Infections à Escherichia coli

(E. coli)

ParLarry M. Bush, MD, FACP, Charles E. Schmidt College of Medicine, Florida Atlantic University
Vérifié/Révisé avr. 2022 | Modifié déc. 2022
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Les faits en bref

Les bactéries Escherichia coli (E. coli) sont des bactéries Gram négatives qui se trouvent normalement dans les intestins des personnes en bonne santé, mais dont certaines souches sont responsables d’infections dans le tube digestif, les voies urinaires et de nombreuses autres parties de l’organisme.

  • Les infections des voies urinaires sont les infections les plus fréquentes causées par E. coli, et les personnes peuvent également développer des infections intestinales en mangeant des aliments contaminés (comme du bœuf haché mal cuit), en touchant des animaux infectés ou en consommant de l’eau contaminée.

  • Les infections intestinales provoquent des diarrhées, quelquefois graves ou sanguinolentes, et des douleurs abdominales.

  • Les antibiotiques peuvent traiter efficacement les infections à E. coli survenant hors du tube digestif et la plupart des infections intestinales mais ne sont pas utilisés pour traiter des infections intestinales dues à une souche particulière de ces bactéries.

(Voir aussi Présentation des bactéries.)

Certaines souches d’E. coli vivent normalement dans le tube digestif des personnes en bonne en santé. Cependant, certaines souches d’E. coli ont acquis des gènes qui peuvent les rendre responsables d’une infection.

L’infection la plus fréquente causée par E. coli est

Chez les femmes,E. coli est la cause la plus fréquente de

Les autres infections pouvant être dues à E. coli comprennent les suivantes :

De nombreuses infections à E. coli survenant hors du tube digestif apparaissent chez des personnes affaiblies, résidant dans des centres de soins ou qui ont été traitées par des antibiotiques.

E. coli peut être responsable d’infections hors de l’intestin si celui-ci présente des déchirures ou des lésions, par exemple en raison d’une blessure ou d’un trouble, comme la maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Les bactéries peuvent alors quitter l’intestin et se répandre sur les structures avoisinantes qui sont sans défense contre elles ou elles peuvent entrer dans la circulation sanguine.

Une de ces souches produit une toxine qui provoque une diarrhée aqueuse de courte durée. Cette pathologie (appelée diarrhée des voyageurs) survient généralement chez des voyageurs qui consomment des aliments ou de l’eau contaminés dans des régions où l’eau est insuffisamment purifiée.

Infection à E. coli O157:H7

Certaines souches d’E. coli produisent des toxines qui endommagent le côlon et provoquent une grave inflammation (colite). En Amérique du Nord, la souche E. coli O157:H7 est la plus fréquente d’entre elles, mais il en existe plus de 100 autres. Ces souches sont parfois appelées collectivement E. coli entérohémorragiques (entéro signifie intestinal, et hémorragique signifie saignement).

L’infection par ces souches se fait de la façon suivante :

  • Consommation de viande de bœuf hachée contaminée insuffisamment cuite (l’une des causes les plus fréquentes) ou de lait non pasteurisé

  • Caresses ou contact avec des animaux porteurs de cette bactérie dans leur tube digestif

  • Consommation de plats tout préparés (comme dans les bars à salade) confectionnés avec des aliments lavés avec une eau contaminée ou contaminée par du fumier

  • Absorption d’une eau insuffisamment traitée par le chlore contaminée par les matières fécales de personnes infectées dans les piscines ou les pataugeoires

La transmission d’homme à homme de cette bactérie peut être due à une mauvaise hygiène, en particulier chez les jeunes enfants portant des couches.

L’infection à E. coli O157:H7 peut affecter les personnes de tout âge, bien que l’infection sévère touche principalement les enfants et les personnes âgées.

Symptômes des infections à E. coli

Les symptômes E. coli varient en fonction de la région du corps affectée et de la souche d’E. coli en cause.

Le saviez-vous ?

  • E. coli est la cause la plus fréquente des infections de la vessie chez les femmes.

Diarrhée du voyageur

Les personnes atteintes de diarrhée du voyageur ont des crampes abdominales et une diarrhée aqueuse et parfois des nausées et des vomissements. Les symptômes sont souvent bénins et disparaissent en 3 à 5 jours.

E. coli O157:H7

Les infections dues à E. coli O157:H7 et d’autres E. coli entérohémorragiques commencent généralement par de sévères crampes abdominales et une diarrhée aqueuse, qui peut devenir sanglante dans les 24 heures. (Cette maladie est parfois appelée colite hémorragique). Les patients souffrent de sévères douleurs abdominales et de diarrhées plusieurs fois par jour. Parfois, ils ressentent un besoin impérieux d’aller à la selle mais sans résultat. La plupart des patients n’ont pas de fièvre.

Comme cette infection se propage très facilement, les patients atteints doivent être hospitalisés et mis en quarantaine.

La diarrhée peut disparaître spontanément en 1 à 8 jours si aucun problème ne se développe. Toutefois, l’infection par E. coli O157:H7 est souvent très sévère et peut entraîner de graves problèmes (comme un syndrome hémolytique et urémique) lorsque la diarrhée diminue.

Le syndrome hémolytique et urémique est une complication qui apparaît chez 5 à 10 % des personnes infectées (principalement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 60 ans) environ 1 semaine après l’apparition des symptômes. Dans ce syndrome, des substances toxiques s’accumulent dans le sang (urémie) de la personne atteinte parce que ses globules rouges sont détruits (hémolyse) et qu’elle présente une insuffisance rénale. Cette complication est une cause fréquente de maladie rénale chronique chez les enfants.

L’infection à E. coli O157:H7 peut entraîner la mort, en particulier chez les personnes âgées, qu’un syndrome hémolytique et urémique survienne ou non.

