolie pulmonaire.
La recherche du trouble thrombotique (thrombophilie) doivent être effectués en cas d'embolie pulmonaire sans facteur de risque connu, en particulier si le patient est jeune, a des embolies pulmonaires récurrentes ou des antécédents familiaux positifs. Certaines thrombophilies, telles que le syndrome des anticorps antiphospholipides Syndrome des anticorps antiphospholipides Le syndrome des anticorps antiphospholipides est un trouble auto-immun dans lequel les patients ont des anticorps dirigés contre des protéines liées aux phospholipides. Un thrombus veineux ou... en apprendre davantage , nécessitent des traitements anticoagulants spécifiques de la maladie. Le SARS-CoV-2 doit être envisagé dans un contexte clinique approprié.
L'artériographie pulmonaire est à présent rarement nécessaire pour diagnostiquer une embolie pulmonaire aiguë car l'angio-TDM est non invasive et a une sensibilité et une spécificité similaire. Cependant, en cas de traitement thrombolytique par cathéter, l'angiographie pulmonaire permet d'évaluer la mise en place du cathéter et peut être utilisée comme un moyen rapide de déterminer le succès de la procédure lorsque le cathéter est retiré. L'artériographie pulmonaire est également encore utilisée avec le cathétérisme cardiaque droit pour évaluer si les patients souffrant d'hypertension pulmonaire thromboembolique chronique sont candidats à l'endartériectomie pulmonaire.
Référence pour le diagnostic
1. Le Gal G, Righini M, Roy PM, et al: Prediction of pulmonary embolism in the emergency department: the revised Geneva score. Ann Intern Med 144:165–171, 2006.
Pronostic de l'embolie pulmonaire
On estime que 10% des patients qui présentent une embolie pulmonaire décèdent dans les premières heures qui suivent la présentation. La plupart des patients qui meurent suite à une embolie pulmonaire aiguë ne sont jamais diagnostiqués avant de mourir. En fait, l'embolie pulmonaire n'a pas été suspectée chez la plupart de ces patients. Le meilleur moyen de réduire la mortalité consiste à
Améliorer la fréquence du diagnostic (p. ex., en incluant l'embolie pulmonaire dans le diagnostic différentiel des patients qui se présentent avec des symptômes ou des signes non spécifiques mais compatibles)
Améliorer la rapidité du diagnostic
Améliorer la stratification du risque
Améliorer la rapidité du début du traitement anticoagulant
Fournir une prophylaxie appropriée chez les patients à risque
Les très hauts taux de D-dimère semblent prédicteurs d'une évolution défavorable.
Les patients qui ont une maladie thrombo-embolique chronique représentent une petite proportion, mais qui est importante, des patients qui survivent à l'embolie pulmonaire. Le traitement anticoagulant diminue le taux de récidive d'embolie pulmonaire à près de 5% et certaines études ont montré que les anticoagulants réduisent les taux de récidive encore plus.
Traitement général de l'embolie pulmonaire
Traitement de support
Anticoagulation
Pose d'un filtre de veine cave inférieure chez certains patients
Réduction rapide du thrombus (chez certains patients)
L'évaluation rapide de la nécessité d'un traitement de soutien doit être entreprise. En cas d'hypoxémie, de l'oxygène doit être administré. En cas d'hypotension due à une embolie pulmonaire massive, de la solution physiologique à 0,9% peut être administrée avec précaution en IV; une surcharge du ventricule droit peut entraîner une détérioration. Des vasopresseurs peuvent également être administrés si les liquides IV ne parviennent pas à faire augmenter suffisamment la pression artérielle. La noradrénaline est l'agent de première intention le plus couramment utilisé. L'adrénaline et la dobutamine ont des effets inotropes, mais on ignore dans quelle mesure ceux-ci affectent le ventricule droit normalement à paroi mince.
En général,
Les patients à faible risque doivent recevoir une anticoagulation seule
Les patients à haut risque/catastrophiques nécessitent une anticoagulation et des mesures supplémentaires telles qu'une thrombolyse systémique ou un traitement chirurgical ou dirigé par cathéter
Les patients à risque intermédiaire (élevé ou faible) sont plus compliqués. Les patients à risque intermédiaire-intermédiaire sont le plus souvent traités par l'anticoagulation seule. Cependant, les catégories de risque intermédiaire nécessitent une évaluation de l'ensemble de leur tableau clinique, dont ce qui suit
Symptomatologie
Gravité du dysfonctionnement du ventricule droit par échocardiographie
Degré d'élévation de la troponine
Quantité d'oxygène et de vasopresseur nécessaire
Charge (importance/volume) et emplacement du caillot
De nombreux hôpitaux aux États-Unis et dans d'autres pays utilisent à présent un groupe multidisciplinaire de médecins (équipe de réponse à l'embolie pulmonaire) pour évaluer et stratifier/classer rapidement les patients atteints d'embolie pulmonaire et prendre les décisions thérapeutiques complexes nécessaires. Ces équipes peuvent être composées de médecins spécialisés en soins intensifs/pneumologie, en cardiologie interventionnelle, en chirurgie cardiothoracique, en hématologie et en d'autres spécialités (1 Références générales pour le traitement L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage ).
L' anticoagulation Anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage est le pilier de la thérapie de l'embolie pulmonaire et une réduction rapide de la charge en caillots Réduction rapide de la charge de caillot L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage
par une thérapie thrombolytique ou une embolectomie est indiquée en cas d'hypotension qui ne disparaît pas après réanimation liquidienne, ainsi que chez des patients sélectionnés dont la fonction ventriculaire est altérée. La pose d'un filtre cave amovible percutané sur la veine cave inférieure doit être envisagée en cas de contre-indications à l'anticoagulation ou en cas d'embolie pulmonaire récurrente malgré une anticoagulation. Par exemple, les patients qui ont eu une embolie pulmonaire grave et un caillot résiduel de la jambe et ne peuvent être anticoagulés, doivent recevoir un filtre, car ils courent un risque persistant de récidive de thrombose veineuse profonde.
