Les personnes en bonne santé donnent une petite quantité de leur sang pour faire des transfusions sanguines. Généralement, un don correspond à environ 450 millilitres (moins d’un dixième du volume total de sang dans l’organisme), et souvent les différents composants du sang (voir Produits sanguins) sont séparés et administrés à des receveurs différents.
L’ensemble de la procédure de don de sang total (c’est-à-dire le sang avec tous ses composants) dure environ 1 heure. Les donneurs de sang doivent avoir 17 ans et peser au moins 50 kilogrammes. Ils doivent de plus être en bonne santé. La fréquence cardiaque, la tension artérielle et la température du donneur sont mesurées et un échantillon sanguin est testé pour vérifier que sa numération sanguine n’est pas basse (anémie). Enfin, le donneur est interrogé sur sa santé, sur d’éventuels facteurs de risque ainsi que sur les pays qu’il a visités. Certaines maladies et certains facteurs peuvent empêcher un donneur, de façon permanente ou temporaire, de donner son sang. Il s’agit généralement d’éléments qui pourraient rendre le don dangereux pour le donneur ou qui risquent de transmettre une maladie au receveur. La décision d’accepter ou de refuser un donneur peut être difficile à prendre. La Croix rouge américaine fournit des renseignements détaillés sur son site Web (voir Critères de la Croix rouge d’éligibilité au don du sang).
Exemples de maladies qui empêchent de donner son sang
Maladie |
Exclusion permanente ou temporaire |
Commentaires |
Participation à certaines activités à haut risque |
Permanente |
Cela comprend un résultat positif à un test de dépistage du VIH, même une seule fois. Les activités à haut risque comprennent : |
Activités qui augmentent le risque d’infection par le VIH |
Temporaire |
La FDA a changé les recommandations pour certaines autres activités à haut risque, passant d’une exclusion permanente à une exclusion temporaire (jusqu’à 12 mois) à compter de la dernière activité de ce genre. Les activités comprennent :
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Anémie (faible taux d’hémoglobine dans le sang) |
Temporaire |
Les personnes peuvent donner leur sang une fois l’anémie résolue. |
Asthme, sévère |
Permanente |
— |
Troubles hémorragiques, congénitaux |
Permanente |
— |
Permanente |
Les personnes ne peuvent pas donner leur sang même si elles sont en rémission. |
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Cancer, autres |
Temporaire |
Les personnes peuvent donner leur sang si elles sont en rémission et si le traitement a été achevé plus de 12 mois auparavant. Ce délai de 12 mois peut être réduit pour les personnes atteintes de formes légères, traitables (comme les petits cancers cutanés). |
Prise de certains médicaments, tels que l’acitrétine, le dutastéride, l’étrétinate, le finastéride et l’isotrétinoïne |
Temporaire |
La durée qu’il faudra avant de pouvoir donner son sang dépend du médicament. La plupart des médicaments n’empêchent pas de donner son sang. |
Maladie cardiaque, sévère |
Permanente |
— |
Hépatite, maladie |
Permanente |
Les personnes qui ont déjà eu une hépatite d’origine virale ne peuvent pas donner leur sang. |
Hépatite, exposition à la maladie |
Temporaire |
Il convient d’attendre 12 mois après une possible exposition (par exemple, avoir vécu ou avoir eu des relations sexuelles avec une personne atteinte d’hépatite, avoir été incarcéré dans un établissement pénitencier pendant plus de 72 heures, ou avoir subi une morsure humaine ayant perforé la peau). |
Temporaire |
Les personnes peuvent donner leur sang si leur pression artérielle est bien contrôlée. |
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Exposition possible à des maladies à prions, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob (aussi appelée maladie de la vache folle) |
Permanente |
L’exposition survient dans les cas suivants : |
Paludisme ou exposition au paludisme |
Temporaire |
Les personnes doivent alors attendre de 1 à 3 ans. |
Grossesse |
Temporaire |
Les femmes ne peuvent donner leur sang que 6 semaines après l’accouchement. |
Intervention chirurgicale lourde, si récente |
Temporaire |
— |
Tatouages |
Temporaire |
Les personnes doivent attendre 12 mois. |
Transfusions |
Temporaire ou permanente |
Les personnes ayant reçu une transfusion aux États-Unis doivent attendre 12 mois. Personnes ayant reçu une transfusion au Royaume-Uni depuis 1980. |
Vaccins (certains) |
Temporaire |
La durée qu’il faudra avant de pouvoir donner son sang dépend du vaccin. |
Temporaire |
Pour une récente infection par le virus Zika, la FDA recommande une exclusion de 120 jours à compter de la résolution des symptômes ou du dernier test positif, la plus longue période prévalant. La FDA ne recommande plus la sélection des donneurs en fonction des facteurs de risque ; au lieu de cela, le sang de tous les donneurs doit être testé pour le virus Zika. |
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FDA = Food and Drug Administration (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) ; VIH = virus de l’immunodéficience humaine. |
En général, les donneurs ne sont pas autorisés à donner leur sang plus d’une fois tous les 56 jours. La rémunération a presque disparu aux États-Unis, car cela encourageait le don du sang par des personnes qui manquaient d’argent, et qui, pour en avoir, niaient parfois être porteuses de maladies qui les auraient rendues inéligibles.
