Marijuana

(Cannabis)

ParGerald F. O’Malley, DO, Grand Strand Regional Medical Center;
Rika O’Malley, MD, Grand Strand Medical Center
Revue/Révision complète déc. 2022
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La marijuana (cannabis) est une drogue fabriquée à partir des plantes Cannabis sativa et Cannabis indica qui contient une substance chimique psychoactive appelée delta-9-tétrahydrocannabinol (THC).

  • La marijuana produit un état de rêverie, un sentiment de bien-être et des perceptions déformées.

  • En cas d’utilisation prolongée, les personnes peuvent développer une dépendance psychologique.

  • L’arrêt de la drogue entraîne uniquement des symptômes légers.

  • La marijuana peut être détectée dans l’urine pendant plusieurs jours à plusieurs semaines après son utilisation.

  • Le traitement implique un accompagnement, qui est efficace uniquement lorsque les personnes sont motivées pour arrêter leur consommation.

(Voir aussi Cannabis, Synthétique et Consommation de drogues et toxicomanie.)

La consommation de marijuana (cannabis) est largement répandue aux États-Unis, le plus souvent de manière occasionnelle et sans conséquences notables sur le plan social ou celui de la santé mentale.

Aux États-Unis, la marijuana est souvent fumée sous la forme de cigarettes (joints) faites à partir de la tige, des feuilles et des cimes fleuries d’une plante séchée (Cannabis sativa ou Cannabis indica). La marijuana est également utilisée sous forme de haschich, la résine comprimée (substance goudronneuse) d’une plante. La légalisation de la marijuana a ouvert un marché de produits à base de marijuana pouvant être ingérés et inhalés sous forme de vapeur dans des cigarettes électroniques. Elle existe également sous diverses formes pouvant être appliquées sur la peau, notamment des alcoolatures, des lotions ou des sprays.

Le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) est l’ingrédient actif de la marijuana. Le dronabinol, une forme synthétique du delta-9-THC, est utilisé pour soulager les nausées et les vomissements causés par les médicaments de chimiothérapie et pour augmenter l’appétit chez les personnes atteintes du SIDA.

La marijuana peut être utilisée de façon intermittente par de nombreux utilisateurs sans développer de signes évidents de troubles sociaux, psychologiques ou d’accoutumance. Cependant, certains consommateurs deviennent dépendants à la marijuana.

Symptômes de l’intoxication à la marijuana

La marijuana provoque des symptômes immédiats et parfois à long terme.

Effet immédiat

La marijuana déprime l’activité cérébrale, ce qui entraîne un état de rêve dans lequel les idées semblent déconnectées et incontrôlables. Elle est légèrement psychédélique, déformant et enrichissant la notion du temps, des couleurs et de l’espace. Les couleurs semblent plus intenses, les bruits peuvent paraître plus forts. La sensation d’euphorie et de détente est appelée « high » ou planer.

La marijuana soulage en général l’anxiété et donne un sentiment de bien-être. Le sentiment d’exaltation, d’excitation et de joie intérieure (« high ») paraît être corrélé à la situation de prise de la drogue selon que les personnes sont seules ou en groupe, et selon l’humeur ambiante.

La coordination, le temps de réaction, la perception de la profondeur et la concentration peuvent être altérés pendant les 24 heures suivant la consommation de marijuana, c’est la raison pour laquelle il peut être dangereux de conduire ou de piloter des engins pendant cette période. Les autres effets incluent une augmentation de la fréquence cardiaque, les yeux injectés de sang, une augmentation de l’appétit et une sécheresse buccale. Ces effets durent généralement quatre à six heures après l’inhalation.

Certains consommateurs, en particulier ceux n’ayant jamais utilisé de marijuana auparavant, ressentent de l’anxiété ou se sentent paniqués ou paranoïaques. La marijuana peut aggraver ou déclencher une psychose (perte de contact avec la réalité) chez les personnes atteintes de schizophrénie.

Effets à long terme

Les personnes qui utilisent de grandes quantités de marijuana pendant longtemps peuvent développer des problèmes respiratoires, tels que :

  • Bronchite

  • Sifflement

  • Toux

  • Augmentation des mucosités

  • Douleurs abdominales et syndrome des vomissements cycliques

Cependant, les personnes qui fument de la marijuana ne développent pas de maladie obstructive des voies respiratoires, même celles qui fument tous les jours. Il n’existe aucune preuve de l’augmentation du risque de cancer de la tête, du cou et des voies respiratoires, comme il y en a avec le tabac.

