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Méningite chez l’enfant

Par

Geoffrey A. Weinberg

, MD, Golisano Children’s Hospital

Vérifié/Révisé sept. 2021 | Modifié déc. 2022
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Les faits en bref
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Bien qu’une méningite puisse se développer chez tous les enfants, le risque est particulièrement élevé chez les enfants souffrant de drépanocytose Drépanocytose La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire qui touche l’hémoglobine (la protéine des globules rouges qui transporte l’oxygène) caractérisée par la présence conjointe de globules... en apprendre davantage Drépanocytose et les enfants sans rate Présentation de la rate La rate, organe spongieux, mou, à peu près de la taille du poing, est située dans le quadrant supérieur gauche de l’abdomen, juste au-dessous de la cage thoracique. Elle est irriguée par l’artère... en apprendre davantage . Les enfants présentant des malformations congénitales du visage et du crâne peuvent avoir des déformations des os qui permettent aux bactéries d’accéder aux méninges. Les enfants dont le système immunitaire est affaibli, tels que les enfants atteints de SIDA ou traités par chimiothérapie, sont plus susceptibles de souffrir d’une méningite.

Causes de la méningite chez l’enfant

Chez le nouveau-né, la méningite découle généralement d’une infection du sang (septicémie Septicémie et choc infectieux La septicémie est une réaction grave de l’ensemble du corps à une bactériémie ou à une autre infection plus un dysfonctionnement ou une défaillance d’un système essentiel de l’organisme. Un... en apprendre davantage ). Classiquement l’infection est due à des bactéries transmises lors du passage dans la filière génitale de la mère, en général des streptocoques du groupe B, Escherichia coli ou Listeria monocytogenes.

Les nourrissons plus âgés et les enfants développent généralement l’infection par contact avec des sécrétions respiratoires (comme la salive ou le mucus nasal) contenant les bactéries à l’origine de la méningite. Les bactéries qui infectent les nourrissons et les enfants plus âgés incluent Streptococcus pneumoniae et Neisseria meningitidis. Dans le passé, Haemophilus influenzae de type b a été la cause la plus fréquente de méningite, jusqu’à la diffusion à grande échelle de sa vaccination Calendrier de vaccination infantile La plupart des médecins respectent le calendrier de vaccination recommandé par les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC : voir... en apprendre davantage . Les vaccins actuels contre Streptococcus pneumoniae (appelés vaccins conjugués antipneumococciques Vaccin pneumococcique Les vaccins pneumococciques permettent de protéger contre les infections bactériennes dues à Streptococcus pneumoniae (pneumocoques). Les infections à pneumocoques comprennent les infections... en apprendre davantage ) et contre Neisseria meningitidis (appelés vaccins conjugués antiméningococciques Vaccin antiméningococcique Le vaccin contre le méningocoque protège contre les infections causées par la bactérie Neisseria meningitidis (méningocoques). Les infections à méningocoque peuvent conduire à une méningite... en apprendre davantage ) raréfient également les méningites infantiles dues à ces organismes.

Symptômes de la méningite chez l’enfant

Les symptômes de la méningite varient selon l’âge. Lorsque les enfants développent des symptômes impliquant le cerveau (tels qu’une somnolence anormale ou une confusion), la méningite peut évoluer très rapidement. Jusqu’à 15 % des enfants présentant une méningite bactérienne sont inconscients (comateux) ou presque inconscients lorsqu’ils sont hospitalisés.

Nouveau-nés et enfants de moins de 12 mois

Les nouveau-nés et enfants de moins de 12 mois présentent rarement une nuque raide (symptôme fréquent chez les enfants plus âgés) et sont incapables de communiquer une gêne spécifique. Chez ces jeunes enfants, certains signes importants de maladie doivent alerter les parents d’un problème éventuellement grave, notamment :

  • Agitation et irritabilité inhabituelles (particulièrement lorsqu’ils sont portés)

  • Somnolence anormale (léthargie)

  • Mauvaise alimentation

  • Température corporelle trop élevée ou trop basse

  • Vomissements

  • Éruption cutanée

  • Convulsions

Près d’un tiers des nouveau-nés atteints d’une méningite bactérienne présentent également des convulsions Convulsions chez l’enfant Les convulsions se produisent lors de perturbations périodiques de l’activité électrique cérébrale, entraînant une dysfonction transitoire des fonctions cérébrales à des degrés variables. Lorsque... en apprendre davantage . Et près de 20 % des nourrissons et jeunes enfants qui présentent une méningite bactérienne ont des convulsions. Parfois, les nerfs qui contrôlent certains mouvements des yeux et du visage peuvent être endommagés par les bactéries et entraîner un strabisme ou une altération de l’expression faciale (différences entre les deux côtés du visage).