Diagnostic des infections à E. coli

  • Mise en culture d’échantillons d’urine, de selles ou d’autres matériels infectés

Des échantillons de sang, de selles, d’urines ou de tout autre matériel infecté sont prélevés et envoyés au laboratoire pour être mis en culture (croissance de la bactérie). Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence de la bactérie dans l’échantillon.

En cas de suspicion d’E. coli O157:H7, les médecins réalisent une analyse de selles à la recherche des toxines Shiga, qui sont produites par ces bactéries. Ce test fournit des résultats rapidement.

Lorsque la bactérie est identifiée, des analyses peuvent être effectuées pour déterminer les antibiotiques efficaces (un procédé appelé antibiogramme).

Si on a détecté E. coli O157:H7, des tests sanguins doivent être réalisés fréquemment pour mettre en évidence un syndrome hémolytique et urémique.

Prévention des infections à E. coli

La prévention des infections des voies urinaires causées par E. coli consiste à boire suffisamment de liquides et à éviter la contamination de l’urètre (ouverture par laquelle les urines sont évacuées) par les selles. Les femmes, par exemple, doivent s’essuyer d’avant en arrière après avoir uriné ou déféqué.

La prévention des infections à E. coli O157:H7 consiste à :

  • Éviter la consommation de lait et d’autres produits laitiers non pasteurisés

  • Bien cuire la viande de bœuf

  • Se laver minutieusement les mains avec du savon et de l’eau courante après être allé(e) aux toilettes, avoir changé des couches et avoir été en contact avec des animaux ou leur environnement, et avant et après la préparation ou la consommation d’aliments

  • Ne pas avaler de l’eau dans les lacs, les étangs, les cours d’eau et les piscines ou les pataugeoires

Des améliorations des procédures de traitement de la viande aux États-Unis ont contribué à réduire la fréquence des contaminations de la viande.

Pour empêcher la propagation de l’infection dans les crèches, les membres du personnel peuvent regrouper les enfants connus pour être infectés. Ou bien, ils peuvent demander des preuves indiquant que l’infection a disparu (résultats négatifs sur deux cultures de selles) avant de pouvoir réintégrer les enfants infectés.

Traitement des infections à E. coli

  • Pour de nombreuses infections, antibiotiques

  • Pour la diarrhée du voyageur, le lopéramide et parfois des antibiotiques

  • Pour la diarrhée due à E. coli O157:H7, solutés

Le traitement de l’infection à E. coli varie selon les facteurs suivants :

  • Localisation de l’infection

  • Leur intensité

  • Type d’E. coli responsable

Par exemple, si l’infection a provoqué un abcès, le médecin peut pratiquer un acte chirurgical afin de drainer le pus.

Diarrhée du voyageur

Les personnes atteintes de diarrhée du voyageur doivent boire beaucoup de liquides.

Le lopéramide peut être administré pour ralentir le passage des aliments dans l’intestin et de ce fait, contribuer à contrôler la diarrhée. Ce médicament n’est pas utilisé si les personnes présentent une diarrhée et de la fièvre, si elles présentent une diarrhée sanglante, si elles ont récemment pris des antibiotiques, si elles ont de petites quantités de sang dans les selles qui sont trop petites pour être observées, ou si elles ont moins de 2 ans. L’utilisation de ce médicament est limitée chez les enfants âgés de 2 à 18 ans.

Si la diarrhée est modérée à sévère, des antibiotiques (comme l’azithromycine, la ciprofloxacine, ou la rifaximine) sont souvent administrés pour mettre fin aux symptômes plus rapidement. Les antibiotiques ne sont généralement pas nécessaires pour les diarrhées légères.

Si la diarrhée est accompagnée d’une fièvre ou est sanglante, le voyageur doit consulter un médecin.

Les antibiotiques préventifs (prophylaxie) ne sont recommandés que chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli. L’antibiotique le plus souvent recommandé est la rifaximine. Certains voyageurs peuvent envisager de prendre du sous-salicylate de bismuth, qui n’est pas un antibiotique, en prophylaxie.

Diarrhée due à E. coli O157:H7

Beaucoup de patients atteints d’une diarrhée due à E. coli O157:H7 doivent recevoir des solutés contenant des sels minéraux par voie intraveineuse.

Ce type d’infection n’est pas traité par le lopéramide ou des antibiotiques. Les antibiotiques peuvent aggraver la diarrhée et augmenter les risques de syndrome hémolytique et urémique.

Si le syndrome hémolytique et urémique apparaît, les patients sont admis en unité de soins intensifs et peuvent nécessiter une hémodialyse.

Autres infections à E. coli

De nombreuses autres infections à E. coli, généralement les infections des voies urinaires ou de la vessie, sont traitées par des antibiotiques, comme le triméthoprime/sulfaméthoxazole, la nitrofurantoïne ou une fluoroquinolone. Cependant, de nombreuses bactéries, en particulier celles contractées en milieu hospitalier, sont résistantes à certains antibiotiques. Pour augmenter les chances de succès du traitement antibiotique, un traitement simultané par plusieurs antibiotiques peut être utilisé jusqu’à ce que le médecin ait les résultats des tests indiquant quels sont les antibiotiques les plus probablement efficaces. Après l’obtention des résultats, le médecin change d’antibiotiques si nécessaire.

Pour les infections plus graves, on peut utiliser des antibiotiques efficaces contre un grand nombre de bactéries différentes (antibiotiques à large spectre).

Informations supplémentaires

Les ressources en anglais suivantes pourraient vous être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de cette ressource.

  1. Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) : E. coli : Ressource fournissant des informations sur E. coli, notamment les épidémies et la prévention

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