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Diabète sucré

Par

Erika F. Brutsaert

, MD, New York Medical College

Vérifié/Révisé sept. 2022
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Ressources liées au sujet

Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie. Les premiers symptômes sont liés à l'hyperglycémie et comportent polydipsie, polyurie et vision floue. Les complications tardives comprennent des anomalies vasculaires, une neuropathie périphérique, une néphropathie et une prédisposition à l'infection. Le diagnostic repose sur la mesure de la glycémie. Le traitement associe un régime alimentaire, l'exercice physique et différents médicaments antidiabétiques oraux et l'insuline et des médicaments non insuliniques injectables. Les complications peuvent être retardées ou évitées grâce à un contrôle glycémique adéquat; la maladie cardiaque demeure la principale cause de mortalité dans le diabète.

Il existe 2 catégories principales de diabète sucré (diabète)

  • Type 1

  • Type 2

Les 2 types de diabète sucré peuvent être distingués par différents critères (voir tableau Caractéristiques générales des diabètes de type 1 et 2 Caractéristiques générales des diabètes de type 1 et 2 Caractéristiques générales des diabètes de type 1 et 2 ). Les qualificatifs ayant trait à l'âge de survenue de la maladie (chez le sujet jeune ou lors de la maturité) ou au type de traitement (insulino- ou non–insulino-dépendant) ne sont plus utilisés, car il existe un chevauchement dans les classes d'âge ou les traitements pour les deux types de diabète.

L'altération de la régulation de la glycémie (diminution de la tolérance au glucose ou hyperglycémie modérée à jeun, voir tableau Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* ) est un état intermédiaire, parfois transitionnel, entre le métabolisme glucidique normal et le diabète qui devient plus fréquent avec l'âge. L'intolérance au glucose est un facteur de risque important de diabète et peut le précéder de plusieurs années. Elle est associée à un risque cardiovasculaire accru, bien que les complications microvasculaires Complications du diabète sucré En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Complications du diabète sucré typiques du diabète ne soient pas très fréquentes (une albuminurie et/ou une rétinopathie se développe dans 6 à 10% des cas).

Complications

Au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires) et/ou les gros vaisseaux (lésions macrovasculaires). (Pour plus de détails, voir Complications du diabète sucré Complications du diabète sucré En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Complications du diabète sucré .)

La microangiopathie est à l'origine de 3 des complications fréquentes et redoutables du diabète:

La microangiopathie altère également la cicatrisation, de sorte que même des plaies mineures peuvent évoluer vers des ulcères plus profonds qui s'infectent facilement, surtout au niveau des membres inférieurs. Le contrôle strict de la glycémie peut prévenir ou retarder un grand nombre de ces complications, mais peut ne pas les faire totalement disparaître une fois qu'elles sont établies.

Le dysfonctionnement immunitaire est une autre complication majeure qui se développe sous l'effet direct de l'hyperglycémie sur l' immunité cellulaire Composantes cellulaires du système immunitaire Le système immunitaire est constitué d'éléments cellulaires et éléments moléculaires qui agissent ensemble pour détruire les antigènes. (Voir aussi Revue générale du système immunitaire.) Bien... en apprendre davantage . Les patients qui ont un diabète sucré sont particulièrement sensibles aux infections bactériennes et fongiques.

Étiologie du diabète sucré

Diabète de type 1

  • Production d'insuline absente à cause de la destruction auto-immune des cellules bêta du pancréas

Dans le diabète de type 1 (anciennement appelé juvénile ou insulino-dépendant), la production d'insuline est insuffisante ou absente en raison d'une atteinte auto-immune du pancréas avec destruction des cellules bêta, probablement déclenchée par une exposition environnementale chez des personnes génétiquement sensibles. La destruction progresse de façon infraclinique pendant des mois ou des années jusqu'à ce que la masse cellulaire bêta diminue en dessous d'un seuil où la concentration d'insuline n'est plus suffisante pour contrôler les glycémies plasmatiques. Le diabète de type 1 se développe généralement au cours de l'enfance ou de l'adolescence et était, jusqu'à récemment, la forme de diabète la plus fréquente avant l'âge de 30 ans; cependant, il peut aussi se développer chez l'adulte (diabète latent auto-immun de l'adulte, qui, souvent, semble à première vue être de type 2). Certains cas de diabète de type 1 ne semblent pas être de nature auto-immune et sont considérés comme idiopathiques. Le diabète de type 1 représente < 10% des cas de diabète.

La physiopathologie de la destruction de nature auto-immune des cellules bêta implique des interactions encore imparfaitement comprises entre les gènes de susceptibilité, les auto-antigènes et les facteurs environnementaux.