Chez 33 à 50 % environ des nouveau-nés souffrant de méningite, l’élévation de la pression du liquide céphalorachidien peut rendre les fontanelles (points mous entre les os du crâne) bombées ou fermes au toucher. Ces signes apparaissent en général en 1 à 2 jours au moins, mais l’état de certains nourrissons, en particulier ceux de moins de 3 ou 4 mois, s’aggrave très rapidement, passant de normal à un état proche de la mort en moins de 24 heures.

Rarement, certaines bactéries peuvent entraîner la formation de poches de pus (abcès) dans le cerveau des nourrissons souffrant de méningite. Au fur et à mesure de la croissance des abcès, la pression sur le cerveau augmente (ce que l’on appelle pression intracrânienne), provoquant des vomissements, une augmentation du périmètre crânien et un bombement des fontanelles.

Enfants plus grands et adolescents

Les enfants plus grands et les adolescents atteints de méningite ont en général une évolution sur plusieurs jours :

  • Fièvre

  • Céphalées

  • Confusion

  • Nuque raide

Diagnostic de la méningite chez l’enfant

  • Ponction lombaire

  • Analyses de sang et d’urine

  • Parfois, examens d’imagerie

Le diagnostic d’une méningite bactérienne repose sur le prélèvement d’un échantillon de liquide céphalorachidien recueilli par rachicentèse Ponction lombaire Des examens complémentaires peuvent être nécessaires pour confirmer un diagnostic suggéré par des antécédents médicaux et par l’ examen neurologique. L’électroencéphalographie (EEG) est une... en apprendre davantage Ponction lombaire (ponction lombaire). Le liquide est analysé, puis toutes les bactéries présentes dans cet échantillon sont examinées et développées (mises en culture Culture des micro-organismes Les maladies infectieuses sont dues à des micro-organismes, tels que des bactéries, des virus, des champignons et des parasites. Le médecin suspecte une infection en se basant sur les symptômes... en apprendre davantage ) dans un laboratoire pour être identifiées. Parfois, les symptômes de la méningite bactérienne sont provoqués par d’autres infections, comme une inflammation du cerveau (encéphalite Encéphalite L’encéphalite est une inflammation du cerveau qui se produit lorsqu’un virus infecte directement le cerveau ou lorsqu’un virus, un vaccin ou autre chose déclenche une inflammation. La moelle... en apprendre davantage ) ou un autre type de méningite, non provoqué par des bactéries. L’échantillon est donc également analysé pour rechercher et exclure ces autres causes possibles des symptômes de l’enfant.

Parfois, la rachicentèse ne peut être réalisée car l’enfant présente des signes de pression intracrânienne accrue, de lésion cérébrale ou de trouble hémorragique. Dans ces cas-là, des hémocultures sont également effectuées pour rechercher la présence de bactéries dans le sang. Ces enfants subiront une rachicentèse dès qu’elle sera sans danger pour eux.

Pronostic de la méningite chez l’enfant

Même avec un traitement précoce et adapté, une méningite bactérienne est mortelle chez 5 à 25 % des nouveau-nés atteints et chez 5 à 10 % des nourrissons et des enfants atteints.

Chez les nourrissons et les enfants, le taux de mortalité varie de 3 à 5 % en cas d’infection par Haemophilus influenzae de type b, de 5 à 10 % en cas d’infection par Neisseria meningitidis et de 10 à 20 % en cas d’infection par Streptococcus pneumoniae.

