Ce que les patients doivent savoir sur la BPCO

Commentaire09/30/25 Robert A. Wise, MD, Johns Hopkins Asthma and Allergy Center

Lorsque l’on parle des dangers du tabagisme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est l’une des maladies dont il est question. En réalité, le tabagisme est la cause la plus importante de BPCO.

La BPCO est une cause fréquente de décès, représentant environ 140 000 décès chaque année aux États-Unis. Les personnes atteintes de BPCO prennent plus de temps à expirer tout l’air de leurs poumons, souvent en raison d’un rétrécissement et de lésions au niveau des voies respiratoires. L’air reste ainsi piégé dans les poumons. Au fil du temps, cela entraîne une toux chronique, un essoufflement, des limitations lors de l’activité physique et un risque accru de contracter des infections respiratoires.

Bien que la BPCO soit l’une des principales causes de décès, les personnes peuvent prendre des mesures pour contrôler la maladie. Il existe des traitements qui peuvent améliorer la qualité de vie des personnes et les aider à vivre plus longtemps avec la BPCO. Voici 4 points que les personnes et les aidants doivent savoir au sujet de la BPCO.

1. La BPCO englobe d’autres maladies respiratoires

La BPCO est un terme générique qui inclut la bronchite chronique obstructive et l’emphysème.

La bronchite chronique est caractérisée par la présence d’une toux qui produit des expectorations pendant au moins 3 mois sur 2 années consécutives. Lorsque la bronchite chronique implique une obstruction du débit aérien, on la qualifie de bronchite chronique obstructive. L’emphysème est défini comme la destruction étendue et irréversible des parois alvéolaires (les cellules qui supportent les sacs d’air, dits alvéoles, qui constituent les poumons) et la dilatation d’un grand nombre de ces alvéoles. Les médecins réalisent souvent des tests de la fonction pulmonaire pour aider à confirmer le diagnostic.

La bronchite chronique et l’emphysème peuvent survenir en même temps chez une personne. La gravité de l’obstruction du débit aérien représente le facteur déterminant pour établir comment la personne se sent et fonctionne.

Bien qu’elle soit souvent liée à des facteurs environnementaux comme le tabagisme, la BPCO peut également être héréditaire. Si une personne jeune développe une BPCO, surtout en cas d’antécédents familiaux de BPCO, le taux sanguin d’alpha-1 antitrypsine doit être mesuré pour établir un éventuel déficit en alpha-1 antitrypsine. Si ce taux est bas, d’autres tests génétiques peuvent être réalisés, notamment à l’aide d’un écouvillon buccal (prélèvement au niveau de la joue) ou d’un test par piqûre du doigt (prélèvement d’une goutte de sang séché), pour confirmer la présence de la maladie. Cette maladie génétique est également soupçonnée lorsque la BPCO apparaît chez des personnes n’ayant jamais fumé.

2. La BPCO diffère de l’asthme

L’asthme est une autre maladie respiratoire très fréquente qui peut provoquer des symptômes similaires à ceux de la BPCO. Outre une toux qui produit des expectorations, les personnes atteintes à la fois d’asthme et de bronchite chronique peuvent présenter un sifflement, un essoufflement et une obstruction du débit aérien partiellement réversible. Certaines personnes peuvent également présenter une BPCO en même temps que de l’asthme. Il s’agit du syndrome de chevauchement asthme-BPCO. Les personnes atteintes des deux troubles sont traitées principalement pour l’asthme.

L’une des principales différences entre la BPCO et l’asthme est que l’obstruction du débit aérien dans l’asthme est complètement réversible chez la plupart des personnes, que ce soit spontanément ou avec traitement. Dans la BPCO, l’obstruction du débit aérien par emphysème n’est généralement pas réversible, mais le spasme des muscles lisses bronchiques, l’inflammation et l’hypersécrétion de mucus sont tous potentiellement réversibles. Des médicaments inhalés sont disponibles sous différentes formes, notamment les aérosols-doseurs portatifs, les inhalateurs de poudre sèche et les nébuliseurs, et permettent de détendre les muscles des voies respiratoires et de soulager les symptômes de BPCO.

Tant la BPCO que l’asthme peuvent présenter des poussées, également appelées exacerbations. Les poussées d’asthme peuvent être déclenchées par des allergies, des infections ou encore une activité physique. En revanche, dans le cas de la BPCO, ces poussées sont généralement déclenchées par une infection virale ou une exposition à des niveaux élevés de pollution atmosphérique. Les poussées de BPCO sont caractérisées par une aggravation de l’essoufflement et la production excessive de glaires jaunes ou vertes. Ces poussées doivent être traitées le plus rapidement possible.

3. Un traitement précoce peut être utile

L’une des idées reçues les plus courantes au sujet de la BPCO est qu’on ne peut rien faire. En réalité, il existe des traitements efficaces qui permettent d’augmenter les capacités en termes d’activité physique, de réduire les symptômes, d’améliorer la fonction pulmonaire globale et de prolonger la survie. La BPCO met souvent des années à progresser, et plus les personnes prennent des mesures proactives tôt pour la traiter, le mieux c’est.

Le maintien d’un mode de vie sain est une mesure importante. Il s’agit de maintenir un poids corporel normal, de pratiquer une activité physique régulière et d’avoir une alimentation saine. En plus des médicaments comme les médicaments inhalés, toutes les personnes atteintes de BPCO doivent recevoir un vaccin contre la grippe chaque année. La vaccination antipneumococcique ainsi que la vaccination contre le COVID-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS) sont également utiles.

4. Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer

La chose la plus importante que les personnes peuvent faire pour améliorer leur santé en cas de BPCO est d’arrêter de fumer. En cas d’obstruction légère à modérée, l’arrêt du tabac permet souvent d’amoindrir la toux, de réduire la quantité de crachats et de ralentir le développement de l’insuffisance respiratoire. À n’importe quel stade de la maladie, l’arrêt du tabac est bénéfique. 

Lorsqu’il s’agit d’arrêter de fumer, le mieux est d’essayer plusieurs stratégies en même temps, notamment :

  • se fixer une date précise pour arrêter ;
  • utiliser des techniques de modification du comportement (rendre difficile de se procurer des cigarettes ou se récompenser en cas d’abstention sur des périodes de temps de plus en plus longues) ;
  • s’engager dans une thérapie de groupe et des séances de soutien ;
  • utiliser des substituts de nicotine (gommes à mâcher à la nicotine, patch cutané à la nicotine, inhalateur à la nicotine, pastilles à la nicotine ou spray nasal à la nicotine) ;
  • prendre des médicaments conçus pour diminuer les états de manque du tabac.

Il existe de nombreuses ressources permettant aux personnes atteintes de BPCO de trouver une communauté et d’en apprendre davantage sur la maladie. La COPD Foundation (Fondation de la BPCO) fournit des informations sur le diagnostic et le traitement de la BPCO, ainsi que des outils pour soutenir les personnes atteintes de BPCO et leurs aidants. Le Better Breathers Club de l’American Lung Association (Association américaine du poumon) fournit aux personnes atteintes de maladies pulmonaires du matériel éducatif, un soutien et une communauté.

Pour plus d’informations sur la BPCO, veuillez consulter la page des Manuels ou la page Les faits en bref à ce sujet.