Ces gènes prédisposants sont multiples et comprennent ceux du complexe majeur d'histocompatibilité (MHC), en particulier HLA-DR3,DQB1*0201 et HLA-DR4,DQB1*0302, qui sont présents chez > 90% des patients qui présentent un diabète de type 1, et ceux en dehors du système MHC qui semblent réguler la production et le métabolisme de l'insuline, et confèrent un risque de diabète en association avec les gènes du MHC. Les gènes de susceptibilité sont plus fréquents dans certaines populations que dans d'autres, ce qui explique la fréquence élevée du diabète de type 1, le dépistage dans certains groupes ethniques (Scandinaves, Sardes).

Les auto-antigène sont dirigés contre la glutamate décarboxylase, l'insuline, la proinsuline, l'insulinoma-associated protein, zinc transporter ZnT8, ou d'autres protéines de la cellule bêta. Il semble que ces protéines soient exposées ou libérées pendant le turnover normal des cellules bêta ou lors de lésions cellulaires bêta (p. ex., d'origine infectieuse), activant principalement une réponse immunitaire à médiation cellulaire T qui entraîne la destruction des cellules bêta (insulite). Les cellules sécrétant du glucagon alpha restent intactes. Les anticorps dirigés contre les auto-antigènes, qui peuvent être détectés dans le sérum, semblent être une réponse (et non une cause) à la destruction des cellules bêta.

Plusieurs virus (dont les virus coxsackie, de la rubéole, le cytomégalovirus, le virus Epstein-Barr et les rétrovirus) ont été associés au déclenchement du diabète de type 1. Les virus peuvent infecter les cellules bêta directement et les détruire ou susciter indirectement la destruction des cellules bêta en exposant les auto-antigènes, en activant des lymphocytes autoréactifs, en simulant des séquences moléculaires d'auto-antigène qui stimulent une réponse immunitaire (mimétisme moléculaire) ou par d'autres mécanismes.

Le régime alimentaire peut également être un facteur déclenchant. L'exposition des nourrissons aux produits laitiers (en particulier le lait de vache et les protéines de lait comme la bêta caséine), à une forte concentration de nitrates de l'eau potable et à une faible consommation en vitamine D a été associée à un risque accru de diabète de type 1. Une exposition précoce (< 4 mois) ou tardive (> 7 mois) au gluten et aux céréales augmenterait la production des auto-anticorps anti-îlots. Les mécanismes de ces associations sont mal connus.

Diabète de type 2

  • Résistance à l'insuline

Dans le diabète de type 2 (antérieurement dénommé de l'adulte ou non insulino–dépendant), la sécrétion d'insuline est inappropriée car les patients ont développé une résistance à l'insuline. La résistance hépatique à l'insuline conduit à une incapacité à supprimer la production de glucose hépatique et la résistance périphérique à l'insuline compromet la captation périphérique du glucose. Cette association donne lieu à des hypoglycémies à jeun et postprandiales. Les taux insuline sont souvent très élevés, surtout au début de la maladie. Plus tard au cours de la maladie, la production d'insuline peut diminuer progressivement, ce qui se traduit par une majoration de l'hyperglycémie.

La maladie se développe généralement chez l'adulte et devient plus fréquente avec l'âge; jusqu'à un tiers des adultes de > 65 ans ont une intolérance au glucose. Chez les personnes âgées, les glycémies atteignent des niveaux plus élevés après avoir mangé que chez les jeunes adultes, en particulier après les repas à forte charge glucidique. La glycémie met aussi plus de temps pour revenir à la normale, notamment en raison d'une accumulation de graisse viscérale abdominale et d'une diminution de la masse musculaire.

Le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent chez l'enfant car l'obésité infantile est devenue épidémique. Plus de 90% des diabétiques adultes ont un diabète de type 2. Il existe des déterminants génétiques évidents, comme en témoigne la forte prévalence de la maladie chez les personnes d'ascendance africaine, amérindienne, hispanique, native de l'Alaska et américaine d'origine asiatique et chez les parents des personnes atteintes de la maladie. Bien que plusieurs polymorphismes génétiques aient été identifiés au cours de ces dernières années, aucun gène unique n'a pu être incriminé dans la genèse des formes les plus fréquentes de diabète de type 2.

La physiopathologie est complexe et est imparfaitement comprise. L'hyperglycémie apparaît lorsque la sécrétion d'insuline ne peut plus compenser la résistance à l'insuline. Bien que la résistance à l'insuline soit caractéristique chez les diabétiques de type 2 et chez les sujets à risque, il existe également des preuves d'un dysfonctionnement des cellules bêta et d'une altération de la sécrétion d'insuline qui progresse au fil du temps, y compris

  • Diminution de la première phase de la sécrétion de l'insuline

  • Une perte de la sécrétion normalement pulsatile de l'insuline

  • Une augmentation de la signalisation de la sécrétion de proinsuline, indiquant une altération du traitement (fabrication) de l'insuline

  • Une accumulation de polypeptide amyloïde insulaire (une protéine normalement sécrétée avec l'insuline)

L'hyperglycémie peut, à elle seule, altérer la sécrétion d'insuline, parce que les glycémies élevées désensibilisent les cellules bêta et/ou suscitent un dysfonctionnement des cellules bêta (glucotoxicité).

