La varicelle est provoquée par le virus varicelle-zona (herpèsvirus de type 3); la varicelle est la phase invasive aiguë de l'infection et le zona Herpes zoster Le zona (herpes zoster) est une infection qui apparaît lorsque le virus varicelle-zona à l'état latent se réactive dans un ganglion nerveux sensitif de la racine rachidienne postérieure. Les... en apprendre davantage (réactivation du virus herpes zoster) de la phase latente du virus.
La varicelle, qui est extrêmement contagieuse, se propage par
Inoculation muqueuse (habituellement nasopharynx) par des gouttelettes aéroportées ou des particules en aérosol infectées
Contact direct avec le virus (p. ex., via des lésions cutanées)
La contagion par la varicelle est maximale pendant les prodromes aux premiers stades de l'éruption. Elle est contagieuse dès 48 heures avant l'apparition des lésions cutanées et jusqu'à ce que les dernières lésions aient formé une croûte. La transmission indirecte (par des porteurs immunisés) ne se produit pas.
Avant l'avènement du vaccin contre la varicelle Vaccin contre la varicelle La vaccination contre la varicelle offre une protection efficace contre la varicelle. On ignore combien de temps dure la protection contre la varicelle. Mais les vaccins à virus vivants, comme... en apprendre davantage , les épidémies de varicelle se produisaient en hiver et au début du printemps par cycles de 3 à 4 ans.
(Voir Revue générale des infections à virus herpétiques Revue générale des infections à virus herpétiques Huit Virus herpétiques (herpes virus) différents infectent l'homme ( Virus herpétiques (herpes virus) qui infectent l'homme). Après l'infection initiale, tous les Virus herpétiques (herpes virus)... en apprendre davantage .)
Symptomatologie de la varicelle
Chez l'enfant immunocompétent, la varicelle est rarement sévère. Par contre, chez l'adulte et l'enfant immunodéprimé, l'infection peut souvent être sévère.
Des céphalées peu intenses, une fièvre modérée et une sensation de malaise général peuvent survenir 7 à 21 jours après l'exposition, près de 24 à 36 heures avant l'apparition des lésions cutanées. Ce prodrome est plus fréquemment présent chez les patients de > 10 ans et habituellement plus intense chez l'adulte.
Eruption cutanée initiale
L'éruption initiale, maculaire, peut s'accompagner d'un érythème de courte durée. En quelques heures, les lésions évoluent en papules puis en vésicules caractéristiques, parfois pathognomoniques en forme de gouttes souvent très prurigineuses, sur une base rouge. Les lésions deviennent pustuleuses puis forment une croûte.
Les lésions évoluent de macules en papules et en vésicules qui ensuite forment des croutes. Une caractéristique de la varicelle est que les lésions se développent en groupes de sorte qu'elles se trouvent à différents stades de développement dans toutes les régions touchées. L'éruption peut être généralisée (dans les cas sévères) touchant le tronc, les membres et la face ou plus limités, mais implique presque toujours la partie supérieure du tronc.
Des lésions ulcérées peuvent également se développer sur les muqueuses, dont celles de l'oropharynx et des voies respiratoires hautes, de la conjonctive palpébrale, du rectum et du vagin.
Dans la bouche, les vésicules s'ouvrant immédiatement ne peuvent être distinguées de celles de la gingivostomatite herpétique et entraînent souvent des douleurs à la déglutition.
Les lésions du cuir chevelu peuvent entraîner une hypertrophie et une sensibilité des ganglions sous-occipitaux et cervicaux postérieurs.
Les nouvelles lésions cessent habituellement d'apparaître au 5e jour et la majorité d'entre elles sont croûteuses le 6e jour; la plupart des croûtes disparaissent < 20 jours après le début de l'infection.
Épidémie de varicelle
Parfois, les enfants vaccinés développent une varicelle; dans ces cas, l'éruption est généralement plus bénigne, la fièvre moins fréquente, et la maladie plus courte; les lésions sont contagieuses.
Complications
Une infection bactérienne secondaire (habituellement streptococcique ou staphylococcique) des vésicules peut survenir, provoquant une cellulite ou, rarement, une fasciite nécrosante ou un choc toxique streptococcique.
