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Maladie

Dysmorphophobie

Par

Katharine Anne Phillips

, MD, Weill Cornell Medical College;


Dan J. Stein

, MD, PhD, University of Cape Town

Vérifié/Révisé juin 2021 | Modifié déc. 2022
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Les faits en bref

Dans la dysmorphophobie, une préoccupation pour un ou plusieurs défauts de l’apparence physique inexistants ou légers entraîne une souffrance importante et/ou affecte le comportement.

  • Les personnes passent généralement plusieurs heures par jour à s’inquiéter des défauts qu’elles perçoivent et qui peuvent concerner n’importe quelle partie de leur corps.

  • Les médecins diagnostiquent ce trouble lorsque la préoccupation de son apparence entraîne une souffrance importante ou perturbe le comportement.

  • Certains antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou clomipramine) et la thérapie comportementale et cognitive sont souvent utiles.

Les personnes souffrant de dysmorphophobie pensent présenter un ou plusieurs défauts esthétiques, en réalité inexistants ou légers. Elles font certaines choses de façon répétée (comme se regarder dans la glace, soigner de manière excessive leur apparence ou se comparer à d’autres) dans un souci démesuré des défauts d’apparence perçus.

La dysmorphophobie commence généralement au cours de l’adolescence et peut être un peu plus fréquente chez les femmes. Le trouble touche environ 2 à 3 % de la population.

Symptômes

Les symptômes de la dysmorphophobie peuvent se développer graduellement ou soudainement, ils sont d’intensité variable et ont tendance à persister en l’absence de traitement approprié. Les préoccupations concernent en général le visage ou la tête, mais peuvent impliquer une ou plusieurs parties du corps, quelles qu’elles soient, et passer d’une partie du corps à une autre. Par exemple, une personne peut s’inquiéter de ce qu’elle perçoit être un début de calvitie, d’une acné, de rides, de la couleur de sa peau ou d’une pilosité faciale ou corporelle excessive. Une personne peut aussi focaliser son attention sur la forme ou la taille d’une partie de son corps, telle que le nez, les yeux, les oreilles, la bouche, les seins ou les fesses. Certains hommes, qui ont un physique normal, voire athlétique, se sentent chétifs et tentent par tous les moyens d’augmenter leur poids et d’améliorer leur musculature ; c’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie musculaire. Les personnes atteintes peuvent décrire les parties du corps qu’elles n’aiment pas en les qualifiant de laides, sans attrait, difformes, hideuses, ou monstrueuses.

La plupart des personnes atteintes de dysmorphophobie ne sont pas conscientes d’avoir en fait une apparence normale.

Elles ont généralement du mal à contrôler leurs préoccupations et s’inquiètent tous les jours pendant des heures des défauts qu’elles perçoivent. Elles pensent parfois que les autres les regardent fixement ou se moquent d’elles en raison de leur apparence. La plupart s’examinent souvent devant un miroir, d’autres évitent de se regarder et d’autres encore oscillent entre ces deux comportements.

Nombreuses sont celles qui se toilettent de façon obsessionnelle et excessive, se triturent la peau (pour éliminer ou réparer les défauts de peau perçus), cherchant à se rassurer au sujet des défauts perçus. Elles changent souvent de vêtements pour essayer de dissimuler ou de camoufler leur défaut inexistant ou léger ou essayer d’améliorer leur apparence d’une autre manière. Par exemple, les hommes peuvent se laisser pousser la barbe pour dissimuler des cicatrices perçues ou porter un chapeau pour couvrir des cheveux légèrement clairsemés. La plupart ont recours à un traitement médical cosmétique (le plus souvent dermatologique), dentaire ou chirurgical, parfois à plusieurs reprises, afin de corriger le défaut perçu. Ce type de traitement est généralement sans succès et peut intensifier leur préoccupation. Certains hommes souffrant de dysmorphophobie musculaire prennent des stéroïdes anabolisants Stéroïdes anabolisants Les stéroïdes anabolisants sont des versions synthétiques (créées par l’homme) de la testostérone ; ils sont utilisés pour augmenter la taille des muscles. Les stéroïdes anabolisants sont des... en apprendre davantage (tels que de la testostérone), ce qui peut être dangereux.