Une hospitalisation pendant au moins 24 à 48 heures est nécessaire chez la plupart des patients qui ont une embolie pulmonaire. Les patients présentant des signes vitaux anormaux ou une embolie pulmonaire massive ou submassive sont hospitalisés plus longtemps.
L'admission en USI est toujours nécessaire en cas d'embolie pulmonaire massive. L’admission aux soins intensifs doit également être envisagée si les patients présentent les caractéristiques suivantes
Charge de caillot importante
Atteinte ventriculaire droite
Hypoxémie significative
Hypotension importante ou limite
Détérioration clinique
Une prise en charge ambulatoire peut être utilisée chez certains patients qui ont une embolie pulmonaire découverte accidentellement ou chez ceux qui ont une très petite charge de thrombus et des symptômes minimes à condition que leurs signes vitaux soient stables, qu'une formation soit entreprise et qu'un plan raisonnable de traitement ambulatoire et de suivi soit en place.
Références générales pour le traitement
1. Kabrhel C, Jaff MR, Channick RN, et al: A multidisciplinary pulmonary embolism response team. Chest 144(5):1738–1739, 2013. doi: 10.1378/chest.13-1562
Anticoagulation
Une anticoagulation initiale suivie d'une anticoagulation d'entretien est indiquée en cas d'embolie pulmonaire aiguë pour empêcher l'extension du caillot et d'autres embolisations ainsi que la formation de nouveaux caillots. Le traitement anticoagulant de l'embolie pulmonaire aiguë doit être démarré dès que l'embolie pulmonaire est fortement suspectée, si le risque de saignement est considéré faible. Sinon, l'anticoagulation doit être démarrée dès que le diagnostic est posé. La probabilité des avantages versus des inconvénients du traitement des embolies des petits vaisseaux sous-segmentaires (notamment des embolies asymptomatiques et découvertes incidemment) est actuellement inconnue et il est possible que, dans certains contextes, les inconvénients soient supérieurs aux avantages. Cependant, le traitement est actuellement recommandé. La principale complication du traitement anticoagulant est le saignement, et les patients doivent être étroitement surveillés pour des saignements pendant l'hospitalisation.
Anticoagulation initiale
Les options d'anticoagulation initiale dans l'embolie pulmonaire aiguë comprennent
Héparine non fractionnée IV
Héparine de bas poids moléculaire sous-cutanée
Fondaparinux sous-cutané
Inhibiteurs du facteur Xa (apixaban et rivaroxaban)
Argatroban IV pour la thrombopénie induite par l'héparine
L'héparine non fractionnée par voie intraveineuse a une courte demi-vie (utile lorsque le risque de saignement est considéré élevé) et est réversible par la protamine. Initialement, de l'héparine non fractionnée est administrée en bolus, puis en perfusion selon un protocole pour obtenir un temps partiel de thromboplastine (= TPP, TCK, TCA, TPP) entre 1,5 et 2,5 fois celui du témoin (voir figure Doses d'héparine en fonction du poids Doses d' en fonction du poids ). Par conséquent, l'héparine non fractionnée nécessite une hospitalisation pour l'administrer. En outre, la pharmacocinétique de l'héparine non fractionnée est relativement imprévisible, entraînant de fréquents épisodes de sur-anticoagulation et de sous-anticoagulation et nécessite des ajustements de doses fréquents. Quoiqu'il en soit, de nombreux médecins préfèrent ces protocoles IV à base d'héparine non fractionnée, en particulier quand une thérapie thrombolytique est administrée ou envisagée ou lorsque les patients sont à risque de saignement parce que si un saignement se produit, une demi-vie courte permet que l'anticoagulation soit rapidement inversée après l'arrêt de la perfusion.
Doses d' en fonction du poids
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L'héparine de bas poids moléculaire sous-cutanée a plusieurs avantages par rapport à l'héparine non fractionnée dont
Biodisponibilité supérieure
Dose fonction du poids produit un effet anticoagulant plus prévisible qu'une dose d'héparine non fractionnée en fonction du poids
Facilité d'administration (peut être administré en sous-cutané 1 fois ou 2 fois/jour)
Diminution de l'incidence des saignements
Potentiellement, de meilleurs résultats
Possibilité d'une auto-injection (permettant ainsi une sortie plus précoce de l'hôpital)
Réduction du risque de thrombopénie induite par l'héparine par rapport à l'héparine standard non fractionnée
En cas d'insuffisance rénale, des réductions de dose sont nécessaires (voir tableau Quelques options d'héparines de bas poids moléculaire dans la maladie thromboembolique Quelques options d' de bas poids moléculaire* dans la maladie thromboembolique ), et une vérification ultérieure de dosage approprié doit être effectuée en mesurant le facteur sérique Xa (cible: 0,5 à 1,2 UI/mL mesuré à 3 à 4 heures après la 4e dose). L'héparine à faible poids moléculaire est généralement contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale aiguë (clairance de la créatinine < 30 mL/min). Les héparines de bas poids moléculaire sont partiellement réversibles sous protamine.
Effets indésirables de toutes les héparines
Saignements
Thrombopénie (y compris une thrombopénie induite par l'héparine Thrombopénie induite par l'héparine Une destruction plaquettaire peut se développer du fait de causes immunologiques (infection par un virus, médicaments, syndromes lymphoprolifératifs, connectivites, transfusions sanguines) ou... en apprendre davantage qui peut provoquer une thromboembolie)
Urticaire
Anaphylaxie (rare)
Les saignements causés par une sur-héparinisation par héparine non fractionnée peuvent être traités par un maximum de 50 mg de protamine pour 5000 unités d'héparine non fractionnée perfusée pendant 15 à 30 min. Un surdosage en héparine avec de l'héparine de faible poids moléculaire peut être traité par 1 mg de protamine dans 20 mL de sérum physiologique en perfusion de 10 à 20 min, bien que la dose exacte ne soit pas définie car la protamine ne neutralise que partiellement l'inactivation du facteur Xa par l'héparine de bas poids moléculaire.
