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Cancer du pancréas

Par

Minhhuyen Nguyen

, MD, Fox Chase Cancer Center, Temple University

Examen médical mars 2021
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Le cancer du pancréas, principalement l'adénocarcinome canalaire, représente environ 57 600 cas et 47 050 décès par an aux États-Unis (1 Références générales Le cancer du pancréas, principalement l'adénocarcinome canalaire, représente environ 57 600 cas et 47 050 décès par an aux États-Unis ( 1). Les symptômes comprennent un amaigrissement, des douleurs... en apprendre davantage ). Les symptômes comprennent un amaigrissement, des douleurs abdominales et un ictère. Le diagnostic repose sur la TDM ou l'IRM/CPIRM, puis sur l'échographie endoscopique. Le traitement est la chirurgie associée à une chimiothérapie et à une radiothérapie adjuvante. Le pronostic est défavorable car la maladie est souvent diagnostiquée à un stade avancé.

Les adénocarcinomes du pancréas exocrine développés aux dépens des cellules canalaires sont 9 fois plus fréquents que ceux développés à partir des cellules acineuses; 80% apparaissent au niveau de la tête du pancréas. L'âge moyen d'apparition des adénocarcinomes pancréatiques est de 55 ans et il est de 1,5 à 2 fois plus fréquent chez l'homme.

Références générales

Symptomatologie du cancer du pancréas

Les symptômes du cancer du pancréas tels que la douleur et la perte de poids ne sont pas spécifiques, ce qui conduit à un diagnostic plus tardif lorsque la maladie s'est propagée. Au moment du diagnostic, 90% des patients ont des tumeurs déjà localement avancées qui ont envahi les structures rétropéritonéales et les ganglions lymphatiques régionaux ou ayant déjà métastasé vers le foie ou les poumons.

La plupart des patients souffrent de douleurs abdominales sévères de localisation habituellement épigastriques qui irradient habituellement dans le dos. La perte de poids est fréquente. Les adénocarcinomes de la tête du pancréas entraînent un ictère rétentionnel (qui peut causer un prurit) chez 80 à 90% des patients. Le cancer du corps et de la queue entraîne plutôt une compression de la veine splénique, générant ainsi une splénomégalie, des varices gastriques et œsophagiennes et des hémorragies digestives.

Ce cancer cause l'apparition d'un diabète chez 25 à 50% des patients, d'où l'apparition de symptômes d'intolérance au glucose (p. ex., polyurie et polydipsie). Le cancer du pancréas peut aussi perturber la production d'enzymes digestives par le pancréas (insuffisance pancréatique exocrine) chez certains patients et la capacité de décomposer les aliments et absorber les éléments nutritifs (malabsorption Revue générale des malabsorptions La malabsorption est une assimilation insuffisante des substances alimentaires due à des anomalies de la digestion, de l'absorption ou du transport des nutriments. La malabsorption peut affecter... en apprendre davantage ). Cette malabsorption provoque des ballonnements et des gaz et une diarrhée aqueuse, grasse et/ou malodorante, conduisant à une perte de poids et à des carences en vitamines.

Diagnostic du cancer du pancréas

  • TDM ou imagerie par résonance magnétique/cholangiopancréatographie par résonance magnétique (IRM/CPIRM), suivie d'une échographie endoscopique

  • L'antigène CA19-9 est intéressant pour le suivi (pas pour le dépistage)

Les examens préférés sont une TDM hélicoïdale abdominale utilisant une technique pancréatique ou une IRM/CPIRM; ceux-ci sont suivis d'une échographie endoscopique avec aspiration à l'aiguille fine (EUS/FNA) pour le diagnostic tissulaire et pour évaluer la résécabilité chirurgicale. La TDM ou l'IRM/CPIRM sont généralement choisies en fonction de la disponibilité et de l'expertise locales. Même si ces examens d'imagerie montrent une maladie non résécable ou métastatique apparente, une échocardiographie urinaire/extracellulaire ou une aspiration percutanée à l'aiguille d'une lésion accessible est effectuée pour obtenir un diagnostic tissulaire. Si la TDM montre une tumeur potentiellement résécable ou si elle ne met en évidence aucune tumeur, on réalise une IRM/CPIRM (cholangiopancréatographie par résonance magnétique) ou une écho-endoscopie pour préciser le stade de la maladie ou pour identifier les petites tumeurs non visibles à la TDM. Les patients qui ont un ictère obstructif peuvent avoir une cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique comme première procédure diagnostique.