Une pneumonie peut compliquer une varicelle sévère chez l'adulte, le nouveau-né et le patient immunodéprimé de tout âge, mais rarement chez le jeune enfant immunocompétent.
Une myocardite, une hépatite et des complications hémorragiques peuvent également survenir.
L'ataxie cérébelleuse aiguë post-infectieuse est l'une des complications neurologiques les plus fréquentes; elle se produit dans 1/4000 cas chez l'enfant.
Une myélite transverse Myélite transverse aiguë La myélite transverse aiguë est une inflammation aiguë de la substance blanche et de la substance grise au niveau d'un ou de plusieurs segments médullaires adjacents, le plus souvent au niveau... en apprendre davantage peut également se produire.
Le syndrome de Reye Syndrome de Reye Le syndrome de Reye est une forme rare d'encéphalopathie aiguë et d'infiltration graisseuse du foie qui survient presque exclusivement chez l'enfant de La cause du syndrome de Reye est inconnue... en apprendre davantage , complication rare mais grave chez l'enfant, peut débuter 3 à 8 jours après le début de l'éruption suivant l'utilisation d'aspirine.
Chez l'adulte, une encéphalite Encéphalites L'encéphalite est une inflammation du parenchyme cérébral, résultant d'une invasion virale directe ou d'une complication immunologique post-infectieuse provoquée par une réaction d'hypersensibilité... en apprendre davantage , pouvant mettre en jeu le pronostic vital, apparaît dans 1 à 2/1000 cas de varicelle.
Diagnostic de la varicelle
Bilan clinique
La varicelle est suspectée devant une éruption caractéristique, sur laquelle repose habituellement le diagnostic. L'éruption peut être confondue avec celle d'autres infections virales cutanées.
En cas de diagnostic incertain, des examens de laboratoire de confirmation peuvent être effectués; cela nécessite l'un des éléments suivants:
Polymerase Chain Reaction (PCR) pour l'ADN viral
Détection par immunofluorescence de l'antigène viral dans les lésions
Tests sérologiques
Culture virale
Frottis de Tzanck
Dans les tests sérologiques, la détection des anticorps IgM contre le virus varicelle-zona (VZV) ou la séroconversion du négatif au positif pour les anticorps VZV indiquent une infection aiguë.
Les prélèvements sont généralement effectués par scarification de la base des lésions et sont transportés au laboratoire dans un milieu pour virus. Un frottis de Tzanck d'un grattage superficiel de la base d'une vésicule fraîchement rompue colorée au Wright-Giemsa ou au bleu de toluidine montre des cellules géantes multinucléées et des cellules épithéliales avec des corps d'inclusion intranucléaires éosinophiles en cas d'herpès simplex et d'herpès zoster. La culture peut être utilisée, mais a une sensibilité inférieure à celle de la PCR et prend du temps (1 à 2 semaines).
Pronostic de la varicelle
La varicelle est rarement grave chez l'enfant. Les maladies graves ou mortelles sont plus probables dans les cas suivants:
Adultes
En cas de dépression du système immunitaire touchant les lymphocytes T (p. ex., dans les cancers lymphoréticulaires)
Ceux qui reçoivent des corticostéroïdes ou la chimiothérapie ou qui sont par ailleurs immunodéprimés
Patients traités par des antagonistes du Tumor Necrosis Factor (TNF)
Traitement de la varicelle
Traitement symptomatique
Parfois, des médicaments antiviraux oraux
Acyclovir IV chez les patients immunodéprimés et aux autres sujets présentant un risque de maladie sévère
Les varicelles mineures de l'enfant ne nécessitent qu'un traitement symptomatique. Il peut s'avérer difficile de soulager le prurit et d'empêcher le patient de se gratter, ce qui prédispose à une infection bactérienne secondaire. Des compresses humides, ou, en cas de prurit sévère, des antihistaminiques par voie systémique et des bains d'avoine colloïdale permettent un soulagement.
Pour éviter une infection bactérienne secondaire, le patient doit se baigner régulièrement et garder ses sous-vêtements et ses mains propres et ses ongles coupés courts. Aucun antiseptique ne doit être appliqué, sauf en cas d'infection de la lésion; la surinfection bactérienne est traitée par des antibiotiques.
