Variole

(Variole)

ParBrenda L. Tesini, MD, University of Rochester School of Medicine and Dentistry
Vérifié/Révisé avr. 2023
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La variole est une maladie très contagieuse et mortelle provoquée par le virus de la variole. Cette maladie est maintenant considérée comme éradiquée.

  • Il n’y a pas eu de cas de variole signalé depuis 1977.

  • La contamination se fait par inhalation de l’air exhalé ou des expectorations émanant d’une personne infectée.

  • Les symptômes sont fièvre, maux de tête, douleurs dorsales et éruption cutanée, parfois sévères douleurs abdominales et sensation de malaise très intense.

  • Le diagnostic est confirmé par l’identification du virus dans un échantillon prélevé au niveau de l’éruption cutanée.

  • La vaccination dans les jours suivant l’exposition peut empêcher l’infection ou diminuer la gravité de la maladie.

  • Le traitement consiste à administrer des solutés, à soulager les symptômes, et à maintenir la pression artérielle et à apporter une aide respiratoire.

(Voir aussi Présentation des infections virales.)

Le virus ne peut se développer que chez l’homme, et non chez l’animal.

Il existe deux formes principales :

  • La forme sévère (variole majeure) est la plus fréquente et la plus préoccupante.

  • L’autre forme (variole mineure) est beaucoup moins fréquente et beaucoup moins grave.

Au cours de l’histoire, la variole a tué des millions de personnes. Il y a plus de 200 ans, un vaccin contre la variole a été développé (le tout premier vaccin de l’histoire). Le vaccin s’est avéré extrêmement efficace et a été utilisé dans le monde entier. Le dernier cas de variole a été rapporté en 1977. En 1980, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la maladie avait été éradiquée et a recommandé d’arrêter la vaccination.

Des échantillons de virus sont conservés dans deux laboratoires de haute sécurité (l’un aux États-Unis et l’autre en Russie).

Comme les effets protecteurs du vaccin diminuent progressivement, presque toutes les personnes, même si elles ont été vaccinées, seraient sensibles à la variole à divers degrés. Cette absence de protection est un problème uniquement parce que des échantillons du virus ont été conservés, et certaines personnes s’inquiètent du fait que des groupes terroristes puissent être en possession de ce virus et le répandre dans la population. L’épidémie qui en découlerait serait dévastatrice.

Le virus de la variole se propage directement d’homme à homme et se contracte par l’air contaminé par les gouttelettes émanant de la respiration ou de la toux de sujets infectés. Les contacts avec les vêtements ou la literie utilisés par un sujet infecté peuvent représenter un autre moyen de diffusion de la maladie. La variole se propage généralement à des personnes qui ont des contacts très étroits avec une personne infectée. Dans de rares cas, la variole se propage dans l’air dans un environnement confiné, comme dans un bâtiment où quelqu’un est atteint de variole. La diffusion d’une épidémie dans une école ou sur un lieu de travail semble improbable.

Le virus ne survit pas plus de 2 jours dans l’environnement extérieur, et moins encore en cas de températures élevées et d’humidité importante.

Le saviez-vous ?

  • Pratiquement tout le monde, même la population précédemment vaccinée, serait aujourd’hui susceptible de contracter la variole.

Symptômes de la variole

Variole majeure

Les symptômes de la forme sévère débutent 7 à 17 jours après l’infection. Les personnes infectées ont de la fièvre, des maux de tête, des douleurs lombaires (dos) et se sentent très fatiguées. Elles peuvent avoir des douleurs abdominales sévères et se mettre à délirer.

Après 2 à 3 jours, une éruption cutanée formée de taches rouges aplaties se développe dans la bouche et sur le visage. Peu après, elle s’étend au tronc et aux jambes, puis aux mains et aux pieds. Les personnes ne sont contagieuses qu’après le début de l’éruption cutanée, la contagion étant la plus importante pendant les 7 à 10 premiers jours. Après 1 à 2 jours, les taches se transforment en vésicules, remplies de pus (formant des pustules). Après 8 à 9 jours, les pustules forment des croûtes.

Les poumons, le cerveau et/ou les os peuvent être infectés.

Environ 30 % des patients atteints de variole décèdent, habituellement au cours de la deuxième semaine de la maladie. Certains survivants ont de larges cicatrices défigurantes.

Chez un nombre restreint de personnes atteintes de la forme sévère, les symptômes initiaux se développent plus rapidement et sont plus intenses. Un type rare, appelé variole hémorragique, provoque des saignements. Après quelques jours, des saignements apparaissent au niveau de la peau, des muqueuses et du tube digestif. Pratiquement toutes les personnes atteintes de variole hémorragique décèdent en 5 ou 6 jours.

Variole mineure

Dans la forme atténuée, les symptômes sont similaires, mais moins graves. L’éruption cutanée est beaucoup moins étendue, et moins de 1 % des personnes atteintes meurent.

Diagnostic de la variole

  • Tests à la recherche de l’ADN de la variole dans un échantillon de liquide provenant des vésicules.

Le médecin doit évoquer la variole lorsqu’un sujet présente des lésions caractéristiques de la maladie, en particulier, en cas d’épidémie.