L'obésité et la prise de poids sont des causes importantes de résistance à l'insuline dans le diabète de type 2. Le diabétique de type 2 a des déterminants génétiques mais le développement de l'affection dépend également du régime alimentaire, de l'activité physique et du mode de vie. Une incapacité à supprimer la lipolyse dans le tissu adipeux augmente les taux plasmatiques des acides gras libres qui peuvent altérer le transport du glucose médié par l'insuline et l'activité d'enzymes musculaires comme la glycogène synthétase. Le tissu adipeux fonctionne comme un organe endocrine, libérant de nombreux facteurs (adipocytokines) qui agissent favorablement (adiponectine) ou défavorablement (tumor necrosis factor-alpha, interleukine (IL)-6, leptine, résistine) sur le métabolisme du glucose.

Un retard de croissance intra-utérin et un petit poids de naissance ont également été associés à la survenue d'une résistance à l'insuline à l'âge adulte et pourraient être la conséquence d'influences environnementales prénatales néfastes sur le métabolisme du glucose.

Divers types de diabète

Divers types de diabète sucré représentent une petite proportion des cas. Les causes comprennent

Tableau

Symptomatologie du diabète sucré

Les symptômes les plus fréquents du diabète sont ceux de l'hyperglycémie. L'hyperglycémie légère du diabète précoce est souvent asymptomatique; par conséquent, le diagnostic peut être retardé de nombreuses années si le dépistage systématique n'est pas effectué.

Une polyphagie peut accompagner les symptômes de l'hyperglycémie mais elle n'est généralement pas l'un des symptômes ressentis en premier par le patient. L'hyperglycémie peut également entraîner une perte de poids, des nausées et des vomissements et une vision trouble et elle peut prédisposer aux infections bactériennes ou fongiques.

Les patients qui présentent un diabète de type 1 ont généralement à la présentation une hyperglycémie symptomatique et parfois une acidocétose diabétique Acidocétose diabétique L'acidocétose diabétique est une complication métabolique aiguë du diabète caractérisée par une hyperglycémie, une hypercétonémie et une acidose métabolique. L'hyperglycémie provoque une diurèse... en apprendre davantage . Certains patients présentent une longue phase de rémission mais qui est transitoire. Les glycémies sont alors normales sans traitement après le début aigu de la maladie (phase dite de lune de miel) du fait d'un rétablissement partiel de la sécrétion d'insuline.

Les diabétiques de type 2 peuvent avoir au début une hyperglycémie symptomatique, mais ils sont le plus souvent asymptomatiques. Le diagnostic n'est fait qu'à l'occasion d'une mesure de routine de la glycémie. Chez certains patients, les premiers symptômes sont ceux des complications du diabète Complications du diabète sucré En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Complications du diabète sucré , suggérant que la maladie était présente depuis longtemps. Chez certains patients, c'est un état hyperosmolaire hyperglycémique État hyperosmolaire hyperglycémique Le syndrome hyperosmolaire hyperglycémique est une complication métabolique du diabète caractérisée par une hyperglycémie sévère, une déshydratation extrême, une hyperosmolarité et une altération... en apprendre davantage qui est révélateur, en particulier pendant une période de stress ou lorsque le métabolisme glucidique est altéré par des médicaments, comme les corticostéroïdes.

Diagnostic du diabète sucré

  • Glycémie à jeun

  • Hb glycosylée (HbA1C)

  • Parfois, hyperglycémie provoquée par voie orale

La mesure après un jeûne de 8 à 12 heures ou 2 heures après l'ingestion d'une solution de glucose concentrée (hyperglycémie provoquée par voie orale) est préférée (voir tableau Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* ). L'HGPO est plus sensible pour le diagnostic de diabète et est indispensable à celui d'intolérance au glucose mais est plus coûteux, moins pratique et moins reproductible que la glycémie à jeun. Il est donc rarement utilisé en routine, sauf pour le diagnostic de diabète gestationnel Diabète sucré pendant la grossesse La grossesse rend plus difficile le contrôle glycémique en cas de diabète préexistant de type 1 (insulino-dépendant) et de type 2 (non– insulino-dépendant), mais ne semble pas aggraver la rétinopathie... en apprendre davantage ou à des fins scientifiques.