Le patient ne doit pas retourner à l'école ou au travail jusqu'à ce que les dernières lésions aient formé une croûte.
Antiviraux et varicelle
Les antiviraux oraux, s'ils sont administrés à des patients immunocompétents dans les 24 heures suivant le début de l'éruption, entraînent une légère diminution de la durée et de la gravité des symptômes. Cependant, comme la maladie est généralement bénigne chez l'enfant, un traitement antiviral systématique n'est pas conseillé.
Le valacyclovir, le famciclovir ou l'acyclovir oraux doivent être administrés aux sujets en bonne santé à risque de maladie modérée à sévère, y compris les patients
12 ans ou plus (18 ans ou plus pour le famciclovir)
En cas de troubles cutanés (en particulier d'eczéma)
En cas de pneumopathie chronique
Recevoir un traitement à long terme par les salicylates
Recevoir des corticostéroïdes
La dose est le famciclovir 500 mg 3 fois/jour ou le valacyclovir 1 g 3 fois/jour chez l'adulte. L'acyclovir est moins souhaitable en raison de sa biodisponibilité orale moindre, mais peut être administré à une posologie de 20 mg/kg 4 fois/jour pendant 5 jours pour les enfants de ≥ 2 ans pesant ≤ 40 kg. La dose pour les enfants de > 40 kg et l'adulte est de 800 mg 4 fois/jour pendant 5 jours.
Les enfants immunodéprimés de > 1 an doivent recevoir de l'acyclovir 10 mg/kg toutes les 8 heures en IV. Les adultes immunodéprimés doivent être traités par l'acyclovir 10 à 12 mg/kg IV toutes les 8 heures.
Les femmes enceintes étant à risque élevé de complications de la varicelle, certains experts recommandent de prescrire de l'acyclovir ou éventuellement du valacyclovir par voie orale aux femmes enceintes qui ont une varicelle. Bien que les données de sécurité disponibles soient rassurantes, la sécurité du traitement antiviral pendant la grossesse n'est pas fermement établie et l'expérience de l'acyclovir pendant la grossesse est plus longue que celle du valacyclovir. L'acyclovir et le valacyclovir sont des médicaments de la catégorie B pour la grossesse. L'acyclovir IV est recommandé en cas de varicelle grave chez la femme enceinte. Il existe peu de données concernant l'innocuité du famciclovir pendant la grossesse, il n'est donc généralement pas recommandé chez la femme enceinte.
Prévention de la varicelle
L'infection est immunisante à vie.
La personne potentiellement sensible doit prendre des précautions strictes pour éviter ceux qui peuvent lui transmettre l'infection.
Vaccination
Un vaccin contre la varicelle Vaccin contre la varicelle La vaccination contre la varicelle offre une protection efficace contre la varicelle. On ignore combien de temps dure la protection contre la varicelle. Mais les vaccins à virus vivants, comme... en apprendre davantage vivant atténué est disponible sous 3 formulations aux États-Unis:
Vaccin contre la varicelle à dose standard
Association du vaccin rougeole-oreillons-rubéole-varicelle (RORV)
Un vaccin à dose plus élevée est utilisé pour prévenir le zona (voir vaccin contre l'herpès zoster Vaccin contre l'herpes zoster (zona) La varicelle et le zona ( herpes zoster) sont provoqués par le virus varicelle-zona; la varicelle est la phase invasive aiguë de la maladie virale et le zona est dû à la réactivation de la phase... en apprendre davantage )
Tous les enfants en bonne santé et les adultes prédisposés doivent recevoir 2 doses de vaccin vivant atténué contre la varicelle (Calendrier vaccinal recommandé de 0 à 6 ans Calendrier vaccinal recommandé de 0 à 6 ans et Calendrier vaccinal recommandé de 7 à 18 ans Calendrier vaccinal recommandé de 7 à 18 ans
). La vaccination est particulièrement importante chez les femmes en âge de procréer, celles à haut risque d'exposition et celles qui sont en contact avec des sujets à risque élevé de maladie grave. Ceux-ci comprennent les professionnels de santé, les enseignants, les travailleurs de la petite enfance, les résidents et le personnel des centres de long séjour ou d'autres milieux institutionnels. Un test sérologique déterminant l'état immunitaire avant la vaccination chez l'adulte n'est habituellement pas nécessaire. Rarement, le vaccin déclenche une varicelle chez le patient immunocompétent, mais la maladie est habituellement modérée (< 10 papules ou vésicules) et brève et entraîne peu de symptômes généraux.
