Mélatonine

ParLaura Shane-McWhorter, PharmD, University of Utah College of Pharmacy
Reviewed ByEva M. Vivian, PharmD, MS, PhD, University of Wisconsin School of Pharmacy
Vérifié/Révisé Modifié juill. 2025
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La mélatonine, une hormone produite par la glande pinéale, régule les rythmes circadiens. Elle peut être dérivée des animaux, mais la majeure partie est synthétique. Dans certains pays, la mélatonine est considérée et régulée comme un médicament.

Allégations concernant la Mélatonine

La mélatonine est utilisée pour la régulation à court terme des habitudes de sommeil, dont le décalage horaire et l'insomnie. La recherche sur la supplémentation en mélatonine dans le trouble affectif saisonnier, la régulation des habitudes de sommeil chez les personnes qui travaillent en travail posté tardif, et la resynchronisation du cycle veille/sommeil chez les personnes qui ont une maladie d'Alzheimer précoce est actuellement en cours d'évaluation.

Il n'y a pas de posologie précise établie, mais elle va de 0,5 à 5 mg par voie orale 1 heure avant l'heure habituelle du coucher le jour du déplacement et entre 2 à 4 nuits après l'arrivée à destination.

La mélatonine est également utilisée pour gérer l'anxiété avant et après la chirurgie; 80% des patients chirurgicaux ressentent de l'anxiété.

Éléments en faveur de la Mélatonine

Certaines données scientifiques soutiennent l'utilisation de la mélatonine pour minimiser les effets du décalage horaire, notamment chez les personnes voyageant vers l'Est sur 2 à 5 fuseaux horaires (1, 2).

Une méta-analyse de 19 études (1683 patients) a montré que, chez l'enfant et l'adulte, la mélatonine destinée au traitement des troubles primaires du sommeil diminue le délai d'endormissement de 7 minutes, augmente le temps de sommeil total de 8 minutes et améliore la qualité du sommeil (3). Une méta-analyse d'essais randomisés a fourni des preuves selon lesquelles la mélatonine diminuait la latence d'apparition du sommeil dans l'insomnie primaire, était bénéfique pour les patients atteints du syndrome de retard de phase du sommeil et aidait à réguler les cycles veille-sommeil chez les patients aveugles (4). Une autre méta-analyse a montré que la mélatonine était bénéfique dans les troubles du sommeil secondaires (insomnie secondaire causée par la restriction du sommeil), en particulier, elle réduit la latence d'apparition du sommeil et augmente le temps total de sommeil, bien qu'elle n'améliore pas l'efficacité du sommeil (5).

Une revue systématique Cochrane des interventions pharmacologiques sur la somnolence et les troubles du sommeil causés par le travail posté a mis en évidence des éléments de faible qualité selon lesquels la mélatonine (1 à 10 mg) après le quart de nuit pourrait augmenter la durée du sommeil pendant le sommeil diurne de 24 minutes et le sommeil nocturne de 17 minutes, par rapport au placebo (6). 

Les preuves à l'appui de l'utilisation de la mélatonine pour faciliter le sommeil chez l'adulte et l'enfant souffrant de troubles neuropsychiatriques (p. ex., troubles envahissants du développement) sont moins solides. Cependant, dans 19 études contrôlées randomisées, la mélatonine a considérablement amélioré la latence d'apparition du sommeil, la durée du sommeil et le temps de réveil après l'apparition du sommeil chez les enfants présentant des troubles du développement neurologique (7).

Une revue systématique Cochrane de 2015 incluant 12 essais randomisés avec 774 patients a trouvé que la mélatonine est meilleure que le placebo pour réduire l'anxiété avant la chirurgie. Cependant, les résultats sur les avantages de la mélatonine pour réduire l'anxiété après la chirurgie étaient mitigés (8).

La mélatonine peut aussi aider à diminuer les symptômes comportementaux associés au syndrome crépusculaire (9). Une méta-analyse de 7 essais randomisés incluant 462 patients qui ont une maladie d'Alzheimer a rapporté que la mélatonine peut améliorer la qualité du sommeil chez de tels patients (10).

Le contenu en mélatonine varie selon les produits (11).

Effets indésirables de la mélatonine

Des céphalées, des vertiges, des nausées, une somnolence et une dépression transitoire peuvent être observées. La mélatonine peut aggraver une dépression existante.

Les lignes directrices de 2015 de l'American Academy of Sleep Medicine recommandent de ne pas utiliser la mélatonine chez les personnes âgées atteintes de démence, en raison de preuves insuffisantes (12). Un rapport sur l'utilisation de la mélatonine chez les personnes âgées a suggéré que globalement l'utilisation de mélatonine peut être sûre mais les effets de l'utilisation à long terme sont inconnus (13). Il est important de considérer que la mélatonine peut rester active chez les sujets âgés plus longtemps que chez les sujets jeunes et provoquer une somnolence diurne. Ainsi, un plus grand nombre d'études est nécessaire pour évaluer la sécurité de la mélatonine chez les personnes âgées ainsi que celles atteintes de démence.

L'ingestion pédiatrique involontaire de mélatonine se produit en raison de sa grande disponibilité et de son utilisation dans les foyers (14).