En pratique, le diabète ou l'intolérance au glucose sont le plus souvent diagnostiqués à l'occasion d'un dosage occasionnel de la glycémie ou de l'HbA1C. Une glycémie mesurée au hasard > 200 mg/dL (> 11,1 mmol/L) peut permettre le diagnostic, mais la glycémie peut être perturbée par le repas précédent et doit donc être confirmée par d'autres tests; retester peut ne pas être utile en présence de symptômes de diabète.

L'HbA1C est une forme d'hémoglobine chimiquement attachée à un sucre qui augmente avec la glycémie selon une relation validée avec la glycémie moyenne au cours des 3 mois précédents. Le taux de l'HbA1C fait désormais partie des critères diagnostiques du diabète dans certains pays:

  • HbA1C 6,5% = diabète

  • HbA1C 5,7 à 6,4% = prédiabète ou risque de diabète

Cependant, l'HbA1C est une mesure indirecte de la glycémie; les valeurs peuvent être faussement élevées ou basses (voir Surveillance Surveillance du traitement du diabète Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage ) et peut varier selon la race/l'ethnie. Les tests doivent être effectués dans un laboratoire certifié, avec un dosage certifié et standardisé par rapport à un dosage de référence. Les mesures de l'HbA1C effectuées au chevet du patient ne doivent pas être utilisées à des fins diagnostiques, même si elles peuvent être utilisées à des fins de surveillance du contrôle du diabète.

La mesure de la glycosurie, largement réalisée autrefois, n'est plus utilisée pour le diagnostic ou la surveillance car elle n'est ni sensible ni spécifique.

Pièges à éviter

  • Les dosages de l'HbA1C au lit du patient ne sont pas suffisamment précis pour être utilisés dans le diagnostic initial du diabète.

Tableau

Dépistage du diabète

Le dépistage du diabète doit être pratiqué chez les sujets à risque augmenté de développer la maladie.

Les sujets à haut risque de diabète de type 1 (p. ex., frères et sœurs et enfants de sujets souffrant de diabète de type 1) peuvent tirer profit d'une recherche d'anticorps anti-îlots ou anticorps anti-GAD (acide glutamique décarboxylase), qui précèdent le début de la maladie clinique. Cependant, en l'absence de stratégies préventives prouvées pour les personnes à haut risque, un tel dépistage est habituellement réservé aux protocoles de recherche.

Les facteurs de risque du diabète de type 2 comprennent

Les sujets de ≥ 35 ans et tous les adultes présentant des facteurs de risques supplémentaires de diabète décrits ci-dessus doivent être dépistés par la pratique d'une glycémie à jeun, la mesure de l'HbA1C ou une HGPO de 2 heures avec 75 g de glucose au moins toutes les 3 ans aussi longtemps que la glycémie reste normale et au moins tous les ans en cas d'hyperglycémie à jeun (voir tableau Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* Critères diagnostiques du diabète sucré et des troubles de la régulation de la glycémie* ).

Dépistage des complications du diabète

Tous les diabétiques de type 1 doivent bénéficier d'un dépistage des complications 5 ans après le diagnostic. Chez les diabétiques de type 2, le dépistage commence au moment du diagnostic. Les examens systématiques en cas de complications comprennent les suivants

  • Examen du pied

  • Examen du fond d'œil

  • Test urinaire de recherche d'une albuminurie

  • Dosage de la créatininémie et des lipides

L'examen des pieds doit être au moins annuel à la recherche d'une altération de la sensibilité à la pression, aux vibrations, à la douleur ou à la température. Ces signes sont évocateurs d'une neuropathie périphérique. La sensibilité à la pression doit être évaluée à l'aide d'un esthésiomètre à monofilament (voir figure Dépistage du pied diabétique Dépistage du pied diabétique Dépistage du pied diabétique ). La totalité du pied et en particulier les zones cutanées situées sous les têtes métatarsiennes, doit être examinée à la recherche de crevasses de la peau et de signes d'ischémie, tels que des ulcérations, une gangrène, des infections mycosiques de l'ongle, une diminution des pouls périphériques ou une dépilation.

L'examen du fond d'œil doit être effectué par un ophtalmologiste; l'intervalle de temps idéal entre les examens du fond d'œil est généralement annuel chez les patients présentant une rétinopathie à tous les 2 ans chez les malades sans rétinopathie à un examen précédent. Si la rétinopathie progresse, une évaluation plus fréquente peut être nécessaire.

Un examen sur un prélèvement d'urine ou sur les urines de 24 heures est indiqué annuellement pour rechercher une albuminurie. La créatininémie doit être mesurée annuellement pour évaluer la fonction rénale.

De nombreux médecins considèrent que l'ECG est un élément d'évaluation intéressant pour le dépistage d'une cardiopathie. Le profil lipidique doit être contrôlé au moins annuellement ou plus souvent lorsqu'il existe des anomalies. La pression artérielle doit être mesurée à chaque examen.