Le saviez-vous ?

  • Certaines personnes s’inquiètent tellement de leur défaut d’apparence inexistant ou léger qu’elles évitent de sortir en public.

Comme les personnes qui souffrent de dysmorphophobie sont gênées de leur apparence, elles évitent parfois d’apparaître en public, notamment de se rendre au travail, à l’école et de participer aux événements sociaux. Certaines, qui présentent des symptômes sévères, ne sortent de chez elles que la nuit, et d’autres pas du tout. Ce trouble se traduit donc souvent par un isolement social. Dans les cas très sévères, la dysmorphophobie est invalidante. La souffrance et les dysfonctionnements induits par cette maladie aboutissent parfois à des dépressions, des problèmes de drogues ou d’alcool, des hospitalisations répétées, un comportement suicidaire ou un suicide.

De nombreuses personnes atteintes de dysmorphophobie présentent également d’autres troubles mentaux, tels qu’un trouble dépressif majeur, un trouble lié à l’usage de substances, un trouble d’anxiété sociale ou un trouble obsessionnel compulsif.

Diagnostic

  • Examen clinique, sur la base de critères spécifiques du diagnostic

Le trouble peut rester non diagnostiqué pendant des années parce que les personnes souffrant de dysmorphophobie sont trop gênées et honteuses de révéler leurs symptômes ou parce qu’elles croient sincèrement qu’elles sont laides. Il se distingue des préoccupations normales liées à l’aspect physique ou de la vanité en ce que l’inquiétude requiert beaucoup de temps et entraîne une souffrance importante ou perturbe considérablement le fonctionnement de la personne.

Le médecin diagnostique la dysmorphophobie lorsque la personne fait ce qui suit :

  • Elle est préoccupée par un ou plusieurs défauts d’apparence que d’autres personnes jugent insignifiants ou ne remarquent pas

  • Elle agit de manière excessive de façon répétitive (comme en se regardant dans la glace, en soignant de manière excessive son apparence, ou en se comparant à d’autres) dans un souci démesuré de son apparence

  • Elle se sent profondément angoissée ou éprouve des difficultés à fonctionner (par exemple au travail, dans sa famille, ou avec ses amis) en raison de son inquiétude extrême au sujet de ce qu’elle perçoit comme étant des défauts d’apparence

Traitement

  • Certains antidépresseurs

  • Traitement cognitif comportemental

La thérapie comportementale et cognitive Psychothérapie Dans le domaine du traitement des troubles mentaux, d’extraordinaires progrès ont été accomplis. Ainsi, de nombreux troubles mentaux peuvent désormais être traités avec presque autant de succès... en apprendre davantage qui se concentre spécifiquement sur ce trouble peut également être efficace. Avec cette thérapie, les professionnels de la santé aident les personnes à développer des convictions utiles et plus axées sur la réalité de leur apparence physique. Ils les aident également à mettre un terme à leurs comportements excessifs répétitifs, comme s’examiner dans un miroir et se triturer la peau. Ils les aident aussi à participer et à se sentir plus à l’aise dans des situations sociales.

Comme de nombreuses personnes atteintes de ce trouble ne reconnaissent pas qu’elles ont un problème d’image plutôt qu’un problème d’apparence corporelle réelle, les médecins peuvent devoir faire appel à des techniques de motivation pour inciter les personnes à participer au traitement.

De nombreux spécialistes pensent que la combinaison d’un traitement médicamenteux et d’une thérapie comportementale et cognitive est la meilleure option pour les cas sévères.

Informations supplémentaires

Il s’agit d’une ressource en anglais qui peut être utile. Veuillez noter que LE MANUEL n’est pas responsable du contenu de cette ressource.

REMARQUE : Il s’agit de la version grand public. MÉDECINS : AFFICHER LA VERSION PROFESSIONNELLE
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