(Voir aussi Évaluation des douleurs cervicales et lombaires Évaluation des douleurs cervicales et lombaires Les douleurs du cou et du dos sont parmi les causes les plus fréquentes de consultations médicales. Cette discussion couvre la douleur de l'arrière du cou (et non les douleurs limitées à la... en apprendre davantage .)
Étiologie de la sciatique
La sciatique est habituellement provoquée par la compression des racines nerveuses, habituellement par une hernie discale intervertébrale Hernie cervicale du nucléus pulposus La hernie du nucléus pulposus est un prolapsus du disque intervertébral à travers une déchirure dans l'anneau fibreux qui l'entoure. La déchirure entraîne une douleur du fait de l'irritation... en apprendre davantage , par des irrégularités osseuses (p. ex., ostéophytes arthrosiques, spondylolisthésis Spondylolisthésis Le spondylolisthésis est le glissement d'une vertèbre lombaire par rapport à la vertèbre située en dessous. Le glissement antérieur (antérolisthésis) est plus fréquent que le glissement postérieur... en apprendre davantage ), une sténose du canal rachidien Sténose rachidienne lombaire La sténose rachidienne lombaire est un rétrécissement du canal rachidien lombaire qui provoque une compression des radicelles et des racines nerveuses de la queue de cheval avant leur sortie... en apprendre davantage
, ou, moins souvent, par une tumeur ou par un abcès intrarachidiens Tumeurs de la moelle épinière Les tumeurs de la moelle épinière peuvent se développer à l'intérieur du parenchyme de la moelle épinière en détruisant directement le tissu ou hors du parenchyme médullaire en comprimant souvent... en apprendre davantage . La compression peut survenir dans le canal rachidien ou au niveau du trou de conjugaison. Les nerfs peuvent également être comprimés en dehors du rachis, dans le bassin ou la fesse. Les racines L5-S1, L4-L5 et L3-L4 sont le plus souvent atteintes (voir tableau ).
Symptomatologie de la sciatique
Chez les patients qui ont une sciatique, la douleur irradie le long du nerf sciatique (symptômes liés aux racines nerveuses L4, L5 et S1), le plus souvent dans les fesses et à la face postérieure de la jambe sous le genou. Habituellement, la douleur est ressentie comme brûlante, lancinante ou comme un coup de poignard. Elle peut survenir avec ou sans lombalgie. La manœuvre de Valsalva ou la toux peuvent aggraver la douleur due à une hernie discale. Les patients peuvent se plaindre d'une sensation d'engourdissement ou de faiblesse de la jambe affectée.
Une compression des racines nerveuses Compression de la moelle épinière Des lésions diverses peuvent comprimer la moelle épinière, provoquant des atteintes segmentaires de la sensibilité, motrices, des réflexes et des sphincters. Le diagnostic repose sur l'IRM.... en apprendre davantage peut provoquer des déficits sensoriels, moteurs ou, le signe le plus objectif, un déficit des réflexes. Une hernie discale L5-S1 peut abolir le réflexe achilléen; alors qu'une hernie de L3-L4 affectera le réflexe rotulien.
L'élévation de la jambe tendue peut provoquer une douleur qui irradie vers la jambe lorsque la jambe est lentement élevée à 60° et parfois moins. Ce signe est en faveur de la sciatique; la douleur irradiant vers la jambe atteinte lors du soulèvement de l'autre jambe (jambes croisées levées) est plus spécifique de la sciatique. Le test de Lasègue est effectué alors que le patient est assis avec l'articulation de la hanche fléchie à 90°; la partie inférieure de la jambe est lentement relevée jusqu'à ce que le genou soit en extension complète. En cas de sciatique, la douleur rachidienne (et souvent des symptômes radiculaires) se manifeste lorsque la jambe est en extension.
Le slump test peut également être effectué, de la même manière que le test de levée de la jambe en extension (Lasègue), mais il est effectué lorsque le patient "se laisse aller" (avec le rachis thoracique et lombaire fléchis) et le cou fléchi lorsque le patient est assis. Le slump test est plus sensible, mais moins spécifique, de la hernie discale que le test de levée de la jambe en extension (Lasègue).
Diagnostic de la sciatique
Bilan clinique
Parfois, IRM et/ou examens électriques
Le diagnostic est généralement suspecté devant la symptomatologie de la douleur caractéristique. Une fois suspectée, la sensibilité, la force et les réflexes doivent être testés. S'il existe des déficits neurologiques ou si les symptômes persistent pendant > 6 semaines, une imagerie médicale et un électrodiagnostic doivent être pratiqués. Les anomalies structurales provoquant une sciatique (dont la sténose rachidienne) sont plus précisément diagnostiquées par l'IRM ou la TDM.