Le fondaparinux est un antagoniste du facteur Xa admlinistré par voie sous-cutanée. Il peut être utilisé dans la thrombose veineuse et l'embolie pulmonaire aiguës à la place de l'héparine ou de l'héparine de bas poids moléculaire. Il a également été démontré qu'il évitait les récidives chez les patients présentant une thrombose veineuse superficielle. Les résultats semblent similaires à ceux de l'héparine non fractionnée. Les avantages comprennent une administration quotidienne à dose fixe 1 ou 2 fois/jour, sans besoin de suivi du niveau d'anticoagulation, et un risque plus faible de thrombopénie. La dose (en mg/kg 1 fois/jour) est de 5 mg chez les patients de < 50 kg, 7,5 mg chez les patients de 50 à 100 kg, et de 10 mg chez les patients de > 100 kg. La dose de fondaparinux est diminuée de 50% si la clairance de la créatinine est de 30 à 50 mL/min (0,5 à 0,83 mL/seconde). Ce médicament est contre-indiqué en cas de clairance de la créatinine < 30 mL/min.
Les autres inhibiteurs du facteur Xa, l'apixaban, le rivaroxaban et l'edoxaban ont l'avantage d'avoir des dosages fixes par voie orale, de pouvoir être utilisés comme anticoagulants d'entretien Anticoagulation d'entretien L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage , sans nécessité d'une surveillance en laboratoire de l'effet anticoagulant. Ils provoquent également peu d'interactions indésirables avec d'autres médicaments, bien que la thérapie antifongique par les azoles et les anciens traitements anti-VIH (inhibiteurs de protéases) augmentent le taux de certains médicaments inhibiteurs du facteur Xa et certains anticonvulsivants ainsi que la rifampicine diminuent les taux de certains médicaments oraux inhibiteurs du facteur Xa. Bien que le rivaroxaban et l'apixaban ne nécessitent pas de chevauchement avec un anticoagulant par voie parentérale lorsqu'ils sont utilisés en traitement initial, l'édoxaban nécessite l'utilisation d'un anticoagulant par voie parentérale pendant 5 à 10 jours.
Des réductions des doses sont indiquées en cas d'insuffisance rénale. L'apixaban peut être utilisé chez les patients présentant une insuffisance rénale et des données suggèrent que son utilisation est sans danger chez les patients hémodialysés.
L'inversion de l'anticoagulation par des inhibiteurs de Xa par voie orale (rivaroxaban, apixaban, édoxaban) est possible en utilisant l'andexanet, bien que ce médicament ne soit pas encore largement utilisé. En outre, la demi-vie des nouveaux inhibiteurs du facteur Xa est beaucoup plus courte que celle de la warfarine. Si un saignement se développe qui exige une inhibition, l'utilisation de complexe concentré de facteur 4 prothrombine peut être envisagée et la consultation d'un hématologue est recommandée.
L'innocuité et l'efficacité de ces médicaments en cas d'embolie pulmonaire compliquée d'une grave décompensation cardiopulmonaire n'ont pas encore été étudiées et les médicaments administrés par voie parentérale doivent être utilisés pour l'anticoagulation chez ces patients jusqu'à l'amélioration significative de la fonction cardiopulmonaire.
Le dabigatran, inhibiteur direct de la thrombine s'est également avéré efficace dans le traitement de la thrombose veineuse profonde aiguë et de l'embolie pulmonaire. Idarucizumab s'est révélé efficace pour bloquer l'effet du dabigatran.
Enfin, chez les patients présentant une thrombopénie induite par l'héparine Thrombopénie induite par l'héparine Une destruction plaquettaire peut se développer du fait de causes immunologiques (infection par un virus, médicaments, syndromes lymphoprolifératifs, connectivites, transfusions sanguines) ou... en apprendre davantage avérée ou présumée, l'argatroban intraveineux ou le fondaparinux sous-cutané peuvent être utilisés pour l'anticoagulation. L'utilisation des anticoagulants oraux directs est étudiée chez les patients présentant une thrombopénie induite par l'héparine mais ces médicaments semblent plus sûrs si utilisés après la reconstitution plaquettaire.
Anticoagulation d'entretien
L'anticoagulation d'entretien est indiquée pour réduire le risque d'extension du caillot ou d'embolisation, et pour réduire le risque de nouvelle formation de caillots. Le choix de médicaments pour l'entretien de l'anticoagulation comprend
Antagoniste de la vitamine K par voie orale (warfarine aux États-Unis)
Inhibiteurs oraux du facteur Xa (apixaban, rivaroxaban, edoxaban)
Inhibiteur oral direct de la thrombine (dabigatran)
Rarement, héparine de bas poids moléculaire sous-cutanée
La warfarine est une option d'anticoagulation orale efficace à long terme, qui a été utilisée pendant des décennies, mais elle a de nombreux inconvénients pour un certain nombre de raisons. Chez la plupart des patients, la warfarine est commencée le même jour que l'héparine (ou le fondaparinux) utilisée pour l'anticoagulation initiale. Le traitement par l'héparine (ou le fondaparinux) doit être couvert par la warfarine pendant un minimum de 5 jours et jusqu'à ce que l'INR soit dans l'intervalle thérapeutique (2,0 à 3,0) pendant au moins 24 heures.
Les principaux inconvénients de la warfarine sont la nécessité de devoir surveiller l'INR périodiquement, avec des ajustements posologiques fréquents, et des interactions médicamenteuses. Les médecins qui prescrivent la warfarine doivent prendre garde aux nombreuses interactions pharmacologiques; tout nouveau traitement médicamenteux pris par un patient sous warfarine doit être contrôlé.