La vaccination des personnes qui travaillent dans le domaine de la santé et qui n'ont pas de preuve d'immunité contre la varicelle est recommandée. Les travailleurs de la santé non immunisés qui ont été exposés à la varicelle doivent être vaccinés dès que possible et rester hors service pendant 21 jours.
La vaccination est contre-indiquée dans les cas suivants
Maladie aiguë modérée à sévère associée (la vaccination est reportée jusqu'à la guérison)
Patients immunodéprimés
Les femmes enceintes et celles qui ont l'intention de le devenir dans un délai d'un mois après la vaccination (selon les recommandations du Centers for Disease Control and Prevention) ou dans les 3 mois de la vaccination (selon l'étiquetage du vaccin)
Patients qui prennent de fortes doses de corticostéroïdes systémiques
Enfants qui reçoivent des salicylates
Prophylaxie post-exposition
Après une exposition, la varicelle peut être évitée ou atténuée par l'injection IM d'immunoglobulines spécifiques varicelle-zona (VariZIG). Les candidats à la prophylaxie post-exposition comprennent
Les sujets atteints de leucémie, de déficit immunitaire ou d'une autre maladie invalidante grave
Les femmes enceintes présentant une sensibilité
Les nouveau-nés dont la mère a développé une varicelle dans les 5 jours précédant et les 2 jours suivant l'accouchement
Les nouveau-nés nés à < 28 semaines et exposés à une source non maternelle, même dans le cas de mères qui ont des preuves d'immunité (les nouveau-nés exposés nés à ≥ 28 semaines doivent recevoir des immunoglobulines si la mère n'a pas de preuves d'immunité)
Les immunoglobulines VariZIG doivent être administrées dès que possible dans les 10 jours après l'exposition et peuvent modifier ou prévenir la varicelle.
La vaccination doit être administrée le plus tôt possible à des patients exposés, sains sensibles éligibles à la vaccination (p. ex., âge ≥ 1 an et pas de contre-indication). La vaccination peut être efficace pour prévenir ou améliorer la maladie si elle est administrée dans les 3 jours et, éventuellement, jusqu'à 5 jours après l'exposition.
Pour prévenir la transmission nosocomiale, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) recommande une prophylaxie post-exposition par vaccination ou immunoglobulines varicelle-zona, en fonction de l'état immunitaire, dans le cas des travailleurs du secteur de la santé exposés et des patients qui n'ont pas de signes d'immunité (disponible à Immunization of Health-Care Personnel).
Points clés
La varicelle provoque des lésions cutanées pustuleuses et croûteuses (dont souvent au niveau du cuir chevelu), et elle peut provoquer des lésions ulcérées des muqueuses.
Les complications comprennent l'infection bactérienne secondaire des lésions cutanées, la pneumonie, l'ataxie cérébelleuse et, chez les adultes, l'encéphalite.
Administrer du valacyclovir aux patients varicelleux ≥ 12 ans ou du famciclovir par voie orale aux patients qui ont une varicelle de ≥ 18 ans et à ceux qui ont des troubles cutanés (en particulier un eczéma) ou une maladie pulmonaire chronique.
Administrer de l'acyclovir IV aux patients immunodéprimés et aux sujets présentant un risque de maladie sévère.
Vacciner tous les enfants sains et les adultes sensibles.
Administrer des immunoglobulines anti-varicelle-zona en prophylaxie post-exposition aux patients immunodéprimés, aux femmes enceintes non immunisées et aux nouveau-nés dont la mère a développé une varicelle 5 jours avant ou 2 jours après l'accouchement.
Administrer la prophylaxie post-exposition avec le vaccin contre la varicelle à des patients immunocompétents de ≥ 1 an qui sont admissibles à la vaccination.