Calculatrices pour la prise en charge des patients diabétiques

Références pour le diagnostic

  • 1. American Diabetes Association: Standards of Medical Care in Diabetes. Diabetes Care 44 (Supplement 1): 1-259, 2022.

  • 2. Holt RIG, DeVries JH, Hess-Fischl A, et al: The management of type 1 diabetes in adults. A consensus report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetologia 64(12):2609–2652, 2021. doi: 10.1007/s00125-021-05568-3

Traitement du diabète sucré

  • Régime alimentaire et exercice

  • Pour le diabète de type 1, insuline

  • Pour le diabète de type 2, les antihyperglycémiants oraux, les agonistes injectables du récepteur du GLP-1 (glucagon-like peptide-1), l'insuline, ou leur association

  • Pour prévenir les complications, souvent inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (inhibiteurs de l'ECA ou bloqueurs des récepteurs de l'angiotensine II) et statines

Les éléments clés du traitement chez tous les patients sont l'éducation thérapeutique du malade le régime, l'exercice physique, la perte de poids, et le suivi du contrôle glycémique. Tous les diabétiques de type 1 requièrent de l'insuline. Certains patients qui ont un diabète de type 2 peuvent être en mesure d'éviter ou de cesser tout traitement médicamenteux s'ils sont en mesure de maintenir les glycémies par le régime alimentaire et l'exercice seuls. Pour une discussion détaillée, voir Traitement médicamenteux du diabète Traitement médicamenteux du diabète Le traitement général du diabète de tous les diabétiques comprend des changements de style de vie, dont ceux du régime alimentaire et de l'exercice. La surveillance appropriée des glycémies... en apprendre davantage .

Les patients présentant une altération de la régulation du glucose doivent recevoir des conseils hygiénodiététiques visant à modifier leur mode de vie afin d'éviter l'apparition d'un diabète patent. Ils doivent être étroitement surveillés pour reconnaître précocement l'apparition de symptômes ou un déséquilibre glycémique important. La fréquence idéale des consultations pour le suivi n'a pas été clairement déterminée, mais des contrôles annuels ou bi-annuels paraissent au moins nécessaires.

Divers médicaments ont été évalués pour la prévention du diabète. La metformine est sûre et peu chère et a les preuves les plus solides en prévention du diabète. Elle peut être envisagée si le régime et le mode de vie sont inefficaces, en particulier chez les patients qui présentent le risque le plus élevé de développer un diabète (IMC 35 ou antécédents de diabète gestationnel).

Revue générale du traitement médicamenteux

Tous les diabétiques de type 1 doivent recevoir une insulinothérapie Insuline Le traitement général du diabète de tous les diabétiques comprend des changements de style de vie, dont ceux du régime alimentaire et de l'exercice. La surveillance appropriée des glycémies... en apprendre davantage . L'objectif est d'essayer de reproduire le modèle de sécrétion d'insuline d'une personne non diabétiquee en utilisant une insulinothérapie bolus basal. Dans la thérapie basale-bolus, une insuline à action prolongée (ou une perfusion sous-cutanée continue d'insuline à action rapide délivrée par pompe) est utilisée pour simuler la production d'insuline basale qui supprime la production hépatique de glucose, en particulier à jeun, et une l'insuline plus rapide est utilisée avant les repas pour contrôler les variations postprandiales du glucose.

Le protocole d'insuline à échelle coulissante (ou mobile) est une stratégie dans laquelle des doses variables d'insuline à action rapide sont administrées avant les repas et au coucher en fonction de la glycémie du patient. Cependant, un protocole d'échelle d'insuline n'est pas une stratégie efficace pour maintenir l'euglycémie chez les diabétiques de type 1 ou chez la plupart des diabétiques de type 2.

Les patients qui présentent un diabète de type 2 et une glycémie modérément élevée doivent subir un essai de régime alimentaire et d'exercice, suivi de la prise d'un médicament antihyperglycémique non insulinique Antidiabétiques oraux Le traitement général du diabète de tous les diabétiques comprend des changements de style de vie, dont ceux du régime alimentaire et de l'exercice. La surveillance appropriée des glycémies... en apprendre davantage (souvent la metformine) si les changements de mode de vie sont insuffisants. Une association précoce et/ou un traitement par insuline doivent être débutés en cas d'hyperglycémie plus importante au moment du diagnostic ou avec des taux d'HbA1C de 1,5 à 2,0% au-dessus de la cible. Les objectifs et le suivi Surveillance du traitement du diabète Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage sont discutés ci-dessous.