Le saignement est la complication la plus fréquente du traitement par la warfarine; les patients de > 65 ans, ceux qui ont des comorbidités (en particulier un diabète, un infarctus du myocarde récent, une hématocrite < 30% ou une créatininémie > 1,5 mg/dL [>133 micromol/L]) et ceux aux antécédents d'accident vasculaire cérébral ou d'hémorragie gastro-intestinale semblent être à plus haut risque. Le saignement peut être inversé par la vitamine K 2,5 à 10 mg IV ou par voie orale et, en cas d'urgence, avec du plasma frais congelé ou d'une nouvelle formulation de concentré (un complexe de prothrombine concentré) contenant du facteur II (prothrombine), du facteur VII, du facteur IX, du facteur X, de la protéine C et de la protéine S. La vitamine K peut déclencher un flush, une douleur localisée et, rarement, une réaction anaphylactique.
La nécrose induite par la warfarine, une complication dévastatrice de la warfarine, peut survenir chez les patients présentant une thrombopénie induite par l'héparine Thrombopénie induite par l'héparine Une destruction plaquettaire peut se développer du fait de causes immunologiques (infection par un virus, médicaments, syndromes lymphoprolifératifs, connectivites, transfusions sanguines) ou... en apprendre davantage si la warfarine est commencé avant la récupération plaquettaire. En se basant sur ces considérations et le développement d'anticoagulants oraux plus pratiques, il est probable que l'utilisation de la warfarine diminuera considérablement au cours des années à venir.
Les anticoagulants oraux inhibiteurs du facteur Xa apixaban et rivaroxaban peuvent être utilisés à la fois pour l'anticoagulation initiale et l'entretien (voir tableau Anticoagulants oraux Anticoagulants oraux ). Ces médicaments sont plus pratiques que la warfarine en raison de leur dosage fixe et de l'absence de nécessité d'une surveillance de laboratoire ainsi que du fait d'interactions médicamenteuses réduites. Dans des essais cliniques, le rivaroxaban (1, 2 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage
), l'apixaban (3 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage
) et l'edoxaban (4 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage
) étaient aussi efficaces (des analyses de non-infériorité) que la warfarine dans la prévention des thromboses veineuses profondes et des embolies pulmonaires récurrentes. Une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés de phase III de grande envergure a montré que les taux d'hémorragies majeures, dont les hémorragies intracrâniennes, étaient significativement plus faibles avec les anticoagulants inhibiteurs du facteur Xa par voie orale qu'avec la warfarine (5 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage
). Le rivaroxaban et l'apixaban présentent un autre avantage: les doses peuvent être réduites (10 mg par voie orale 1 fois/jour de rivaroxaban et 2,5 mg par voie orale d'apixaban) après avoir traité le patient pendant 6 à 12 mois.
L'edoxaban nécessite l'administration préalable d'héparine ou d'héparine de bas poids moléculaire pendant 5 à 10 jours.
Le dabigatran, un inhibiteur direct, de la thrombine peut également être utilisé en entretien de l'anticoagulation. Comme avec l'edoxaban, 5 à 10 jours de traitement par de l'héparine non fractionnée ou de l'héparine de bas poids moléculaire est nécessaire avant que le dabigatran soit administré. Les saignements cliniquement importants sont moins importants avec le dabigatran qu'avec la warfarine. Le dabigatran en traitement d'entretien a les mêmes avantages et inconvénients que les inhibiteurs du facteur Xa.
La nécessité d'un traitement initial par héparine avant le traitement par l'edoxaban et le dabigatran est une conséquence de la façon dont les essais cliniques ont été menés.
L'héparine de bas poids moléculaire sous-cutanée, est utilisée principalement en cas de cancer à haut risque ou d'embolie pulmonaire récurrente malgré l'utilisation d'autres anticoagulants. L'essai SELECT-D est en faveur de l’efficacité du rivaroxaban chez les patients cancéreux (6 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage ).
L'aspirine a été étudiée en traitement d'entretien à long terme. Elle semble plus efficace que le placebo, mais moins efficace que tous les autres anticoagulants disponibles. Le rivaroxaban, à raison de 10 mg 1 fois/jour, s'est avéré plus efficace pour réduire la thrombose veineuse profonde/embolie pulmonaire récurrente, tout en étant aussi sûr que l'aspirine chez les patients traités par anticoagulation depuis 6 à 12 mois (7 Références pour l'anticoagulation L'embolie pulmonaire correspond à l'occlusion de d'artères pulmonaires par des caillots (thrombi) provenant de régions anatomiques différentes, habituellement des grosses veines des membres... en apprendre davantage ).
Durée de l'anticoagulation
La durée de l'anticoagulation d'entretien dans l'embolie pulmonaire dépend de divers facteurs (p. ex., les facteurs de risque d'embolie pulmonaire, les risques de saignement) et peut aller de 3 mois à un traitement à vie. Dans le cas des facteurs de risque clairement transitoires (p. ex., immobilisation, chirurgie récente, traumatisme) 3 mois de traitement seulement sont nécessaires. Les patients atteints d'embolie pulmonaire sans cause apparente, ceux présentant des facteurs de risque plus durables d'embolie pulmonaire (p. ex., un cancer, des troubles thrombophiliques), et ceux qui font des embolies pulmonaires à répétition peuvent tirer profit d'un traitement anticoagulant à vie si le risque hémorragique est faible ou modéré. Chez de nombreux patients, le niveau de risque est moins bien défini (p. ex., avec un facteur de déclenchement moindre tel qu'un vol de 4 heures); de ce fait, plutôt que d’arrêter le rivaroxaban ou l’apixaban à 6 mois, la posologie peut être simplement diminuée.