Les examens électrodiagnostics peuvent confirmer la présence et l'importance de la compression des racines nerveuses et éliminer des maladies pouvant simuler une sciatique, telles les paralysies du nerf péroniers, les mononeuropathies multiples Mononeuropathie multiple La mononeuropathie multiple est caractérisée par des troubles sensitifs et un déficit moteur dans le territoire de ≥ 2 nerfs périphérique atteints. (Voir aussi Revue générale des troubles du... en apprendre davantage ou les polynévrites Polynévrite Une polynévrite est un trouble nerveux périphérique diffus ne se limitant pas à un seul nerf ou à un seul membre, et est typiquement relativement symétrique bilatéralement. Des examens électrophysiologiques... en apprendre davantage . Ces études permettent d'établir si la lésion implique un ou plusieurs niveaux d'atteinte et si les signes cliniques sont corrélés avec les anomalies de l'IRM (particulièrement utiles avant une intervention chirurgicale). Cependant, ces anomalies peuvent ne pas être évidentes sur des études par électrodiagnostic pendant une période allant jusqu'à quelques semaines après le début de la symptomatologie.
Traitement de la sciatique
Activité selon la tolérance, antalgiques et parfois médicament pour soulager la douleur neuropathique
Kinésithérapie
Parfois, corticostéroïdes oraux ou épiduraux
La chirurgie pour les cas graves
Le soulagement de la douleur sciatique aiguë peut être obtenu par 24 à 48 heures de repos au lit dans une position couchée, la tête du lit étant surélevée à 30° (position semi-Fowler). Les traitements des douleurs lombaires, dont les antalgiques non opiacés (p. ex., AINS, paracétamol), peuvent être essayés durant un maximum de 6 semaines. En outre, les symptômes peuvent s'améliorer avec des médicaments qui diminuent la douleur neuropathique (voir Médicaments contre les douleurs neuropathiques Traitement La douleur neuropathique résulte d'une lésion ou d'un dysfonctionnement du système nerveux central ou périphérique, plus que d'une stimulation des récepteurs de la douleur. Le diagnostic est... en apprendre davantage ) tels que la gabapentine, d'autres antiépileptiques ou les antidépresseurs tricycliques à faible dose (aucun tricyclique n'est supérieur à un autre). La gabapentine orale 100 à 300 mg au coucher est utilisée initialement et doit être augmentée lentement pour éviter les effets indésirables qui pourraient bloquer la guérison du patient. Comme pour tous les médicaments sédatifs, la prescription doit être prudente chez les personnes âgées, les personnes sujettes au risque de chutes et celles présentant des troubles du rythme et qui ont maladie rénale chronique.
Les spasmes musculaires peuvent être soulagés par la chaleur Chaleur Le traitement de la douleur et de l'inflammation vise à faciliter le mouvement et à améliorer la coordination des muscles et des articulations. Les traitements non médicamenteux comprennent... en apprendre davantage ou le froid Froid Le traitement de la douleur et de l'inflammation vise à faciliter le mouvement et à améliorer la coordination des muscles et des articulations. Les traitements non médicamenteux comprennent... en apprendre davantage thérapeutiques, et la kinésithérapie Kinésithérapie La kinésithérapie vise à améliorer les fonctions articulaires ou musculaires (p. ex., amplitude des mouvements) et à améliorer ainsi la capacité du patient à se tenir debout, à garder l'équilibre... en apprendre davantage peut être utile. L'utilisation des corticostéroïdes pour traiter la douleur radiculaire aiguë est controversée. Administrés par voie épidurale, les corticostéroïdes peuvent accélérer le soulagement de la douleur, mais ils ne doivent pas être systématiquement utilisés sauf si la douleur est sévère ou persistante. Certains essayent les corticostéroïdes oraux, mais il n'existe pas de preuves solides d'efficacité.
La chirurgie n'est indiquée qu'en cas de syndrome de la queue de cheval Symptomatologie ou de hernie discale certaine, et en présence d'un des signes suivants:
Faiblesse musculaire qui s'aggrave ou ne se résout pas
Autre déficit neurologique évolutif
Douleur intolérable, rebelle qui perturbe la vie professionnelle ou personnelle chez un patient émotionnellement stable et qui ne s'est pas amélioré en 6 semaines d'un traitement conservateur
La discectomie classique avec laminotomie limitée pour une hernie discale intervertébrale est la procédure normale. Si la hernie est localisée, la microdiscectomie peut être pratiquée; elle permet une incision cutanée et une laminotomie plus petites. La chémonucléolyse, utilisant l'injection de chymopapaïne intradiscale, n'est plus utilisée.
Les facteurs prédictifs d'un mauvais résultat de la chirurgie sont
Des facteurs psychiatriques prédominants
La persistance de symptômes pendant > 6 mois
Un travail manuel lourd
La prédominance de douleurs du dos (non radiculaire)
Un bénéfice secondaire (c'est-à-dire, litige et indemnisation)
Points clés
La sciatique est typiquement provoquée par la compression des racines nerveuses, généralement provoquée par une hernie discale intervertébrale, des ostéophytes arthrosiques, une sténose rachidienne ou un spondylolisthésis.
La douleur qui est lancinante, brûlante, ou en coup de couteau, irradie le long du nerf sciatique, le plus souvent dans la fesse et la face postérieure de la jambe au-dessous du genou.
Une perte de sensibilité, une faiblesse, et des troubles des réflexes peuvent se produire.
Effectuer des IRM et des examens électrodiagnostiques en cas de déficits neurologiques ou de symptômes persistant pendant > 6 semaines.
Le traitement conservateur est généralement suffisant, mais il convient d'envisager une intervention chirurgicale pour une hernie discale avec un déficit neurologique progressif, ou une douleur rebelle persistante.