Trouble de la consommation d'opioïdes et réhabilitation

ParGerald F. O’Malley, DO, Grand Strand Regional Medical Center;
Rika O’Malley, MD, Grand Strand Medical Center
Reviewed ByDiane M. Birnbaumer, MD, David Geffen School of Medicine at UCLA
Vérifié/Révisé déc. 2022 | Modifié avr. 2025
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Voir l’éducation des patients

Le mot "opioïde" correspond à un grand nombre de substances naturelles (à l'origine dérivées du pavot à opium) et à leurs analogues synthétiques et semi-synthétiques qui se lient à des récepteurs spécifiques des opioïdes. Les opioïdes sont des antalgiques puissants et également des médicaments courants faisant l'objet d'abus du fait de leur grande disponibilité et de leurs propriétés euphorisantes. Voir aussi Antalgiques opioïdes et Intoxication et sevrage par les opioïdes.

L'abus d'héroïne est fréquent et l'abus d'opioïdes antalgiques prescrits (p. ex., morphine, oxycodone, hydrocodone, fentanyl) est en augmentation; une partie de l'augmentation est due à des patients qui les prennent pour des raisons médicales légitimes. Le patient souffrant de douleur chronique nécessitant une utilisation à long terme ne doit pas être systématiquement étiqueté comme toxicomane, bien qu'il ait souvent des problèmes de tolérance et de dépendance physique. Les sujets qui prennent des opioïdes par voie parentérale sont à risque de toutes les complications de l'utilisation de drogues injectables.

Le problème de la consommation d'opioïdes est un problème mondial, et aux États-Unis en particulier, la consommation d'opioïdes et les décès par overdose ont considérablement augmenté ces dernières années.

Trouble de la consommation d'opioïdes

Le trouble de la consommation d'opioïdes comprend l'auto-administration compulsive et à long terme d'opioïdes à des fins non médicales. Selon le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition, Text Revision (DSM-5-TR), le sujet présente un trouble de la consommation d'opioïdes si son mode d'utilisation entraîne des anomalies ou une souffrance cliniquement significatives, comme en témoigne la présence de 2 éléments suivants sur une période de 12 mois:

  • La prise d'opioïdes en grandes quantités ou sur une période plus longue que prévue

  • Le désir persistant ou l'incapacité à réduire la consommation d'opioïdes

  • Passer un temps considérable à se procurer des opioïdes, à utiliser ou à se remettre de la consommation d'opioïdes

  • Désirs d'opioïdes

  • Le fait de ne pas remplir ses obligations au travail, à la maison, ou à l'école de façon répétée à cause des opioïdes

  • Continuer d'utiliser des opioïdes en dépit de problèmes interpersonnels ou sociaux récurrents dus aux opioïdes

  • Abandonner des activités sociales, professionnelles ou de loisirs à cause des opioïdes

  • Avoir recours aux opioïdes dans des situations physiquement dangereuses

  • Continuer à avoir recours aux opioïdes en dépit d'un trouble physique ou mental provoqué ou aggravé par les opioïdes

  • Tolérer les opioïdes (ce n'est pas un critère lorsque l'utilisation est médicalement appropriée)

  • Présenter des symptômes de sevrage des opioïdes ou utiliser des opioïdes en raison du sevrage

Traitement et rééducation en cas de trouble de consommation d'opioïdes

Les médecins doivent être pleinement informés des règlements fédéraux, étatiques et locaux concernant l'utilisation d'un médicament opioïde pour traiter une personne présentant un trouble de toxicomanie. Pour respecter la réglementation, le médecin doit établir l'existence d'une dépendance physique aux opioïdes. Aux États-Unis, le traitement est ultérieurement compliqué par des attitudes sociétales négatives envers les sujets qui ont des troubles de toxicomanie (y compris les attitudes de certains agents de la force publique, médecins et autres professionnels de santé) et envers les programmes de traitement. Le médecin doit adresser les toxicomanes ayant une addiction aux opioïdes aux centres spécialisés de traitement. S'ils ont été formés, les médecins peuvent fournir un traitement au domicile des patients sélectionnés.

En Europe, l'accès à la méthadone ou aux programmes d'entretien de buprénorphine et à des stratégies de maintenance alternatives est plus facile et de la stigmatisation liée à la prescription de médicaments psychotropes est moins marquée.

Entretien

L'entretien à long terme utilisant un opioïde par voie orale tel que la méthadone ou la buprénorphine (un opioïde agoniste-antagoniste) est une alternative à la substitution aux opioïdes par la diminution des opioïdes. Les opioïdes oraux suppriment les symptômes du sevrage et le besoin irrésistible de se procurer de la drogue sans provoquer de sédation excessive tout en éliminant les problèmes d'approvisionnement des sujets qui ont un trouble de la consommation des opioïdes, et en leur permettant d'être socialement productifs.

