Infections pendant la grossesse

ParLara A. Friel, MD, PhD, University of Texas Health Medical School at Houston, McGovern Medical School
Vérifié/Révisé oct. 2021
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La plupart des infections fréquentes qui surviennent durant la grossesse, telles que celles de la peau, des voies urinaires et des voies respiratoires, ne provoquent pas de problèmes graves. Cependant, certaines infections peuvent être transmises au fœtus avant ou pendant l’accouchement et être nocives pour celui-ci, ou entraîner une fausse couche ou une naissance prématurée. En outre, il n’est pas forcément sûr de prendre des antibiotiques et d’autres médicaments antimicrobiens pendant la grossesse.

Les infections sexuellement transmissibles qui sont susceptibles de causer des problèmes sont les suivantes :

  • L’infection à chlamydia peut induire un accouchement prématuré et la rupture prématurée des membranes contenant le fœtus. Elle peut aussi provoquer une inflammation oculaire (conjonctivite) chez le nouveau-né.

  • La gonorrhée peut également provoquer une conjonctivite chez le nouveau-né.

  • La syphilis peut être transmise de la mère à l’enfant par l’intermédiaire du placenta. La syphilis chez le fœtus peut provoquer diverses malformations congénitales et entraîner des problèmes chez le nouveau-né. Un test de dépistage de la syphilis est systématiquement réalisé en début de grossesse. Généralement, traiter la syphilis pendant la grossesse permet de guérir à la fois la mère et le fœtus.

  • L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est transmise au fœtus dans environ un quart à un tiers des grossesses si les femmes infectées ne sont pas traitées. Les spécialistes recommandent que les femmes infectées par le VIH prennent des médicaments antirétroviraux durant la grossesse. Les femmes peuvent prendre plusieurs antirétroviraux en association pour réduire le risque de transmission du VIH au fœtus à 1 %. Dans le cas de certaines femmes infectées par le VIH, la césarienne programmée peut diminuer ultérieurement le risque de transmission de l’infection à l’enfant. La grossesse ne semble pas accélérer la progression de l’infection par le VIH.

  • L’herpès génital peut être transmis au nouveau-né au cours de l’accouchement par voie naturelle. Un nouveau-né infecté par l’herpès peut développer une forme d’encéphalite potentiellement mortelle, dite encéphalite herpétique. Une infection du bébé par l’herpès peut également léser d’autres organes internes, provoquer des ulcérations cutanées et buccales, des lésions cérébrales permanentes, voire le décès de l’enfant. Si cette infection entraîne des ulcérations génitales en fin de grossesse ou si elle apparaît à la fin de la grossesse, il est généralement conseillé aux femmes d’accoucher par césarienne, pour éviter la transmission du virus au nouveau-né. En l’absence d’ulcères, et si l’herpès se développe plus tôt, le risque de transmission est très faible et un accouchement par voie basse est possible.

  • Chez la femme enceinte, une infection par le virus Zika peut provoquer une microcéphalie (petite tête) chez le bébé. La tête est petite car elle ne se développe pas normalement. Une infection par le virus Zika peut également entraîner des anomalies oculaires chez le bébé. Le virus Zika est transmis par les moustiques, mais il peut également se propager par le biais de rapports sexuels, de transfusions sanguines et d’une femme enceinte à son enfant avant ou pendant l’accouchement.

Les infections qui ne sont pas sexuellement transmissibles et qui sont susceptibles de causer des problèmes sont les suivantes :

Les hépatites peuvent se transmettre sexuellement, mais elles se transmettent souvent par d’autres biais. Elles ne sont donc généralement pas considérées comme des infections sexuellement transmissibles. Chez la femme enceinte, une hépatite peut augmenter le risque de naissance prématurée. Elle peut aussi être transmise de la mère au bébé au moment de l’accouchement, ce qui peut provoquer des problèmes.

Traitement des infections pendant la grossesse

  • Parfois des médicaments, selon l’équilibre entre les bénéfices et les risques

Afin de déterminer s’il faut traiter la patiente avec des médicaments antimicrobiens, les médecins comparent les risques de l’utilisation des médicaments à ceux de l’infection.

Certains médicaments antibactériens, tels que les pénicillines, les céphalosporines et les médicaments liés à l’érythromycine (appelés macrolides), sont généralement considérés comme sûrs pendant la grossesse.

D’autres médicaments antibactériens, notamment les tétracyclines et les fluoroquinolones, peuvent causer des problèmes chez le fœtus (voir le tableau Médicaments qui peuvent poser des problèmes pendant la grossesse).

Les médecins évaluent aussi si le traitement est susceptible d’avoir des bénéfices. Par exemple, si la femme présente une vaginose bactérienne asymptomatique et si la grossesse n’est pas considérée comme à risque, le traitement de la vaginose bactérienne n’est pas connu pour avoir des bénéfices.

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