Interactions médicamenteuses avec la mélatonine

Des preuves suggèrent que la mélatonine peut augmenter les effets de la warfarine, ce qui augmente le risque de saignement.

La mélatonine peut diminuer les effets des antiépileptiques et augmenter le risque de convulsions.

La mélatonine peut augmenter les effets sédatifs de médicaments tels que les benzodiazépines.

La mélatonine peut augmenter les effets indésirables de la méthamphétamine.

La fluvoxamine, les œstrogènes et les quinolones peuvent augmenter les taux de mélatonine. La carbamazépine et la rifampicine peuvent diminuer les taux de mélatonine.

(Voir aussi tableau Certaines interactions pharmacologiques-suppléments diététiques possibles.)

Références

  1. 1. Melatonin for jet lag. Drug Ther Bull. 58(2):21-24, 2020. doi: 10.1136/dtb.2019.000074

  2. 2. Buscemi N, Vandermeer B, Pandya R, et al. Melatonin for treatment of sleep disorders. Evid Rep Technol Assess (Summ). (108):1-7, 2004. doi:10.1037/e439412005-001

  3. 3. Ferracioli-Oda E, Qawasmi A, Bloch MH. Meta-analysis: melatonin for the treatment of primary sleep disorders. PLoS One. 8(5):e63773, 2013. doi: 10.1371/journal.pone.0063773

  4. 4. Auld F, Maschauer EL, Morrison I, et al. Evidence for the efficacy of melatonin in the treatment of primary adult sleep disorders. Sleep Med Rev. 34:10-22, 2017. doi: 10.1016/j.smrv.2016.06.005

  5. 5. Li T, Jiang S, Han M, et al. Exogenous melatonin as a treatment for secondary sleep disorders: a systematic review and meta-analysis. Front Neuroendocrinol. 52:22-28, 2019. doi: 10.1016/j.yfrne.2018.06.004

  6. 6. Liira J, Verbeek JH, Costa G, et al. Pharmacological interventions for sleepiness and sleep disturbances caused by shift work. Cochrane Database Syst Rev. (8):CD009776, 2014. doi:10.1002/14651858.CD009776.pub2

  7. 7. McDonagh MS, Holmes R, Hsu F. Pharmacologic treatments for sleep disorders in children: a systematic review. J Child Neurol. 34(5):237-247, 2019. doi: 10.1177/0883073818821030

  8. 8. Hansen MV, Halladin NL, Rosenberg J, Gögenur I, Møller AM. Melatonin for pre- and postoperative anxiety in adults. Cochrane Database Syst Rev. (4):CD009861, 2015. doi:10.1002/14651858.CD009861.pub2

  9. 9. de Jonghe A, Korevaar JC, van Munster BC, de Rooij SE. Effectiveness of melatonin treatment on circadian rhythm disturbances in dementia. Are there implications for delirium? A systematic review. Int J Geriatr Psychiatry. 2010 Dec;25(12):1201-8. doi: 10.1002/gps.2454. PMID: 21086534.

  10. 10. Wang YY, Zheng W, Ng CH, Ungvari GS, Wei W, Xiang YT. Meta-analysis of randomized, double-blind, placebo-controlled trials of melatonin in Alzheimer's disease. Int J Geriatr Psychiatry. 2017 Jan;32(1):50-57. doi: 10.1002/gps.4571. Epub 2016 Sep 19. PMID: 27645169.

  11. 11. Erland LA, Saxena PK. Melatonin natural health products and supplements: presence of serotonin and significant variability of melatonin content. J Clin Sleep Med. 13(2):275-281, 2017. doi:10.5664/jcsm.6462

  12. 12. Auger RR, Burgess HJ, Emens JS, Deriy LV, Thomas SM, Sharkey KM. Clinical Practice Guideline for the Treatment of Intrinsic Circadian Rhythm Sleep-Wake Disorders: Advanced Sleep-Wake Phase Disorder (ASWPD), Delayed Sleep-Wake Phase Disorder (DSWPD), Non-24-Hour Sleep-Wake Rhythm Disorder (N24SWD), and Irregular Sleep-Wake Rhythm Disorder (ISWRD). An Update for 2015: An American Academy of Sleep Medicine Clinical Practice Guideline. J Clin Sleep Med. 11(10):1199-1236, 2015 doi:10.5664/jcsm.5100

  13. 13. Tuft C, Matar E, Menczel Schrire Z, Grunstein RR, Yee BJ, Hoyos CM. Current Insights into the Risks of Using Melatonin as a Treatment for Sleep Disorders in Older Adults. Clin Interv Aging. 2023 Jan 12;18:49-59. doi: 10.2147/CIA.S361519

  14. 14. Lelak K, Vohra V, Neuman MI, et al. Pediatric melatonin ingestions - United States, 2012-2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 71(22):725-729, 2022. doi:10.15585/mmwr.mm7122a1

Plus d'information

La source d'information suivante en anglais peut être utile. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de cette ressource.

  1. National Institutes of Health (NIH), National Center for Complementary and Integrative Health: Melatonin in as a dietary supplement

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