Puisque ce sont les différentes saveurs qui dépendent des arômes pour stimuler les chémorécepteurs olfactifs, l'odorat et le goût sont physiologiquement interdépendants. Le dysfonctionnement de l'un affecte souvent l'autre. Les troubles de l'olfaction et du goût sont rarement invalidants ou mettent rarement la vie en danger. De ce fait, ils ne reçoivent souvent pas une attention médicale particulière bien que leurs effets sur la qualité de la vie puissent être importants.
Goût
Bien que les sensations gustatives anormales puissent être dues à des pathologies psychiatriques, les causes locales doivent toujours être recherchées. L'intégrité des nerfs glossopharyngien et facial peut être précisée en testant le goût de la face dorsale de la langue avec du sucre, du sel, du vinaigre (acidité) et de la quinine (amertume).
La sécheresse de la muqueuse orale causée par un tabagisme excessif, un syndrome de Sjögren, une radiothérapie de la tête et du cou ou une desquamation de la langue peut altérer le goût, ainsi que divers médicaments (p. ex., ceux qui ont des propriétés anticholinergiques et la vincristine) altèrent le goût. Dans tous ces exemples, les récepteurs gustatifs sont atteints de façon diffuse. En cas d'atteinte limitée unilatérale de la langue (p. ex., dans la paralysie faciale a frigore [ou paralysie de Bell]), une agueusie (perte du goût) est rarement décelée en cas de paralysie faciale idiopathique. Une perte soudaine du goût peut être un symptôme précoce de la maladie à coronavirus de 2019 (COVID-19), causée par le severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2).
Odorat
L'incapacité à détecter certaines odeurs, comme le gaz ou la fumée, peut être dangereuse et plusieurs pathologies systémiques ou intracrâniennes doivent être éliminées avant de considérer que les symptômes sont sans risque. Il n'est pas certain que des affections du tronc cérébral (atteinte du noyau solitaire) puissent causer des troubles de l'olfaction et du goût car d'autres manifestations neurologiques sont habituellement au premier plan.
L'anosmie (perte complète de l'olfaction) est probablement l'anomalie la plus fréquente. Une hyperosmie (sensibilité accrue aux odeurs) est souvent l'indice d'une personnalité névrotique ou histrionique mais peut survenir de manière intermittente en cas de troubles convulsifs. La dysosmie (perception olfactive désagréable ou déformée) peut survenir au cours d'infections sinusiennes, d'atteinte partielle des bulbes olfactifs ou d'une dépression. Certains cas, accompagnés d'un goût désagréable, sont la conséquence d'une mauvaise hygiène dentaire. L'épilepsie temporale peut entraîner des hallucinations olfactives brèves, saisissantes, désagréables. L'hyposmie (perte partielle du sens olfactif) et l'hypogueusie (diminution du sens gustatif) peuvent généralement succéder à un épisode grippal de manière transitoire. Une perte soudaine de l'odorat peut également être un symptôme précoce du COVID-19.
Comment les saveurs sont perçues
Médicaments mentionnés dans cet article
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vincristine |
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