Parmi les nouveau-nés qui survivent, 20 à 50 % développent des problèmes cérébraux et nerveux graves, tels qu’une accumulation de liquide excessive dans les espaces ouverts normaux à l’intérieur du cerveau (hydrocéphalie Hydrocéphalie L’hydrocéphalie désigne une accumulation de liquide dans les cavités normales du cerveau (ventricules) et/ou entre les couches de tissus interne et moyenne qui entourent le cerveau (espace sous-arachnoïdien)... en apprendre davantage Hydrocéphalie ), une perte auditive Altération de la fonction auditive chez l’enfant Les troubles de l’audition désignent tout degré de perte auditive, légère à sévère, et peuvent survenir en cas de problème au niveau d’une partie de l’oreille, y compris des oreilles interne... en apprendre davantage Altération de la fonction auditive chez l’enfant et un déficit intellectuel Déficit intellectuel Le déficit intellectuel correspond à des fonctions intellectuelles très nettement en dessous de la moyenne présentes dès la naissance ou la petite enfance, entraînant des limitations de la capacité... en apprendre davantage . Jusqu’à 30 % présentent des complications moins graves, comme des troubles de l’apprentissage Troubles de l’apprentissage Les troubles de l’apprentissage sont une inaptitude à acquérir, retenir ou de manière générale à utiliser des connaissances ou informations spécifiques, résultant d’une déficience d’attention... en apprendre davantage , une légère perte auditive ou des convulsions Convulsions chez l’enfant Les convulsions se produisent lors de perturbations périodiques de l’activité électrique cérébrale, entraînant une dysfonction transitoire des fonctions cérébrales à des degrés variables. Lorsque... en apprendre davantage occasionnelles.

Environ 15 % à 25 % des nourrissons et enfants plus âgés développent des problèmes cérébraux et nerveux, tels qu’une perte auditive, un déficit intellectuel et des convulsions.

Prévention de la méningite chez l’enfant

Les vaccinations Vaccinations de routine des nourrissons, des enfants et des adolescents Vaccinations de routine des nourrissons, des enfants et des adolescents de routine peuvent éviter de nombreux cas de méningite bactérienne. Les personnes ayant été en contact avec quelqu’un souffrant de méningite reçoivent souvent des antibiotiques pour contribuer à prévenir l’infection (chimioprophylaxie). Les femmes enceintes peuvent se faire dépister à la recherche d’un streptocoque du groupe B et elles reçoivent des antibiotiques lors de l’accouchement afin de prévenir la transmission des bactéries au nouveau-né.

Vaccination

Chimioprophylaxie

Généralement, les médecins administrent des antibiotiques aux personnes ayant été en contact direct avec quelqu’un souffrant d’une méningite causée par Neisseria meningitidis ou Haemophilus influenzae. Les contacts directs sont définis de manière un peu différente selon laquelle de ces deux bactéries a provoqué la méningite, mais généralement, ils comprennent :

  • Membres du foyer (particulièrement ceux âgés de moins de 2 ans)

  • Employés des crèches (particulièrement ceux travaillant dans le groupe de l’enfant infecté)

  • Quiconque ayant été directement exposé à la salive de l’enfant infecté (par exemple, en l’embrassant ou en partageant les brosses à dents ou des ustensiles, ou professionnels de la santé réalisant certaines procédures)

  • Enfants exposés non vaccinés ou seulement partiellement vaccinés

  • Enfants exposés ayant un système immunitaire affaibli

La chimioprophylaxie est administrée aux contacts directs dès que l’enfant infecté est identifié, idéalement sous 24 heures.

Les médicaments pour la chimioprophylaxie comprennent la rifampicine, la ceftriaxone et la ciprofloxacine, et sont sélectionnés selon l’âge du contact direct.

Traitement de la méningite chez l’enfant

  • Antibiotiques

En cas de suspicion de méningite, l’enfant pris en charge reçoit le plus rapidement possible de fortes doses d’antibiotiques par voie intraveineuse. Dans les cas graves, des antibiotiques peuvent être administrés avant même que la rachicentèse ne soit réalisée. Une fois que les résultats des cultures de rachicentèse deviennent disponibles, le médecin peut éventuellement décider de changer les antibiotiques administrés selon le type de bactérie à l’origine de la méningite. L’âge de l’enfant permet également aux médecins de déterminer les antibiotiques à administrer.

Certains enfants de plus de 6 semaines peuvent recevoir des corticoïdes (tels que la dexaméthasone) par voie intraveineuse pour aider à réduire le risque de perte auditive.

Parfois, la rachicentèse et l’hémoculture sont répétées pour déterminer si l’action des antibiotiques est assez efficace.

REMARQUE : Il s’agit de la version grand public. MÉDECINS : AFFICHER LA VERSION PROFESSIONNELLE
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