Une fois qu’il a été établi qu’une personne peut donner son sang, elle s’assied dans un fauteuil ou s’étend sur un lit. Le personnel soignant explore l’intérieur du coude à la recherche de la veine la plus adaptée pour le prélèvement. Après une désinfection soigneuse de la zone entourant la veine, une aiguille est introduite dans la veine et fixée de façon temporaire par un pansement stérile. Hormis la sensation douloureuse ressentie au moment de l’insertion de l’aiguille, le procédé est indolore. Le sang passe alors à travers l’aiguille pour être recueilli dans une poche. Le prélèvement proprement dit ne dure que 10 minutes, mais l’ensemble du processus, des questions sur les antécédents médicaux à une courte phase de rétablissement, dure environ une heure.
Le volume de sang prélevé pour un don est d’environ 450 millilitres. Le sang recueilli est immédiatement scellé dans des culots de plastique, sachets spéciaux contenant un anticoagulant et une solution conservatrice. Un petit échantillon de chaque don est analysé pour détecter certains organismes infectieux.
Tests de recherche d’infections sur le sang des donneurs
Les transfusions sanguines peuvent transmettre les agents infectieux présents dans le sang du donneur. Les administrations de santé ont donc imposé une sélection rigoureuse des donneurs par des tests sanguins approfondis. Tous les dons de sang sont soumis à des tests de recherche des agents infectieux responsables de l’hépatite virale, du SIDA, de certaines autres affections virales spécifiques (telles que les infections par le virus Zika et le virus du Nil occidental), de la maladie de Chagas et de la syphilis.
Syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)
Aux États-Unis, comme en Europe, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du SIDA, est recherché sur tous les dons de sang. Le test n’est pas fiable à 100 %, car il ne sera pas positif pendant les premières semaines suivant l’infection au VIH. Cependant, les donneurs potentiels sont soumis à un entretien préalable qui fait partie du processus de sélection. Le médecin qui pratique l’entretien recherche des conduites ou des facteurs de risque de contamination par le VIH ; il demande par exemple si le donneur potentiel ou ses partenaires sexuels ont pris des drogues par voie intraveineuse ou s’il a eu des rapports avec un homme homosexuel. Grâce aux analyses de sang et à une sélection rigoureuse, le risque de transmission du VIH par transfusion aux États-Unis est extrêmement faible, de l’ordre de 1 transfusion sur 1 500 000 à 2 000 000 selon les dernières évaluations.
Hépatite virale
Tous les dons de sang sont testés à la recherche des différents types de virus qui peuvent provoquer des hépatites virales (virus des hépatites B et C).
Ces examens ne permettent pas d’identifier tous les dons de sang infectés, mais grâce aux procédures rigoureuses de tests et de sélection des donneurs, les transfusions ont actuellement un risque quasiment nul de transmission de l’hépatite C. Le risque actuel est de < 1 infection pour 2 000 000 poches de sang transfusées aux États-Unis.
L’hépatite B reste la maladie potentiellement grave la plus fréquemment transmise par les transfusions sanguines, avec un risque actuel d’environ 1 infection pour 1 000 000 unités de sang transfusées aux États-Unis.
Syphilis
La syphilis est rarement transmise par transfusion sanguine. Non seulement parce que les donneurs sont sélectionnés et que la bactérie de la syphilis est recherchée dans le sang du donneur, mais également parce que la poche de sang est conservée à basse température, ce qui tue le micro-organisme s’il est présent.