Un bilan biologique standard doit être effectué. On peut retrouver une cholestase (augmentation des phosphatases alcalines et de la bilirubine) en cas d'obstruction des voies biliaires ou de métastases hépatiques. Le CA 19-9 peut être utilisé pour le suivi des patients chez qui a été diagnostiqué un cancer du pancréas et pour dépister les patients à haut risque (p. ex., le sujets qui ont une pancréatite héréditaire; ceux qui ont ≥ 2 membres de la famille du premier degré qui ont un cancer du pancréas, un syndrome de Peutz-Jeghers Syndrome de Peutz-Jeghers Le syndrome de Peutz-Jeghers est une affection autosomique dominante caractérisée par des polypes hamartomateux multiples au niveau de l'estomac, de l'intestin grêle et du côlon ainsi que des... en apprendre davantage Syndrome de Peutz-Jeghers ou des mutations de BRCA2 ou de HNPCC Syndrome de Lynch Le syndrome de Lynch est une maladie autosomique dominante qui est responsable de 2 à 3% des cas de cancer colorectal. Les symptômes, les modalités du diagnostic initial et le traitement sont... en apprendre davantage ). Cependant, ce test n'est pas suffisamment sensible ni spécifique pour être utilisé dans le dépistage de masse. Les taux élevés doivent baisser si le traitement est efficace; une augmentation ultérieure de son taux est en faveur d'une progression. L'amylasémie et la lipasémie sont habituellement normales.

Pronostic du cancer du pancréas

Le pronostic du cancer du pancréas varie avec le stade mais est globalement mauvais (survie à 5 ans: < 2%), car de nombreux patients ont une maladie évoluée au moment du diagnostic.

Traitement du cancer du pancréas

  • Procédure de Whipple (duodénopancréatectomie)

  • Chimiothérapie et radiothérapie adjuvantes

  • Contrôle des symptômes

Au moment du diagnostic, près de 80 à 90% des patients se présentent avec un cancer du pancréas non résécable chirurgicalement du fait de la présence de métastases ou d'un envahissement des principaux axes vasculaires. Suivant la topographie de la tumeur, la technique de choix de la résection du cancer est le plus souvent la procédure de Whipple (duodénopancréatectomie). Un traitement adjuvant par une association comprenant la gemcitabine est à présent recommandé (1 Référence pour le traitement Le cancer du pancréas, principalement l'adénocarcinome canalaire, représente environ 57 600 cas et 47 050 décès par an aux États-Unis ( 1). Les symptômes comprennent un amaigrissement, des douleurs... en apprendre davantage ) et une radiothérapie externe est habituellement pratiquée avec des taux de survie de 40% à 2 ans et de 25% à 5 ans. Cette association est également utilisée en cas de tumeurs localisées mais non résécables et permet de porter la médiane de survie à 1 an environ. La gemcitabine et d'autres médicaments peuvent être plus efficaces que la chimiothérapie à base de 5-fluorouracile, mais aucun médicament, seul ou en association, n'est nettement supérieur pour prolonger la survie. Le patient présentant des métastases hépatiques ou autres peut être traité par chimiothérapie, mais le pronostic est défavorable avec ou sans ce traitement et certains patients peuvent choisir de ne pas le suivre.

Si au moment de l'intervention la tumeur se révèle inextirpable et qu'une obstruction biliaire ou gastroduodénale est présente ou imminente, une double dérivation gastrique et biliaire est généralement réalisée pour lever l'obstruction. Chez le patient dont les lésions sont inopérables et qui présente un ictère, une mise en place de prothèse biliaire sous contrôle endoscopique est appropriée pour traiter l'ictère. Un stent duodénal est fréquemment posé. Cependant, la dérivation chirurgicale doit être envisagée en cas de lésions inextirpables si l'espérance de vie est > 6 à 7 mois, pour éviter les complications associées à la prothèse.

Traitement symptomatique

  • Antalgiques, habituellement des opiacés

  • Parfois, procédures pour maintenir la perméabilité des voies biliaires

  • Parfois supplémentation en enzymes pancréatiques

Au stade terminal, la plupart des patients souffrent de douleurs invalidantes puis décèdent. Par conséquent, le traitement symptomatique est aussi important que le contrôle de la maladie. Des soins de fin de vie appropriés doivent donc être discutés (Le patient en fin de vie Le patient en fin de vie Les patients mourants peuvent avoir des besoins différents de ceux des autres patients. Afin que leurs besoins puissent être satisfaits, les patients mourants doivent d'abord être identifiés... en apprendre davantage ).

Le patient qui ressent une douleur modérée à sévère doit recevoir un opiacé oral à la posologie adéquate pour le soulager. Le risque de dépendance, s'il existe, ne doit pas empêcher de contrôler efficacement la douleur. Dans la douleur chronique, les formes à longue durée d'action (p. ex., fentanyl transdermique, oxycodone, oxymorphone) sont habituellement les traitements de choix. La réalisation d'un bloc splanchnique (cœliaque) chirurgical ou percutané permet de contrôler la douleur chez certains patients. Chez le patient qui a des douleurs insoutenables, l'administration d'opiacés en sous-cutané ou IV ainsi que des perfusions épidurales ou intrathécales apportent davantage de soulagement.

