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La personne infectée a de la fièvre, des ganglions lymphatiques enflés, une douleur dans les membres et à l’aine, et, si l’infection devient chronique, l’œdème peut devenir permanent et défigurant.
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Le diagnostic repose sur l’identification des larves de ver (microfilaires) dans un échantillon de sang.
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Les personnes infectées sont généralement traitées par la diéthylcarbamazine, qui tue les larves immatures dans le sang et certains des vers adultes.
(Voir également Présentation des infections parasitaires et Présentation des filarioses.)
La filariose lymphatique est une filariose fréquemment responsable d’invalidité permanente dans le monde entier. Environ 120 millions de personnes sont infectées, et 40 millions de personnes ont été défigurées par la maladie. La filariose lymphatique est due à
Transmission de la filariose lymphatique
La filariose lymphatique est transmise lorsqu’un moustique infecté pique une personne et dépose des larves du ver dans la peau de la personne. Les larves passent dans le système lymphatique, où elles parviennent à maturité. Les vers adultes peuvent faire 4 à 10 centimètres de long. Les adultes produisent des millions de larves (appelées microfilaires) qui circulent dans le sang et le système lymphatique. L’infection se propage lorsqu’un moustique pique une personne infectée, puis pique une autre personne.
Symptômes
Les symptômes de la filariose lymphatique sont provoqués par les vers adultes. Les microfilaires ne produisent pas de symptômes et disparaissent progressivement de la circulation sanguine une fois que la personne a quitté la région touchée par l’infection.
Stade précoce de l’infection (aiguë)
Tôt au cours de l’infection, la personne infectée peut présenter des symptômes pendant 4 à 7 jours. Elle peut présenter une fièvre, une hypertrophie (gonflement) des ganglions au niveau de l’aine et des aisselles, et des douleurs au niveau de l’aine et des membres. Du pus peut s’accumuler dans une jambe et diffuser à la surface de la peau, produisant une cicatrice.
Les infections bactériennes de la peau et des tissus sous-cutanés sont plus probables parce que les vers obstruent les vaisseaux lymphatiques, ce qui affaiblit la capacité du système immunitaire à défendre la peau et les tissus adjacents contre les bactéries.
Souvent, les symptômes disparaissent, puis reviennent. Ils sont plus sévères quand la personne est exposée à l’infection pour la première fois.
Infection chronique
Après de nombreuses années d’infection, les vaisseaux lymphatiques s’élargissent. La plupart des personnes sont asymptomatiques. Mais chez certains, le gonflement devient progressivement permanent (chronique). Les jambes sont affectées le plus souvent, mais les bras, les seins, et les organes génitaux peuvent l’être aussi. Ce gonflement (appelé lymphœdème) se développe parce que :
Le gonflement rend la peau spongieuse. Une pression appliquée sur la peau laisse une empreinte qui ne disparaît pas immédiatement (il s’agit d’un œdème prenant le godet). Le gonflement chronique peut durcir et épaissir la peau (éléphantiasis). Chez les hommes, le scrotum peut enfler.
Les infections mycosiques et bactériennes de la peau sont fréquentes chez les personnes présentant une filariose lymphatique. Ces infections contribuent au développement d’éléphantiasis des jambes et parfois des bras, ainsi que d’un œdème massif du scrotum dans certains cas.
Certaines personnes ont de légères douleurs articulaires et du sang dans les urines.
Plus rarement, les poumons sont affectés par des microfilaires dans la circulation sanguine, ce qui entraîne une affection appelée éosinophilie pulmonaire tropicale. La personne infectée peut présenter une légère fièvre, une toux, ou une respiration sifflante et se sentir essoufflée. Si l’infection persiste, un tissu cicatriciel (fibrose) peut se former dans les poumons.
Diagnostic
Le diagnostic de la filariose lymphatique repose sur l’identification des microfilaires dans un échantillon de sang examiné au microscope. L’échographie permet de visualiser les vers adultes qui se déplacent dans les vaisseaux lymphatiques élargis.
Des analyses de sang qui peuvent permettre d’identifier rapidement des signes d’infection (anticorps dirigés contre le ver par exemple) ont été développées. (Les anticorps sont des protéines produites par le système immunitaire qui participent à la défense de l’organisme contre une attaque particulière, y compris celle de parasites.) Cependant, les analyses de sang sont limitées, car elles ne permettent pas de faire la différence entre les vers responsables de la filariose lymphatique et d’autres vers, ni entre une infection passée et une infection actuelle.
Prévention
Le meilleur moyen de se protéger contre la filariose lymphatique est d’éviter de se faire piquer par les moustiques en prenant les mesures suivantes :
Dans les régions où la filariose lymphatique est endémique, la diéthylcarbamazine peut être efficace pour prévenir l’infection. Ce médicament réduit le nombre de microfilaires dans le sang des personnes infectées et de ce fait empêche la propagation de l’infection. Dans certaines régions, de la diéthylcarbamazine a été ajoutée au sel de table.
Traitement
Traitement de l’infection aiguë
Traitement de l’infection chronique
Généralement, la filariose lymphatique est traitée avec de la diéthylcarbamazine. Ce médicament est pris par voie orale pendant 1 ou 12 jours. Il tue les microfilaires et certains vers adultes.
Avant de traiter les personnes avec de la diéthylcarbamazine, les médecins vérifient qu’elles ne sont pas atteintes de loase et d’onchocercose, car la diéthylcarbamazine peut avoir des effets secondaires graves chez les personnes atteintes de ces infections.
Traitement des effets de l’infection chronique
Les effets de l’infection chronique sont traités.
Le gonflement chronique nécessite un soin cutané méticuleux. Il faut faire attention de ne pas abîmer la peau et de nettoyer avec soin toutes coupures ou écorchures aussi petites soient-elles. Ces soins contribuent à prévenir les infections bactériennes. Le gonflement peut être réduit en enveloppant le membre affecté de bandages élastiques ou en le surélevant. En cas d’éléphantiasis sévère, comprenant le gonflement du scrotum, une procédure chirurgicale peut être pratiquée pour améliorer le drainage du système lymphatique.
Les infections bactériennes de la peau sont traitées avec des antibiotiques par voie orale. Les antibiotiques peuvent ralentir ou prévenir l’évolution vers l’éléphantiasis.
Pour les problèmes pulmonaires, la diéthylcarbamazine prise pendant 14 à 21 jours est efficace. Toutefois, l’infection revient chez près d’un quart des personnes. Il faut alors répéter le traitement.