Les facteurs de risque d'hémorragie comprennent
Âge > 65 ans
Saignements précédents
Thrombopénie
Traitement anti-agrégant plaquettaire
Mauvais contrôle des anticoagulants
Chutes fréquentes
Insuffisance hépatique
Abus d'alcool
Chirurgie récente
Capacité fonctionnelle réduite
Antécédents d'accident vasculaire cérébral
Diabète
Anémie
Cancer
Insuffisance rénale
Un faible risque d'hémorragie correspond à l'absence de facteur de risque de saignement, un risque modéré de saignement à la présence d'un facteur de risque et un risque élevé de saignement comme la présence de deux ou plusieurs facteurs de risque.
Comme décrit ci-dessus, après 6 mois de traitement par le rivaroxaban ou l’apixaban, une diminution de la posologie peut être envisagée.
Références pour l'anticoagulation
1. EINSTEIN Investigators, Bauersachs R, Berkowitz SD, et al: Oral rivaroxaban for symptomatic venous thromboembolism. N Engl J Med 363(26):2499–2510, 2010.
2. EINSTEIN-PE Investigators, Buller HR, Prins MH, et al: Oral rivaroxaban for the treatment of symptomatic pulmonary embolism. N Engl J Med 366 (14):1287–1297, 2012.
3. Agnelli G, Buller HR, Cohen A, et al: Oral apixaban for the treatment of acute venous thromboembolism.N Engl J Med 369(9):799–808, 2013.
4. Hokusai-VTE Investigators, Buller HR, Decousus H, et al: Edoxaban versus warfarin for the treatment of symptomatic venous thromboembolism. N Engl J Med 369(15): 1406–1415, 2013.
5. van Es N, Coppens M, Schulman S, et al: Direct oral anticoagulants compared with vitamin K antagonists for acute symptomatic venous thromboembolism: evidence from phase 3trials. Blood124 (12): 1968–1975, 2014.
6. Young AM, Marshall A, Thirlwall J, et al: Comparison of an oral factor Xa inhibitor with LMWH in patients with cancer with VTE Results of a randomized trial (SELECT-D). J Clin Oncol 36 (20):2017–2029, 2018.
7. Weitz JI, Lensing AWA, Prins MH, et al: Rivaroxaban or aspirin for extended treatment of venous thromboembolism. N Engl J Med 376:1211–1222, 2017. doi: 10.1056/NEJMoa1700518. Epub 2017 Mar 18.
Réduction rapide de la charge de caillot
La dissolution des caillots par embolectomie ou la dissolution par thrombolyse IV ou par traitement thrombolytique par voie percutanée doivent être envisagées en cas d'embolie pulmonaire associée à une hypotension qui ne s'amende pas sous réanimation liquidienne (embolie pulmonaire massive). Les patients qui sont hypotendus et nécessitent un traitement vasopresseur sont des candidats évidents. Si la pression artérielle systolique est < 90 mmHg durant au moins 15 min, les patients sont hémodynamiquement en danger et sont également candidats.
Bien qu'une anticoagulation soit généralement recommandée en cas de dysfonctionnement léger du ventricule droit (en se basant sur la clinique, l'ECG ou l'échocardiographie), une thérapie thrombolytique ou une embolectomie peuvent être nécessaires lorsque l'atteinte du ventricule droit et/ou l'hypoxémie est sévère, même en l'absence d'hypotension, en particulier lorsqu'une détérioration est probable, comme le suggère une augmentation de la fréquence cardiaque ou une diminution de la saturation en oxygène ou de la pression artérielle.
Traitement thrombolytique systémique
Le traitement thrombolytique systémique par l'altéplase (activateur tissulaire du plasminogène [tPA]) est une méthode non invasive permettant de restaurer rapidement le débit sanguin pulmonaire mais elle est controversée à cause du risque hémorragique qui peut compromettre les bénéfices à long terme. Quoiqu'il en soit, la plupart des experts conviennent qu'un traitement thrombolytique systémique doit être administré en cas d'instabilité hémodynamique, en particulier si elle est sévère. Bien qu'aucune étude prospective randomisée de thérapie thrombolytique systémique n'ait montré une amélioration de la survie en cas d'embolie pulmonaire submassive, certains experts recommandent les thrombolytiques, en particulier lorsque les patients ont aussi de nombreux ou de gros caillots, une très sévère dysfonction du ventricule droit, une tachycardie marquée, une hypoxémie importante, et d'autres signes concomitants tels que des caillots résiduels dans une jambe, des valeurs de troponine positives, et/ou des valeurs élevées de BNP. D'autres réservent les traitements thrombolytiques seulement aux patients présentant une embolie pulmonaire massive (à haut risque). La streptokinase et l'urokinase généralement ne sont plus utilisées.
Les contre-indications absolues aux thrombolytiques comprennent
Antécédent d'accident vasculaire cérébral hémorragique
Antécédent d'accident vasculaire cérébral dans l'année qui précède
Hémorragie externe ou interne active quelle que soit la source
Lésion intracrânienne ou intervention chirurgicale au cours des 2 mois précédents
Tumeur intracrânienne
Certaines chirurgies au cours des jours précédents
Les contre-indications relatives comprennent
Intervention chirurgicale récente (≤ 10 jours)
Diathèse hémorragique (comme dans l'insuffisance hépatique)
Grossesse
Ponctions récentes des grosses veines incompressibles (p. ex., veine sous-clavière ou veine jugulaire interne)
Récent cathétérisme de l'artère fémorale (p. ex., ≤ 10 jours)
Ulcère gastro-duodénal ou d'autres pathologies qui augmentent le risque de saignement
HTA sévère (PA systolique > 180 mmHg ou pression artérielle diastolique > 110 mmHg)
Traumatisme crânien causé par une syncope induite par une embolie pulmonaire, même si la TDM cérébrale est normale
Sauf en cas d'hémorragie intracérébrale concomitante, la thérapie thrombolytique est parfois administrée en cas d'embolie pulmonaire massive en présence de "contre-indications absolues" à un tel traitement, si dans le cas contraire le décès est prévisible. En cas de contre-indications relatives, la décision d'administrer des thrombolytiques systémiques dépend des facteurs individuels des patients.
