Commentaire : Faire preuve de compassion face aux difficultés de santé mentale… et avoir accès à des informations factuelles
Commentaire09/19/22 Par Manuels Merck

Près de la moitié des adultes souffrent d’une maladie mentale à un moment ou à un autre de leur vie. Pourtant, malgré la fréquence de ces affections, les troubles mentaux sont toujours stigmatisés. De nombreuses personnes ne veulent pas parler de ce qu’elles traversent, voire vont jusqu’à éviter d’en parler à un médecin. En fait, moins de 20 % des personnes atteintes d’une maladie mentale bénéficient d’une aide professionnelle.

La bonne nouvelle est que la stigmatisation s’est atténuée au cours des dernières décennies, et que les gens sont plus sensibilisés à la maladie mentale en général. Cependant, certaines idées fausses persistent et les gens demeurent réticents à parler ouvertement de la maladie mentale, ce qui les empêche d’obtenir l’aide dont ils ont besoin. En réalité, il existe des traitements efficaces pour la plupart des affections. Il est important de surveiller les signes et les symptômes qui peuvent indiquer une maladie mentale chez soi et chez les autres, pour s’assurer que toute personne reçoit les soins adaptés si et quand elle en a besoin.

Nous traversons tous des périodes difficiles en termes de santé mentale. Cependant, si vous vous faites souvent les réflexions suivantes, ou si ce sont des remarques que l’on vous fait souvent, il est utile d’envisager une conversation avec un professionnel de santé.

« Qui ne serait pas déprimé ou anxieux en ce moment ? »

La vie peut être source de stress, surtout en ce moment. Des sentiments de dépression et d’anxiété constituent une réaction normale aux vicissitudes de la vie quotidienne. Nous nous sentons tous tristes après la perte d’un être cher ou une tragédie nationale, et nous ressentons tous de l’anxiété en lien avec le travail ou notre vie de famille. Les médecins diagnostiquent généralement les problèmes de santé mentale comme des maladies mentales en fonction de la gravité et de la durée des symptômes, ainsi que de leur impact sur la capacité à fonctionner au quotidien. Les troubles dépressifs et anxieux sont les troubles mentaux les plus fréquents dans le monde. En 2020, plus de 8 % de tous les adultes aux États-Unis ont vécu au moins un épisode dépressif majeur.

Des phrases comme « évidemment que je suis stressé(e) » ou « qui ne serait pas déprimé en ce moment ? » sont caractéristiques des personnes qui tentent de minimiser la gravité de leurs symptômes et qui, par conséquent, ne reçoivent pas le traitement, qu’il s’agisse de conseils ou de médicaments, dont elles pourraient bénéficier.

« Ça finira par passer. »

Bien que les difficultés de santé mentale finissent effectivement parfois par s’estomper spontanément, attendre que les problèmes de santé mentale disparaissent d’eux-mêmes finit souvent par faire plus de mal que de bien aux personnes qui en souffrent. Plus la personne attend pour demander de l’aide, plus elle souffre longtemps et plus l’affection est susceptible d’empirer. Si une affection a un impact régulier et systématique sur votre vie quotidienne, cela vaut la peine d’en parler à un professionnel.

Il est particulièrement important d’obtenir une aide professionnelle dans le cadre du trouble bipolaire qui, comme son nom l’indique, se caractérise par des périodes d’exaltation ou d’irritabilité (manie) et des périodes de dépression qui peuvent être particulièrement sévères. Souvent, les personnes atteintes de trouble bipolaire attendent avec impatience leurs périodes de manie parce qu’elles se sentent particulièrement confiantes en elles, productives, énergiques, sociales et sexuelles pendant ces périodes (hypomanie). Malheureusement, presque invariablement, à mesure que l’exaltation s’intensifie et évolue en manie à part entière, les personnes deviennent grandioses, impulsives et prennent part à des activités sans tenir compte des éventuelles conséquences néfastes de leurs actions. Il est important de noter que si la dépression et l’anxiété se recoupent souvent et ont tendance à répondre à des traitements similaires, le trouble bipolaire nécessite une approche thérapeutique différente, car de nombreux médicaments utilisés pour traiter la dépression peuvent déclencher un épisode maniaque chez les personnes prédisposées, en particulier celles qui ont des antécédents familiaux de trouble bipolaire.

« Un médecin ne pourra rien faire pour m’aider. »

Il s’agit d’une autre phrase qui suggère qu’une personne qui souffre tente d’attendre que les symptômes de la maladie mentale passent plutôt que de demander de l’aide. Il faut reconnaître que les traitements des maladies mentales présentent des difficultés. Il existe une pénurie importante de prestataires de soins de santé mentale, et les patients peuvent être confrontés à la possibilité de devoir attendre longtemps avant de pouvoir consulter le bon professionnel. Il est donc d’autant plus important de commencer la démarche le plus tôt possible. Si vous êtes en attente de soins, vous pouvez effectuer des recherches concernant les affections et traitements potentiels sur Internet auprès de sources fiables, telles que msdmanuals.com, l’Institut national américain de la santé mentale (National Institute of Mental Health) ou des livres publiés.

Les médecins ne remarquent pas toujours les problèmes de santé mentale lors des consultations portant sur d’autres problèmes médicaux, en particulier si le patient se plaint de symptômes physiques, tels qu’un manque d’énergie, des troubles du sommeil, des palpitations, des troubles gastro-intestinaux et des douleurs, qui peuvent être des manifestations fréquentes de troubles dépressifs et anxieux. Au lieu d’attendre que le médecin leur pose des questions sur la dépression ou l’anxiété, les patients doivent faire le premier pas et évoquer le problème spontanément. Pour de nombreuses personnes, il est essentiel de passer par un médecin, car il peut prescrire des médicaments. Souvent, une conversation avec votre médecin traitant est un bon début.

« Je pense à me faire du mal ou que je ferais mieux d’être mort(e). »

Le suicide est aujourd’hui le plus gros problème de santé mentale. Aux États-Unis, l’augmentation de la toxicomanie, la disponibilité des armes à feu et les pressions exercées par les réseaux sociaux, ainsi que l’aliénation sociale, sont tous des facteurs contribuant au risque de suicide. Les personnes qui se sentent isolées ou seules ou qui sont atteintes d’une maladie mentale grave peuvent avoir des pensées suicidaires.

Les amis et les proches des personnes qui menacent ou tentent de se suicider doivent toujours prendre cela au sérieux. L’idée que poser des questions au sujet du suicide à une personne la rend plus susceptible de tenter de se suicider est un mythe. Demander à un proche « Est-ce que tu vas mal au point d’avoir pensé à mettre fin à tes jours ? » peut lui montrer que l’on se préoccupe d’elle et que son comportement suscite des inquiétudes chez les autres.

En cas de pensées suicidaires, parler à quelqu’un peut être utile. Voici quelques ressources :

Appelez le numéro d’urgence (composez le 911 aux États-Unis)

Appelez le numéro de l’aide d’urgence si une personne menace sérieusement de se suicider ou a déjà tenté de se suicider. Continuez de parler à la personne suicidaire d’une voix calme et encourageante jusqu’à l’arrivée des secours.

 

Pour plus d’informations sur la maladie mentale, veuillez consulter la page des Manuels ou la page Les faits en bref consacrées à ce sujet.