Aux États-Unis, des milliers de personnes qui ont un trouble de la consommation d'opioïdes participent à des programmes d'entretien par la méthadone. Pour beaucoup, de tels programmes fonctionnent. Cependant, les participants continuant de prendre un opioïde, beaucoup de personnes désapprouvent ces programmes.

Les critères d'admissibilité comprennent ceux qui suivent:

  • Un dépistage de drogue positif pour les opioïdes

  • Une dépendance physique pendant > 1 an de consommation continue d'opioïdes ou l'utilisation par intermittence pendant encore plus longtemps

  • Les signes de sevrage ou de symptômes physiques confirmant l'utilisation de drogues

Les médecins et les patients ont besoin de décider si un sevrage (désintoxication) ou un traitement d'entretien aux opioïdes est indiqué. Généralement, les patients qui présentent une grave dépendance récurrente chronique s'en sortent mieux avec un traitement d'entretien aux opioïdes. Le sevrage et la désintoxication, bien qu'efficaces à court terme, ont des résultats médiocres en cas de dépendance sévère aux opioïdes. Quelle que soit la modalité choisie, elle doit être accompagnée par des conseils continus et des mesures de support.

La méthadone est couramment utilisée. L'utilisation de méthadone doit être supervisée dans le cadre d'un programme de traitement par la méthadone prescrit par des médecins habilités.

La buprénorphine est de plus en plus utilisée en traitement d'entretien. Son efficacité est comparable à celle de la méthadone et en bloquant les récepteurs, elle inhibe l'utilisation concomitante illicite d'héroïne ou d'autres opioïdes. La buprénorphine peut être prescrite en traitement à domicile par des médecins généralistes qui ont reçu une formation spécifique et ont été certifiés par le gouvernement fédéral.

La dose habituelle de buprénorphine est un comprimé sublingual de 8 ou 16 mg par voie orale 1 fois/jour. De nombreux patients préfèrent cette option parce qu'elle élimine le besoin de se rendre dans une clinique prescrivant de la méthadone. La buprénorphine est également disponible en association à la naloxone; l'ajout de naloxone peut dissuader de consommer des opioïdes illicites. La formulation d'association est utilisée dans le cadre d'un traitement au cabinet.

Le site web de l'US Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA) fournit des informations supplémentaires sur la buprénorphine et sur la formation requise pour bénéficier d'une dérogation pour prescrire le médicament. Les protocoles d'utilisation de la buprénorphine pour le traitement ou l'entretien de désintoxication sont disponibles sur l'US Department of Health and Human Services.

La naltrexone, un antagoniste des opioïdes à biodisponibilité orale, bloque les effets de l'héroïne et d'autres opioïdes. Une formulation IM retard administrée toutes les 4 semaines est disponible et est la méthode d'administration préférée. Puisque la naltrexone est un antagoniste des opioïdes et n'a aucun effet agoniste direct sur les récepteurs opioïdes, elle est souvent rejetée par les patients dépendants aux opioïdes, en particulier ceux qui ont une dépendance chronique récurrente aux opioïdes. Chez ces patients, le traitement opioïde d'entretien est beaucoup plus efficace.

La naltrexone peut être utile en cas de dépendance moins sévère, de stade précoce de la dépendance aux opioïdes et de patients très motivés pour arrêter leur consommation de drogue. Par exemple, les professionnels de santé opiomanes dont l'avenir de l'emploi est à risque si l'utilisation d'opioïdes persiste peuvent être d'excellents candidats pour la naltrexone.

Le lévométhadyl acétate (LAAM), un opioïde à action prolongée liés à la méthadone, n'est plus utilisé parce qu'il provoque des anomalies à intervalle QT chez certains patients.

Soutien

La plupart des traitements de la dépendance aux opioïdes se déroulent en milieu ambulatoire, généralement dans des programmes agréés d'entretien pour la dépendance aux opioïdes, mais de plus en plus dans les cabinets médicaux.

Le concept de communauté thérapeutique, inauguré par des centres tels que le Samaritan Daytop Village and Phoenix House, comprend un traitement sans médicaments dans des centres résidentiels communautaires, où les utilisateurs de drogues reçoivent instruction, information et une nouvelle direction pour leur permettre de construire une vie nouvelle. Le séjour est habituellement de 15 mois. Ces communautés ont aidé certains utilisateurs et en ont même radicalement changé d'autres. Cependant, le taux d'abandon précoce est extrêmement élevé. Les questions concernant l'efficacité de l'action de ces communautés, le nombre de communautés qui ouvriront et leur financement par la société restent sans réponse.

Plus d'information

Les sources d'information suivantes en anglais peuvent être utiles. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de ces ressources.

  1. Phoenix House: Residential therapeutic community in which drug users learn to build new lives.

  2. US Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA): comprend des informations sur les pratiques fondées sur des preuves ainsi que sur le soutien aux patients et aux praticiens. resources

  3. Findtreatment.gov: Listing of licensed US providers of treatment for substance use disorders.

  4. Providers Clinical Support System: Evidence-based training for primary practitioners on prevention and treatment of opioid use disorder.

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