Aux États-Unis, l'altéplase (tPA) est utilisée pour la thrombolyse systémique (voir tableau Protocoles de thrombolyse systémique Protocoles de thrombolyse systémique ). La streptokinase et l'urokinase ne sont plus utilisées dans l'embolie pulmonaire aiguë.
Aux États-Unis, lorsque des thrombolytiques systémiques sont administrés, l'héparine est généralement arrêtée après la dose de charge initiale. Cependant, en Europe, l'héparine est souvent poursuivie et il n'y a pas de moyen évident pour savoir quelle méthode est préférable. Le risque hémorragique doit être évoqué.
Un saignement, s'il se produit, peut être inversé par des cryoprécipités ou du plasma frais congelé. Les sites d'accès vasculaires accessibles qui saignent peuvent être compressés. Le risque de saignement après thrombolyse systémique a entraîné une augmentation des thrombolyses par cathéter, parce que des doses beaucoup plus faibles d'agents thrombolytiques sont utilisées.
Thérapie par cathéter
La thérapie de l'embolie pulmonaire dirigée par cathéter (thrombolytiques, embolectomie) utilise la pose du cathéter dans les artères pulmonaires pour la destruction et/ou la lyse des caillots. Il est utilisé pour traiter l'embolie pulmonaire massive. Les indications du traitement de l'embolie pulmonaire submassive évoluent. Les études menées à ce jour, y compris les essais cliniques prospectifs randomisés, ont démontré que cette approche conduit à une amélioration du ratio ventricule droit/ventricule gauche à 24 heures par rapport à l'anticoagulation seul. D'autres résultats ainsi que la sécurité du traitement intraveineux par rapport à la thrombolyse systémique sont à l'étude.
Dans la thérapie thrombolytique de l'embolie pulmonaire par cathéter, les artères pulmonaires sont accessibles par un cathétérisme cardiaque droit/artériographie pulmonaire et les thrombolytiques sont délivrés directement au niveau de grandes emboles proximales par le cathéter. La technique la plus largement étudiée utilise l'échographie de faible puissance à haute fréquence afin de faciliter l'administration des thrombolytiques. L'échographie accélère le processus thrombolytique en désagrégeant les brins de fibrine et en augmentant la pénétration des médicaments lytiques dans le caillot. La posologie standard a été de 20 à 24 mg de tPA sur 15 heures ou plus, mais des doses plus faibles et des durées plus courtes se sont révélées efficaces avec cette technique.
D'autres techniques d'extraction des caillots comprennent l'embolectomie par aspiration dirigée par cathéter à effet vortex, parfois associée à une circulation extracorporelle. L'embolectomie par aspiration dirigée par cathéter à effet vortex diffère de la thrombolyse systémique et de la thérapie thrombolytique par cathéter en ce qu'un cathéter de plus grand calibre est nécessaire et en ce que le sang qui est aspiré doive être redirigé vers une veine (habituellement fémorale). Les patients qui ont des thrombus en transit veineux caves, ventriculaires ou auriculaires droits sont les meilleurs candidats. Les artères pulmonaires sont difficiles d'accès avec les dispositifs actuels. L'oxygénation veino-artérielle par membrane extracorporelle (ECMO) peut être utilisée comme procédure de sauvetage chez les patients gravement malades qui ont une embolie pulmonaire aiguë, quelles que soient les autres traitements utilisés. D'autres systèmes d'aspirations plus petits sont actuellement disponibles.
Embolectomie chirurgicale
L'embolectomie chirurgicale est réservée aux patients qui ont une embolie pulmonaire et qui restent hypotendus malgré des mesures de support (persistance d'une pression artérielle systolique ≤ 90 mmHg après traitement liquidien et par oxygène ou si un traitement vasopresseur est nécessaire) ou qui sont à la limite de l'arrêt cardiorespiratoire. Une embolectomie chirurgicale doit être envisagée si la thrombolyse est contre-indiquée; dans de tels cas, une embolectomie dirigée par cathéter à effet vortex peut également être envisagée et, en fonction des ressources et de l'expertise locales, essayé avant une embolectomie chirurgicale. L'embolectomie chirurgicale semble améliorer la survie en cas d'embolie pulmonaire massive, mais elle n'est pas largement disponible. Comme dans le cas d'une thrombose/extraction d'un caillot par cathétérisme, la décision de procéder à une embolectomie et le choix de la technique dépendent des moyens disponibles et du niveau de compétence des équipes locales.
Oxygénation par membrane extracorporelle
L'oxygénation extracorporelle par membrane (ECMO) est de plus en plus utilisée dans les embolies pulmonaires aiguës catastrophiques lorsque la thrombolyse est contre-indiquée ou a échoué. L'oxygénation veino-artérielle par membrane extracorporelle (ECMO) peut servir de passerelle vers une embolectomie chirurgicale ou un traitement dirigé par un cathéter ou encore gagner du temps pour permettre une amélioration par l'anticoagulation seule.
Prévention de l'embolie pulmonaire
Prévention de la thromboembolie veineuse aiguë
La prévention de l'embolie pulmonaire passe par la prévention de la thrombose veineuse profonde; l'indication dépend des facteurs de risque, dont les suivants
Type et durée de toute chirurgie
Comorbidités, y compris le cancer et les troubles d'hypercoagulabilité
Présence d'un cathéter veineux central
Antécédents de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire
Les patients alités et ceux qui subissent une intervention chirurgicale, notamment orthopédique, en tirent bénéfice et, ainsi identifiés pour la plupart avant la formation d'un thrombus (voir tableau Facteurs de risque de thrombose Facteurs de risque de thrombose ). Les mesures préventives comprennent une faible dose d'héparine non fractionnée, de l'héparine de bas poids moléculaire, de la warfarine, du fondaparinux, des anticoagulants oraux (p. ex., rivaroxaban, apixaban), des appareils de compression et des bas de contention.