Chez les patients qui n'ont pas de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, d'insuffisance cardiaque ou de maladie rénale chronique, le choix du traitement implique souvent la prise en compte des effets indésirables, de la commodité, du coût et les préférences du patient. La metformine est généralement le premier médicament oral utilisé en raison de son rapport coût-efficacité et de sa sécurité. Les agonistes des récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP1) sont une thérapie de seconde ligne efficace après la metformine et peuvent être plus efficaces que l'insuline, ou comme un complément à insulinothérapie dans le diabète de type 2. Les patients présentant une obésité peuvent également tirer profit des effets hypotenseurs de la thérapie par agonistes des récepteurs du GLP-1 ou de l'utilisation du tirzépatide, un double polypeptide insulinotrope glucose-dépendant (GIP) et un agoniste du récepteur du GLP-1.

En cas de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, un inhibiteur du sodium/glucose cotransporteur 2 (SGLT2) ou un agoniste du récepteur du GLP-1 peuvent être recommandés en raison des preuves selon lesquelles ces classes de médicaments diminuent les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (p. ex., infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) et la mortalité. En cas de maladie rénale chronique ou d'insuffisance cardiaque en l'absence de contre-indication, les inhibiteurs de SGLT2 sont recommandés car ils peuvent diminuer la progression de la maladie et la mortalité. Les agonistes du récepteur du GLP-1 et la pioglitazone peuvent être utilisés en cas de stéatose hépatique non alcoolique Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) ou de stéatohépatite non alcoolique Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) .

L'insuline est indiquée comme traitement initial du diabète de type 2 au cours de la grossesse ou chez les sujets présentant initialement une décompensation métabolique aiguë, telle qu'un état hyperosmolaire hyperglycémique État hyperosmolaire hyperglycémique Le syndrome hyperosmolaire hyperglycémique est une complication métabolique du diabète caractérisée par une hyperglycémie sévère, une déshydratation extrême, une hyperosmolarité et une altération... en apprendre davantage ou une acidocétose diabétique Acidocétose diabétique L'acidocétose diabétique est une complication métabolique aiguë du diabète caractérisée par une hyperglycémie, une hypercétonémie et une acidose métabolique. L'hyperglycémie provoque une diurèse... en apprendre davantage . L'insuline doit être envisagée chez les patients présentant des signes de catabolisme (perte de poids) ou des symptômes d'hyperglycémie (c'est-à-dire, polyurie, polydipsie) et/ou des taux d'HbA1C > 10% et une glycémie ≥ 300 mg/dL (16,6 mmol/L). Les patients qui présentent une hyperglycémie sévère peuvent mieux répondre à la thérapie après normalisation de la glycémie grâce à une insulino-thérapie.

Formation du patient

L'éducation est essentielle pour optimiser les soins. L'éducation doit comprendre des informations sur les points suivants:

  • Causes du diabète

  • Régime

  • L'effort

  • Médicaments

  • Auto-surveillance par test au doigt ou par surveillance continue de la glycémie

  • Surveillance de la HbA1C

  • Symptomatologie de l'hypoglycémie, de l'hyperglycémie et des complications du diabète

La plupart des diabétiques de type 1 doivent apprendre à adapter leurs doses d'insuline en se basant sur la glycémie et l'apport en glucides. L'information doit être renforcée à chaque consultation ou chaque hospitalisation. Les programmes formels d'éducation thérapeutique, généralement dispensés par des infirmières et des diététiciennes spécialisées dans le diabète, sont très efficaces et ont été démontrés améliorer l'évolution du diabète.

Régime

Le régime alimentaire personnalisé peut aider les patients à contrôler les fluctuations de leur glycémie et, à perdre du poids dans le cas du diabète de type 2. Les recommandations alimentaires doivent être individualisées en fonction des goûts, des préférences, de la culture et des objectifs du patient et doit être formulé pour répondre aux besoins posés par les comorbidités. Il n'y a pas de recommandations sur les pourcentages de calories qui doivent provenir des glucides, des protéines ou des lipides. Les patients doivent être informés de l'intérêt d'une alimentation riche en aliments complets plutôt qu'en aliments transformés. Les glucides doivent être de haute qualité et doivent contenir des quantités appropriées de fibres, de vitamines et de minéraux et une faible teneur en sucre, en graisses et en sodium. Certains adultes peuvent réduire la glycémie et diminuer les médicaments antihyperglycémiants en suivant un régime alimentaire pauvre ou très pauvre en glucides, bien que les bénéfices puissent ne pas être durables.

