Kératite ulcérante périphérique

(Kératolyse marginale; ulcération périphérique sur polyarthrite rhumatoïde)

ParMelvin I. Roat, MD, FACS, Sidney Kimmel Medical College at Thomas Jefferson University
Vérifié/Révisé août 2022
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    La kératite ulcérante périphérique est une ulcération inflammatoire marginale de la cornée survenant fréquemment au cours des maladies de système chroniques sévères. Elle a souvent pour conséquence une irritation et une baisse de vision.

    La kératite ulcérante périphérique est une ulcération cornéenne grave; elle complique souvent des maladies auto-immunes actives du tissu conjonctif et/ou chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, la granulomatose avec polyangéïte (anciennement appelée granulomatose de Wegener) et la polychondrite récidivante.

    Une baisse de vision, une photophobie et des sensations de corps étrangers sont des symptômes habituellement rencontrés. Une opacité périphérique en croissant se développe, du fait de l'infiltrat leucocytaire. L'ulcération, qui se colore à la fluorescéine, se développe peu après l'opacification. C'est l'inverse des ulcères infectieux habituels qui commencent par un défaut épithélial et se développe plus tard par une opacification. Une cause infectieuse, bactérienne, fongique ou une infection par le virus herpes simplex doit être éliminée par prélèvements de l'ulcère et des bords libres palpébraux, et mise en culture.

    Les patients atteints de maladies auto-immunes du tissu conjonctif avec kératite ulcérante périphérique ont une mortalité à 10 ans d'environ 40% en l'absence de traitement (habituellement par infarctus du myocarde), contre 8% seulement avec un traitement immunosuppresseur systémique.

    Tout patient atteint de kératite ulcéreuse périphérique doit être rapidement adressé à un ophtalmologiste. Un traitement par immunosuppresseurs (cyclophosphamide) ou des produits biologiques tels que le rituximab et l'etanercept est efficace sur la kératite, sur les vascularites graves mettant en jeu le pronostic vital et sur la maladie auto-immune responsable. La prise en charge peut comprendre des techniques locales de préservation tissulaire (p. ex., lentille pansement, greffe de membrane amniotique). Les traitements chirurgicaux (p. ex., patchs cornéo-scléraux) sont à éviter en contexte inflammatoire. Des inhibiteurs de collagénase peuvent également être proposés (tétracycline systémique ou N-acétylcystéïne à 20%).

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