Le choix du médicament ou du dispositif dépend de divers facteurs, notamment de la population des patients, du risque perçu, des contre-indications (p. ex., risque d'hémorragie), des coûts liés et de la facilité d'utilisation. L'American College of Chest Physicians a publié des recommandations globales fondées sur des données probantes pour la prophylaxie de la thrombose veineuse profonde aiguë, qui comprennent la durée de la prophylaxie, chez les patients chirurgicaux et non chirurgicaux et pendant la grossesse (The American College of Chest Physicians most recent Guidelines on Prevention of Thrombosis) . La nécessité d'une prophylaxie a été étudiée dans de nombreuses populations de patients.
Le type de chirurgie et les facteurs spécifiques au patient déterminent le risque de thrombose veineuse profonde. Les facteurs de risque indépendants sont
Âge ≥ 60 ans
Antécédents de thrombose veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire
Cancer
Anesthésie ≥ 2 heures
Repos au lit ≥ 4 jours
Sexe masculin
Séjour à l'hôpital ≥ 2 j
Sepsis
Grossesse ou post-partum
Accès veineux central
Indice de masse corporelle (IMC) > 40
Le score de Caprini est couramment utilisé pour la stratification du risque de thrombose veineuse profonde et la détermination de la nécessité d'une prophylaxie de la thrombose veineuse profonde chez les patients chirurgicaux (voir tableau Facteurs de risque de thrombose Facteurs de risque de thrombose ).
La nécessité d'une prophylaxie de la thrombose veineuse profonde est basée sur le score d'évaluation des risques (voir tableau Prophylaxie basée sur le score de Caprini Prophylaxie basée sur le score de Caprini ). Les mesures préventives appropriées, du lever précoce à l'utilisation de l'héparine, dépendent du score total.
Prévention pharmacologique de l'embolie pulmonaire
Le traitement médicamenteux préventif de la thrombose veineuse profonde est généralement débuté après la chirurgie, pour éviter un saignement peropératoire. Cependant, la prophylaxie pré-opératoire est également efficace.
Chez le patient en chirurgie générale, l'héparine non fractionnée à faible dose est administrée à 5000 unités en sous-cutané toutes les 8 à 12 heures pendant 7 à 10 jours, ou jusqu'à ce que le patient soit complètement mobile. Les patients immobilisés sans intervention chirurgicale prévue doivent recevoir 5000 unités en sous-cutané toutes les 8 à 12 heures jusqu'à ce qu'ils soient ambulatoires.
Le dosage de l'héparine de bas poids moléculaire pour prophylaxie de la thrombose veineuse profonde Prévention La thrombose veineuse profonde correspond à la formation d'un caillot sanguin dans une veine profonde d'un membre (habituellement le mollet ou les cuisses) ou le petit bassin. La thrombose veineuse... en apprendre davantage dépend du médicament (énoxaparine, daltéparine, tinzaparine). Les héparines de bas poids moléculaire sont au moins aussi efficaces que l'héparine non fractionnée à faible dose pour prévenir les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires.
Le fondaparinux 2,5 mg en sous-cutané 1 fois/jour est aussi efficace que l'héparine de bas poids moléculaire en chirurgie orthopédique et dans d'autres situations. C'est un inhibiteur sélectif du facteur Xa.
La warfarine est habituellement efficace et sûre à la dose de 2 à 5 mg par voie orale 1 fois/jour ou à une dose adaptée pour maintenir un INR entre 2 et 3 chez le patient qui a subi une intervention pour prothèse totale de la hanche ou de genou. Elle est encore utilisée par certains chirurgiens orthopédistes pour la prophylaxie chez ces patients, mais elle est de plus en plus supplantée par les anticoagulants oraux directs.
Le rivaroxaban, un inhibiteur du facteur Xa par voie orale, est utilisé en prévention de la thrombose veineuse profonde aiguë/embolie pulmonaire chez les patients subissant une arthroplastie totale du genou ou de la hanche. La dose est de 10 mg par voie orale 1 fois/jour. Son utilisation chez d'autres patients (chirurgicaux et non chirurgicaux) est actuellement étudiée.
L'apixaban, un inhibiteur oral du facteur Xa, est également utilisé en prévention de la thrombose veineuse profonde aiguë/embolie pulmonaire chez les patients subissant une arthroplastie totale du genou ou de la hanche. La dose est de 2,5 mg par voie orale 2 fois/jour. Comme le rivaroxaban, son utilisation chez d'autres types de patients est actuellement à l'étude.
Dispositifs de prévention de l'embolie pulmonaire
Les filtres de la veine cave inférieure, la compression pneumatique intermittente (également appelé dispositif de compression séquentielle) et les bas de contention élastiques peuvent être utilisés seuls ou en association avec des médicaments préventifs de l'embolie pulmonaire. L'utilisation de ces dispositifs seuls ou en association dépend des indications spécifiques.