Les diabétiques de type 1 doivent évaluer leurs apports en glucides ou en équivalents glucidiques afin de mettre en adéquation les doses d'insuline et l'apport glucidique et optimiser la substitution insulinique physiologique. "Déterminer" la quantité de glucides dans le repas est utile pour calculer la dose d'insuline à injecter avant le repas. Par exemple, si un rapport glucide-insuline (CIR) de 15 grammes:1 unité est utilisé, une 1 unité d'insuline à action rapide pour 15 g de glucides contenus dans un repas est nécessaire. Ces ratios peuvent varier significativement d'un patient à l'autre, en fonction de leur sensibilité à l'insuline et ils doivent être ajustés au patient dans le temps. Les patients doivent également être informés que les repas riches en protéines ou en lipides peuvent augmenter les besoins en insuline et des ajustements de dose peuvent être nécessaires. Cette approche exige une information détaillée du patient et est plus efficace lorsqu'elle est effectuée par un diététicien expérimenté dans la prise en charge du diabète. Certains experts ont recommandé l'utilisation de l'indice glycémique (une mesure de l'impact d'un aliment contenant des glucides ingérés sur la glycémie) pour faire la différence entre les glucides rapidement et lentement métabolisés, bien qu'il y ait peu de preuves en faveur de cette approche.

Dans le cas du diabète de type 1 et du diabète de type 2, une consultation d'un nutritionniste doit compléter les conseils du médecin; le patient et la personne qui prépare ses repas doivent être présents.

L'effort

L'intensité de l'activité physique doit être augmentée jusqu'au niveau tolérable par le patient. Il a été montré que l'exercice aérobie et l'exercice de résistance amélioraient le contrôle glycémique dans le diabète de type 2; plusieurs études ont montré qu'une association d'exercices de résistance et aérobies était supérieure à l'une ou à l'autre utilisées isolément. En outre, dans le diabète de type 1, il a été démontré que l'exercice diminuait la mortalité et améliorait l'hémoglobine A1c (HbA1C). Les adultes diabétiques sans limitations physiques doivent faire de l'exercice pendant au moins 150 minutes/semaine (répartis sur au moins 3 jours). L'exercice a un effet variable sur la glycémie, en fonction du moment de l'exercice par rapport aux repas, de sa durée, de l'intensité et du type d'exercice. Chez le diabétique de type 1, en particulier, l'exercice peut induire une hypoglycémie. Par conséquent, la glycémie doit être surveillée immédiatement avant et après l'effort. La fourchette cible de glycémie avant l'effort doit être comprise entre 90 mg/dL et 250 mg/dL (5 mmol/L à 14 mmol/L).

Il convient de conseiller aux patients qui présentent des hypoglycémies pendant l'effort de contrôler leur glycémie capillaire et d'absorber des glucides ou de baisser leur dose d'insuline pour que leur glycémie soit légèrement supérieure à la normale juste avant l'effort. L'apparition d'une hypoglycémie pendant un effort intense nécessite l'ingestion de glucides pendant la période de cet effort, de l'ordre de 5 à 15 g de saccharose ou d'un autre sucre simple.

Perte de poids

Chez les diabétiques et obèse Traitement L'obésité correspond à un excès de poids, elle est définie comme un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m2. Les complications comprennent les pathologies cardiovasculaires (en... en apprendre davantage , on prescrit des médicaments antihyperglycémiants qui favorisent la perte de poids (p. ex., agonistes des récepteurs du GLP1, inhibiteurs de la SGLT-2 ou un agoniste double de l'incrétine), ou sont neutre sur le poids (inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4, metformine), si possible (pour plus de détails, voir Traitement médicamenteux du diabète Traitement médicamenteux du diabète Le traitement général du diabète de tous les diabétiques comprend des changements de style de vie, dont ceux du régime alimentaire et de l'exercice. La surveillance appropriée des glycémies... en apprendre davantage ). Deux agonistes du récepteur du GLP-1 qui sont utilisés pour la perte de poids à des doses plus élevées (semaglutide 2,4 mg, liraglutide 3 mg) sont associés à une perte de poids significative même aux doses utilisées pour le traitement du diabète.

D'autres médicaments amaigrissants, dont l'orlistat, la phentermine/topiramate et la naltrexone/bupropion peuvent être efficaces dans le cadre d'un programme visant à une perte de poids chez certains patients bien sélectionnés. L'orlistat, un inhibiteur de la lipase intestinale, réduit l'absorption des lipides alimentaires; il réduit les lipides sériques et facilite la perte de poids. La phentermine/topiramate est un médicament d'association qui réduit l'appétit par de multiples mécanismes cérébraux. Nombre de ces médicaments ont été montré diminuer l'HbA1C.

Un hydrogel oral contenant de la cellulose et de l'acide citrique qui permet aux patients de se sentir rassasiés et de manger moins est également disponible pour la gestion du poids et s'est avéré induire une perte de poids modeste chez les patients prédiabétiques et diabétiques.

Des dispositifs médicaux, dont des ballons gastriques implantés, un stimulateur du nerf vague, et la thérapie par aspiration gastrique sont également disponibles, mais leur utilisation reste limitée en raison du coût élevé et des données limitées chez les diabétiques.