Des études récentes suggèrent que commencer à consommer de la marijuana à l’adolescence peut entraîner des déficits cognitifs et des altérations du cerveau.

L’hyperémèse cannabique est un syndrome décrit récemment, dans lequel des consommateurs à long terme de marijuana alternent entre des crises de nausées et de vomissements. Ce syndrome s’estompe généralement sous 48 heures. Prendre des bains chauds permet de soulager un peu les symptômes, ce qui donne aussi aux médecins le meilleur indice pour déceler le syndrome.

Certaines études montrent que les femmes qui fument de la marijuana sont moins susceptibles de concevoir. Celles qui deviennent enceintes peuvent donner naissance à des enfants plus petits que les femmes qui ne consomment pas, mais l’effet semble minime. Le delta-9-THC passe dans le lait maternel, mais aucun effet nocif n’a été détecté chez les bébés. Cependant, la consommation de marijuana est déconseillée chez les femmes enceintes, qui essayent de tomber enceintes ou qui allaitent.

Les hommes qui fument de la marijuana présentent souvent une diminution du nombre de spermatozoïdes, ce qui peut entraîner une diminution de la fertilité.

Symptômes de sevrage

La marijuana est éliminée lentement par l’organisme, en quelques semaines ; les réactions de sevrage ont ainsi tendance à être de faible importance. Après plusieurs semaines d’utilisation massive et fréquente, l’arrêt brutal entraîne des symptômes qui débutent environ 12 heures plus tard et durent jusqu’à 7 jours. Les symptômes comprennent

  • Insomnie

  • Irritabilité

  • Dépression

  • Nausées

  • Perte d’appétit

Diagnostic de l’intoxication à la marijuana

  • Analyse d’urine

Une analyse d’urine permet de détecter le THC pendant plusieurs jours ou semaines après l’utilisation, même chez les utilisateurs occasionnels. Chez les utilisateurs réguliers, les tests peuvent rester positifs pendant même plus longtemps, car la drogue est évacuée progressivement de la graisse corporelle. L’examen urinaire est un bon moyen d’identification de la prise de marijuana, mais s’il est positif, il prouve seulement que les personnes ont fait usage de marijuana. Il ne prouve pas qu’elles soient actuellement sous l’emprise de la drogue (intoxication).

Traitement de l’intoxication à la marijuana

  • Observation et surveillance jusqu’à ce que la personne soit sobre

  • Accompagnement et traitement médicamenteux

L’accompagnement par des spécialistes, des modifications comportementales et des programmes de traitement peuvent être utiles aux consommateurs de marijuana qui souhaitent arrêter. Cependant, le succès dépend principalement de la motivation des utilisateurs à arrêter et, pour certains, de leur volonté de s’éloigner de leur cercle de consommateurs habituels.

Certains consommateurs chroniques de marijuana développent un syndrome de vomissements cycliques (nausées et vomissements récurrents). Les médecins peuvent traiter cette affection avec des liquides par voie IV, des médicaments antiémétiques et parfois des crèmes à base de capsaïcine frottées sur l’abdomen.

Informations supplémentaires

Les ressources suivantes, en anglais, peuvent être utiles. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de ces ressources.

  1. Narcotics Anonymous World Services (Service mondial anonyme pour les consommateurs de narcotiques) : aide les personnes à combattre la dépendance, quelle que soit la substance qui l’a provoquée, par le biais d’un programme en douze étapes semblable à celui utilisé par les Alcooliques Anonymes.

  2. National Institute on Drug Abuse (NIDA, Institut national américain sur les toxicomanies) : informations spécifiques à la marijuana fournies par l’agence fédérale qui soutient la recherche scientifique sur l’utilisation de la drogue et ses conséquences.

  3. Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA, Administration des services de toxicomanie et de santé mentale) : agence du département de la Santé des États-Unis qui mène les efforts de santé publique visant à améliorer la santé comportementale, et qui fournit des ressources, y compris des moyens de localiser des traitements, des lignes téléphoniques d’assistance gratuites, des outils de formation à destination des professionnels de santé, des statistiques et des publications concernant divers sujets liés à l’usage de substances.

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