Un filtre de veine cave inférieure permet d'éviter la survenue d'une embolie pulmonaire en cas de thrombose veineuse profonde de jambe, mais la mise en place d'un filtre de veine cave supérieure peut entraîner des complications à long terme. Les avantages l'emportent sur les risques si un second épisode d'embolie pulmonaire risque d'engager le pronostic vital; cependant, peu de données des essais cliniques sont disponibles. Un filtre est très clairement indiqué chez les patients qui ont un des troubles suivants:
Thrombose veineuse profonde prouvée et contre-indications à l'anticoagulation
Thrombose veineuse profonde récurrente (ou embolie) malgré une anticoagulation adéquate
Subi une thromboendartérectomie pulmonaire
Fonction cardiorespiratoire marginale, qui provoque une inquiétude quant à leur capacité à tolérer de petites embolies supplémentaires (occasionnellement)
Du fait du développement d'un réseau veineux collatéral, pouvant permettre à des emboles de "contourner" le filtre de veine cave inférieure et parce que les filtres peuvent thromboser les patients présentant des thromboses veineuses profondes récidivantes ou chez lesquels on ne peut corriger les facteurs de risque, peuvent encore demander d'être anticoagulés. Le filtre de veine cave inférieure est placé dans la veine cave inférieure juste sous les veines rénales par cathétérisme de la veine jugulaire interne ou de la veine fémorale. La plupart des filtres de veine cave inférieure sont amovibles. Un filtre peut se déplacer et migrer dans le lit veineux, parfois jusqu'au cœur et doit donc être enlevé ou replacé. Un filtre peut également se thromboser, provoquer une congestion veineuse bilatérale (dont une phlegmasia cerulea dolens aiguë) dans la jambe, une ischémie de la partie inférieure du corps et une lésion rénale aiguë.
La compression pneumatique intermittente avec un dispositif de compression séquentielle permet une compression externe régulière des jambes ou des jambes et des cuisses. Cette méthode est plus efficace pour la prévention de la thrombose veineuse profonde distale (mollet) que pour la prévention de la thrombose veineuse profonde proximale. Seule cette prophylaxie est insuffisante après remplacement de la hanche ou du genou, mais elle est souvent utilisée chez les patients à faible risque, après d'autres types de chirurgie ou chez des patients médicaux qui ont un risque faible de thrombose veineuse profonde ou un risque élevé de saignement. La compression pneumatique intermittente peut théoriquement entraîner une embolie pulmonaire chez le patient immobilisé qui a développé une thrombose veineuse profonde occulte sans recevoir de prophylaxie de la thrombose veineuse.
Les bas de contention élastiques à pression dégressive sont probablement moins efficaces que la compression pneumatique externe de la jambe, mais une méta-analyse systématique suggère qu'ils réduisent l'incidence des thromboses veineuses profondes post-opératoires, de 26% dans le groupe témoin à 13% dans le groupe des bas de contention.
Choix de méthode de prévention de l'embolie pulmonaire
Après les interventions chirurgicales qui ont une incidence élevée de thrombose veineuse profonde/embolie pulmonaire, une faible dose d'héparine non fractionnée, d'héparine de bas poids moléculaire ou de warfarine à dose ajustée est recommandée.
Après la chirurgie orthopédique de la hanche ou du genou, les options supplémentaires comprennent les anticoagulants oraux directs, le rivaroxaban et l'apixaban. Ces médicaments sont sûrs et efficaces et ne nécessitent pas d'examens de laboratoire pour surveiller le taux d'anticoagulation comme pour la warfarine.
Pour l'arthroplastie totale de hanche, les patients doivent continuer à prendre des anticoagulants pendant 35 jours après l'opération. Chez certains patients à risque très élevé de thrombose veineuse profonde/embolie pulmonaire, la pose d'un filtre dans la veine cave inférieure est une mesure préventive envisageable.
Le risque thrombose veineuse profonde/embolie pulmonaire est aussi très élevé en cas de neurochirurgie programmée, de lésion médullaire aiguë et de polytraumatisme. Bien que les méthodes physiques (compression pneumatique intermittente, bas de contention élastiques) aient été utilisées chez les patients neurochirurgicaux du fait du risque d'hémorragie intracrânienne, l'héparine de bas poids moléculaire semble être une alternative acceptable. Chez les patients à haut risque, l'association compression pneumatique intermittente héparine de bas poids moléculaire peut être plus efficace que chaque mesure appliquée individuellement. Les données en faveur de l'association compression pneumatique intermittente bas de contention élastiques et héparine de bas poids moléculaire en cas de lésions médullaires ou de polytraumatismes sont limitées. Chez les patients à risque très élevé, la pose temporaire d'un filtre de veine cave inférieure peut être envisagée.
Chez les patients médicaux aigus, une faible dose d'héparine non fractionnée, une héparine de bas poids moléculaire ou du fondaparinux peut être administré. Les dispositifs de compression séquentielle compression pneumatique intermittente et/ou les bas de contention élastiques peuvent être utilisés si les anticoagulants sont contre-indiqués. Chez le patient victime d'accident vasculaire ischémique, de faibles doses d'héparine non fractionnée ou de l'héparine de bas poids moléculaire peuvent être utilisées; des dispositifs de compression séquentielle et/ou des bas de contention élastiques peuvent être utiles.
Points clés
L'embolie pulmonaire aiguë est une pathologie médicale courante et potentiellement gravissime.
La suspicion clinique et un diagnostic de confirmation sont essentiels, car chez la plupart des patients qui meurent d'embolie pulmonaire aiguë, l'embolie pulmonaire n'est même pas suspectée.
L'anticoagulation améliorant la survie, les patients doivent être traités par un anticoagulant en cas d'embolie pulmonaire diagnostiquée ou fortement suspectée.
On doit envisager chez les patients qui ont des embolies pulmonaires massives et chez certains patients qui ont des embolies pulmonaires submassives, une thérapie thrombolytique ou une embolectomie.
Une prévention de la thrombose veineuse profonde (et donc de l'embolie pulmonaire) doit être envisagée chez tous les patients hospitalisés à risque.
Plus d'information
Ce qui suit sont des ressources en anglais qui peuvent être utiles. S'il vous plaît noter que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de ces ressources.
Konstantinides SV, Meyer G, Becattini C, et al: 2019 ESC Guidelines for the diagnosis and management of acute pulmonary embolism developed in collaboration with the European Respiratory Society (ERS). Eur Heart J. 2020 Jan 21;41(4):543-603. doi: 10.1093/eurheartj/ehz405