La maladie de von Hippel–Lindau est un trouble neurocutané qui survient chez 1/36 000 sujets et qui est transmis sur un mode autosomique dominant à pénétrance variable. Le gène VHL (von Hippel-Lindau) responsable a été localisé sur le bras court du chromosome 3 (3p25.3). Plus de 1500 mutations différentes de ce gène ont été identifiées chez les patients présentant la maladie de von Hippel–Lindau. Chez 20% des sujets touchés, le gène anormal semble être une néo-mutation.
La maladie de von Hippel–Lindau cause le plus souvent les troubles suivants
Des tumeurs, dont des phéochromocytomes et des kystes (rénaux, hépatiques, pancréatiques ou des voies génitales), peuvent se produire dans d'autres organes. Environ 10% des sujets atteints de la maladie de von Hippel–Lindau développent une tumeur endolymphatique dans l'oreille interne, menaçant l'audition. Le risque de développer un carcinome à cellules rénales augmente avec l'âge, pouvant aller jusqu'à 70% à 60 ans.
Les premières manifestations de la maladie apparaissent habituellement entre 10 et 30 ans, mais parfois plus tôt.
Symptomatologie
Les symptômes de la maladie de von Hippel–Lindau dépendent de la taille et de la localisation des tumeurs. Les symptômes peuvent comprendre des céphalées, des vertiges, une faiblesse, une ataxie, des troubles de la vision et une pression artérielle élevée.
Les angiomes rétiniens, détectés par ophtalmoscopie directe, apparaissent comme une dilatation de l'artère, associée à une stase veineuse, qui va du disque à la tumeur périphérique. Ces angiomes sont habituellement asymptomatiques, mais s'ils sont de localisation centrale et s'agrandissent, peuvent entraîner une baisse d'acuité visuelle notable. Ils sont associés à un risque accru de décollement de la rétine, d'œdème maculaire, et de glaucome.
Non traitée, la maladie de von Hippel-Lindau peut induire une cécité, des lésions cérébrales ou même provoquer un décès. La mort est habituellement la conséquence de complications des hémangioblastomes cérébelleux ou des carcinomes rénaux.
Diagnostic
Le diagnostic de la maladie de von Hippel–Lindau est posé à l'occasion de la détection des tumeurs caractéristiques de la maladie et lorsque l'un des critères suivants est présent:
Les enfants qui ont un parent ou un frère qui a la maladie doivent être évalués avant l'âge de 5 ans; l'évaluation doit comprendre une ophtalmoscopie et une IRM cérébrale pour déterminer si les critères de diagnostic sont remplis.
Si une mutation spécifique du gène VHL (von Hippel–Lindau) est identifiée chez un patient, des tests génétiques doivent être effectués pour déterminer si les membres de la famille à risque sont également porteurs de cette mutation.
Traitement
Le traitement de la maladie de Von Hippel-Lindau consiste souvent dans l'exérèse chirurgicale des tumeurs avant qu'elles ne deviennent symptomatiques. Les phéochromocytomes sont enlevés chirurgicalement; parfois un traitement permanent de l'hypertension est nécessaire. Les carcinomes rénaux sont enlevés chirurgicalement; les cancers avancés peuvent répondre à traitement pharmacologique. Certaines tumeurs peuvent être traitées par radiothérapie ciblée à forte dose.
Typiquement, les angiomes rétiniens sont traités par coagulation laser ou cryothérapie afin de préserver l'acuité visuelle.
L'utilisation du propranolol pour réduire la taille des hémangiomes est à l'étude.
La surveillance afin de rechercher des complications et un traitement précoce peuvent améliorer le pronostic.
Dépistage des complications
Si les critères diagnostiques de la maladie de von Hippel–Lindau sont remplis, les patients doivent être examinés régulièrement pour vérifier l'apparition des complications de la maladie de von Hippel–Lindau, car la détection précoce est la clé de la prévention des complications graves.
Le dépistage annuel doit comprendre un examen neurologique, une surveillance de la PA, un dépistage auditif, une ophtalmoscopie, et la mesure des métanéphrines urinaires ou plasmatiques fractionnées (pour rechercher un phéochromocytome). Une évaluation audiologique formelle doit être réalisée au moins tous les 3 ans. Après 16 ans, une échographie abdominale doit être effectuée chaque année pour dépister les tumeurs rénales; tous les 2 ans, une IRM du cerveau et de la moelle épinière doit être effectuée pour dépister de nouvelles tumeurs du système nerveux central ou des modifications des tumeurs existantes.
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