Le diagnostic de variole peut être confirmé en identifiant le virus de la variole dans un échantillon prélevé sur des vésicules ou des pustules et analysé à la recherche du matériel génétique (ADN) de la variole.

Un échantillon peut également être examiné au microscope ou envoyé à un laboratoire afin de mettre le virus en culture et de l’analyser.

Prévention de la variole

La prévention est le meilleur traitement de la variole. La prévention comprend :

  • Vaccination

  • Isolement

Le vaccin contre la variole ne contient pas le virus de la variole. À la place, le vaccin contient le virus vivant de la vaccine, qui est apparenté aux virus à l’origine de la mpox et de la variole. Il existe deux vaccins contre la variole autorisés aux États-Unis :

  • Le vaccin ACAM2000 contient un virus vivant de la vaccine qui se reproduit chez la personne qui le reçoit. La vaccination avec le virus de la vaccine provoque une infection bénigne et protège les personnes contre la variole.

  • Le vaccin JYNNEOS contient un virus vivant mais affaibli (atténué) de la vaccine qui ne se reproduit pas chez la personne qui le reçoit. Il est autorisé pour la prévention de la variole et de la mpox.

Le vaccin ACAM2000 est administré avec un type spécial d’aiguille trempé dans le vaccin reconstitué. L’aiguille est rapidement piquée 15 fois sur une zone de 5 mm de diamètre environ et avec une force suffisante pour faire une trace de sang. Si la vaccination a réussi, une vésicule apparaît à l’endroit de la vaccination dans un délai de 7 jours. Le site de vaccination est recouvert d’un pansement pour empêcher le virus de la vaccine de se propager à d’autres régions du corps ou à d’autres personnes. Une semaine après la vaccination, il est fréquent d’avoir de la fièvre, des courbatures et une sensation générale de malaise. La vaccination avec ACAM2000 peut être utile jusqu’à 7 jours après l’exposition à la variole, mais plus le vaccin est administré tôt, plus il est efficace.

La vaccination avec ACAM2000 est dangereuse et n’est pas recommandée chez certaines personnes, en particulier celles présentant les facteurs de risque suivants :

  • Système immunitaire affaibli (comme les personnes atteintes du SIDA ou qui prennent des médicaments qui inhibent le système immunitaire)

  • Troubles cutanés (en particulier dermatite atopique [eczéma])

  • Inflammation oculaire

  • Cardiopathie

  • Âge inférieur à 1 an

  • Grossesse

Les effets secondaires de cette vaccination sont également possibles chez des personnes en bonne santé, mais ils sont rares. Les effets secondaires sont moins fréquents chez les sujets qui ont été vaccinés précédemment que chez ceux qui n’ont jamais été vaccinés :

  • Environ 1 personne jamais vaccinée et en bonne santé sur 10 000 a des complications graves, et 1 sur 1 million décède.

  • Une personne précédemment vaccinée et en bonne santé sur 4 millions décède en raison du vaccin.

Si une personne présente une réaction très sévère au vaccin, les médecins peuvent essayer d’administrer des médicaments antiviraux comme le técovirimat, le cidofovir ou le brincidofovir.

Le vaccin JYNNEOS est administré sous forme de 2 injections espacées de 4 semaines. Il est autorisé chez les personnes âgées de 18 ans et plus et pourrait jouer un rôle particulier dans la vaccination des personnes pour lesquelles ACAM2000 peut être dangereux, comme celles ayant un système immunitaire faible ou une dermatite atopique.

La vaccination contre la variole est recommandée uniquement pour les populations à risque élevé, principalement certains militaires, les techniciens de laboratoire et le personnel de santé qui manipulent le vaccin ou du matériel associé.

Les sujets qui présentent des symptômes évocateurs de variole doivent être isolés pour éviter la diffusion de la maladie. Il n’est pas nécessaire d’isoler les personnes en contact avec ces patients, car ils ne peuvent pas transmettre l’infection, à moins qu’ils ne s’infectent ou développent une éruption cutanée. Cependant, ces personnes sont étroitement surveillées et sont isolées au moindre signe d’infection.

Traitement de la variole

  • Mesures de soutien

  • Éventuellement, médicaments antiviraux

Le traitement de la variole est symptomatique. Il comprend l’administration de solutés, des médicaments soulageant les symptômes, une assistance respiratoire (par exemple, avec un masque à oxygène) et des traitements pour maintenir la pression artérielle.

Les médicaments antiviraux n’ont pas été testés sur la variole parce qu’ils n’existaient pas lorsque la maladie n’était pas encore éradiquée. Cependant, si la variole devait réapparaître, les médecins pensent que le técovirimat, le cidofovir et le brincidofovir pourraient être efficaces. Aux États-Unis, le técovirimat et le cidofovir font actuellement partie de la Réserve stratégique nationale (Strategic National Stockpile), qui est la réserve nationale la plus importante de médicaments pouvant sauver des vies en cas d’urgence de santé publique (voir CDC : Prévention et traitement de la variole).

Informations supplémentaires

Les ressources suivantes, en anglais, peuvent être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de ces ressources.

  1. Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) : Variole

  2. Organisation mondiale de la Santé (OMS) : Variole

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