Si la chirurgie palliative ou la pose endoscopique d'une prothèse biliaire ne parviennent pas à soulager le prurit secondaire à l'ictère rétentionnel, le prurit peut être traité avec cholestyramine (4 g par voie orale 1 à 4 fois/jour).

L'insuffisance pancréatique exocrine est compensée des gélules d'enzymes pancréatiques d'origine porcine (pancrélipase). Un certain nombre de produits sont disponibles dans le commerce et la quantité d'enzyme par gélule varie. Le dosage nécessaire est fonction des symptômes du patient, de l'importance de la stéatorrhée et de la teneur en graisse du régime. Généralement, on considère que les patients doivent ingérer suffisamment de suppléments enzymatiques pour obtenir environ 25 000 à 40 000 UI de lipase avant un repas habituel et environ 5000 à 25 000 UI de lipase par collation. Si un repas dure longtemps (comme au restaurant), certains de ces comprimés doivent être pris pendant le repas. Le pH optimal intraluminal pour les enzymes est de 8; ainsi, certains prescrivent un inhibiteur de la pompe à protons ou un anti-H2 2 fois/jour. Le diabète sucré doit être surveillé et contrôlé attentivement.

Référence pour le traitement

  • 1. Neoptolemos JP, Palmer DH, Ghaneh P, et al: Comparison of adjuvant gemcitabine and capecitabine with gemcitabine monotherapy in patients with resected pancreatic cancer (ESPAC-4): A multicentre, open-label, randomised, phase 3 trial. Lancet 389(10073):1011–1024, 2017. doi: 10.1016/S0140-6736(16)32409-6

Points clés

  • Le cancer du pancréas est particulièrement fatal, généralement parce qu'il est diagnostiqué à un stade avancé.

  • Les facteurs de risque importants comprennent le tabagisme et un antécédent de pancréatite chronique; l'alcoolisme ne semble pas être un facteur de risque indépendant.

  • Le diagnostic repose sur la TDM ou l'imagerie par résonance magnétique/cholangiopancréatographie par résonance magnétique (IRM/CPIRM) et l'échographie endoscopique; les taux d'amylase et de lipase sont habituellement normaux et l'antigène CA 19-9 n'est pas suffisamment sensible ou spécifique pour être utilisé dans le dépistage de la population.

  • Au moment du diagnostic, près de 80 à 90% des patients se présentent avec un cancer du pancréas non résécable chirurgicalement du fait de la présence de métastases ou d'un envahissement des principaux axes vasculaires.

  • Effectuer une procédure de Whipple lorsque la chirurgie est possible et administrer la chimiothérapie et une radiothérapie adjuvantes.

  • Il convient de contrôler les symptômes par une analgésie appropriée, de pratiquer une dérivation gastrique et/ou biliaire pour soulager les symptômes d'obstruction, et parfois des suppléments d'enzymes pancréatiques.

Cystadénocarcinome

Le cystadénocarcinome est une tumeur pancréatique rare se développant à partir d'une dégénérescence maligne d'un cystadénome mucineux, se manifestant par des douleurs abdominales épigastriques et une masse abdominale palpable.

Le diagnostic de cystadénocarcinome est établi par la TDM ou l'IRM abdominale, qui montrent généralement une masse kystique contenant des débris; la masse peut être interprétée comme un adénocarcinome nécrotique ou un pseudokyste pancréatique.

Contrairement à l'adénocarcinome canalaire, le cystadénocarcinome a un pronostic relativement bon. Seulement 20% des patients ont des métastases au moment de l'opération; l'exérèse complète de la tumeur par pancréatectomie caudale ou totale ou par procédure de Whipple aboutit à une survie de 65% à 5 ans.

Tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses

La tumeur intracanalaire papillaire et mucineuse est un cancer qui se traduit par une hypersécrétion de mucus et une obstruction canalaire. L'histologie peut être bénigne, borderline ou maligne. La plupart des tumeurs (80%) surviennent chez la femme et dans la queue du pancréas (66%).

Le diagnostic de tumeur papillaire-mucineuse intra-canalaire est établi par TDM ou IRM.

La résection chirurgicale est le traitement de choix des tumeurs intracanalaires papillaires-mucineuses avec dysplasie de haut grade qui ont évolué vers un carcinome invasif ou qui ont des caractéristiques qui suggèrent un risque élevé de développer un cancer. Grâce à la chirurgie, le taux de survie à 5 ans est > 95% pour les cas bénins et borderline et de 50 à 75% pour les tumeurs malignes.

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