Lésions neurologiques dues à la radiothérapie

ParMark H. Bilsky, MD, Weill Medical College of Cornell University
Vérifié/Révisé mai 2023
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    La radiothérapie est une composante du traitement des tumeurs du système nerveux. Elle est réalisée dans la zone générale (comme la tête tout entière) quand les personnes présentent plusieurs tumeurs ou une tumeur qui n’est pas bien délimitée. Quand la tumeur est bien délimitée, la thérapie peut être directement ciblée vers la tumeur.

    Le rayonnement de ces traitements endommage parfois le système nerveux, malgré les meilleurs efforts pour prévenir des lésions.

    L’emplacement ou la gravité des lésions dépend de plusieurs facteurs :

    • La quantité totale de rayonnement sur la durée du traitement (dose totale cumulée)

    • La quantité de rayonnement à chaque dose

    • La durée des traitements

    • La partie du système nerveux qui est exposée au rayonnement

    • La sensibilité de la personne aux lésions provoquées par la radiothérapie (la sensibilité dépend de l’âge, de la prédisposition génétique, de l’état de santé général et d’autres facteurs)

    L’administration de la radiothérapie sur plusieurs jours, voire sur plusieurs semaines, augmente son efficacité et réduit les lésions des tissus sains.

    Les symptômes des lésions dues à la radiothérapie peuvent être :

    • Aigus : Survenant au cours des premiers jours

    • Précoces-différés : Survenant au cours des premiers mois de traitement

    • Tardifs-différés : Survenant plusieurs mois ou années après le traitement

    Les symptômes peuvent rester constants ou s’aggraver et peuvent avoir un caractère transitoire ou permanent.

    L’encéphalopathie aiguë peut résulter d’un rayonnement au cerveau. Du liquide s’accumule temporairement dans les cellules du cerveau, provoquant le gonflement de la totalité du cerveau (appelé œdème cérébral). Les symptômes comprennent les céphalées, les nausées, les vomissements, la somnolence et la confusion. L’encéphalopathie aiguë apparaît en général immédiatement après la première ou seconde irradiation. Généralement, les symptômes régressent au cours de la radiothérapie. Les corticoïdes, tels que la dexaméthasone, peuvent prévenir ou limiter l’œdème cérébral.

    Les lésions précoces-différées dues à la radiothérapie peuvent provoquer des symptômes semblables à ceux de l’encéphalopathie aiguë. Les symptômes des lésions précoces-différées peuvent se développer chez les enfants lorsqu’une radiothérapie de la totalité du cerveau est utilisée pour traiter la leucémie. Ces symptômes diminuent habituellement d’eux-mêmes sur plusieurs jours à plusieurs semaines, parfois plus rapidement si des corticoïdes sont utilisés.

    Si le rayonnement est dirigé vers la colonne vertébrale, au niveau du cou ou du haut du dos, une myélopathie radique précoce-différée peut se développer. Ce trouble provoque parfois une sensation semblable à un choc électrique. Cette maladie s’accompagne parfois de sensations de type décharge électrique, irradiant du cou ou du haut du dos, en général lorsque le cou est fléchi vers l’avant, et descendant jusqu’aux membres inférieurs. La myélopathie précoce-différée due à la radiothérapie disparaît en général spontanément.

    Les lésions tardives-différées dues à la radiothérapie provoquent des symptômes de nombreux mois ou années après la radiothérapie. Ce type de lésions peut se développer chez les enfants et les adultes qui suivent une radiothérapie de la totalité du cerveau. La cause la plus fréquente chez les enfants est la radiothérapie pour traiter un type de tumeur cérébrale appelée médulloblastome. Pour la plupart des autres tumeurs, la radiothérapie est évitée chez les enfants, car certains organes et tissus, dont le cerveau, sont plus sensibles aux rayons que chez l’adulte. Ainsi, les lésions dues à la radiothérapie sont plus probables. Les symptômes de l’atteinte radique tardive-différée peuvent comprendre une démence d’aggravation progressive, une amnésie, des difficultés à se concentrer, des changements de personnalité et une démarche instable.

    La radiothérapie ciblant des tumeurs près de la colonne vertébrale peut endommager la moelle épinière. Si c’est le cas, une myélopathie tardive-différée peut se développer. Souvent, les premiers symptômes de la myélopathie sont une perte progressive de la sensibilité, une incapacité à détecter la position des mains ou des pieds et une faiblesse. Lorsque les personnes plient le cou, elles peuvent ressentir une décharge électrique ou des picotements dans le dos, dans les deux jambes, dans un bras ou sur un côté du corps (phénomène appelé signe de Lhermitte). Le signe de Lhermitte peut se manifester par une sensation de choc électrique qui irradie le long de la colonne vertébrale lors de la flexion du cou.

    La myélopathie radique tardive-différée peut être irréversible et conduit souvent à une paralysie.

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