Le traitement chirurgical de l'obésité Chirurgie bariatrique La chirurgie bariatrique est l'altération chirurgicale de l'estomac et/ou de l'intestin en vue d'obtenir une perte de poids. Aux États-Unis, environ 250 000 opérations bariatriques sont effectuées... en apprendre davantage , comme la gastrectomie ou le pontage gastrique, entraîne également une perte de poids et une amélioration du contrôle de la glycémie (indépendamment de la perte de poids) et une diminution du risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques et doit être recommandé aux patients sélectionnés de manière appropriée.

Soin des pieds

Des soins podologiques réguliers portant sur les ongles et les callosités sont importants chez les patients qui présentent une perte de la sensibilité ou des anomalies vasculaires. Ces patients doivent examiner tous les jours leurs pieds à la recherche de crevasses, fissures, durillons, cors et ulcères. Les pieds doivent être lavés chaque jour à l'eau tiède, avec un savon doux, puis séchés doucement et soigneusement. Un lubrifiant (p. ex., lanoline) doit être appliqué sur la peau sèche et squameuse. Des poudres non médicamenteuses pour les pieds doivent être appliquées sur les pieds humides. Les ongles des orteils doivent être coupés, de préférence par un podologue, en ligne droite et pas trop près de la peau. Ne pas appliquer de bandes ou de pansements adhésifs, ni de produits agressifs contre les cors, éviter l'usage de bouillottes ou de chauffe-pieds directement sur la peau. Les patients doivent changer leurs bas ou leurs chaussettes chaque jour et ne pas porter de vêtements serrés (p. ex., porte-jarretelles, chaussettes ou bas comportant des élastiques).

Les patients présentant des plaies neuropathiques du pied Traitement Traitement doivent absolument éviter l'appui jusqu'à complète guérison. En cas d'impossibilité de décharge, il est recommandé de porter une orthèse de protection adaptée. Les patients atteints de plaies des pieds d'origine neuropathique sans atteinte vasculaire peuvent cicatriser grâce à des soins locaux et à une antibiothérapie (si elle est nécessaire) et éviter ainsi la chirurgie. Après cicatrisation, il est souhaitable de prescrire des semelles ou des chaussures adaptées. Dans les cas rebelles, en particulier en cas d' ostéomyélite Ostéomyélite L'ostéomyélite est l'inflammation et la destruction des os dues à des bactéries, des mycobactéries ou des champignons. Les symptômes habituels sont des douleurs osseuses localisées avec des... en apprendre davantage Ostéomyélite , l'exérèse chirurgicale de la tête du métatarse (responsable de l'hyperpression) associée à une amputation de l'orteil atteint ou une amputation transmétatarsienne peut être nécessaire. Une plaie neuropathique peut souvent être améliorée de manière satisfaisante avec les appareils orthopédiques ou des orthèses (p. ex., chaussures moulées, semelles orthopédiques).

Vaccination

Transplantation pancréatique

Références pour le traitement

Surveillance du traitement du diabète

L'objectif du traitement est de contrôler l'hyperglycémie afin d'améliorer les symptômes et de prévenir les complications tout en limitant le risque hypoglycémique. Le diabète peut être contrôlé par le dosage de

  • Glucose

  • HbA1C

  • Fructosamine

Les objectifs du contrôle glycémique sont

  • Glycémie préprandiale entre 80 et 130 mg/dL (4,4 et 7,2 mmol/L)

  • Pic postprandial (1 à 2 heures après le début du repas) glycémie < 180 mg/dL (< 10 mmol/L)

  • Avec la surveillance continue de la glycémie, 14 jours dans l'intervalle (time in range, TIR) > 70% (glycémie cible de 70 à 180 mg/mL [3,9 à 9,9 mmol/L])

  • HbA1C < 7%

Les taux de glucose sont généralement déterminés par surveillance à domicile Populations et situations particulières Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage de la glycémie capillaire (p. ex., d'un doigt) ou surveillance continue de la glycémie et maintien de taux d'HbA1C < 7%. Les taux d'HbA1C sont surveillés tous les 3 mois ou, en cas de bon contrôle, tous les 6 mois.

Chez les diabétiques qui utilisent une surveillance glycémique continue, l'objectif de traitement standardisé pour de nombreux patients est un temps dans l'intervalle (time in range, TIR) de 14 jours > 70%. Ceci est défini comme une mesure de la glycémie avec un système de mesure en continue de la glycémie dans la plage de glycémie cible (70 à 180 mg/mL [3,9 à 9,9 mmol/L]) > 70% du temps sur 14 jours. Un temps dans l'intervalle (time in range, TIR) de 14 jours > 70% est associé à une diminution du risque de complications du diabète et est inversement corrélé au taux d'HbA1C. Les cibles de la surveillance continue de la glycémie doivent être individualisées en fonction de l'âge, des comorbidités et du risque d'hypoglycémie. Pour diminuer le risque d'hypoglycémie sévère, le temps en dessous de l'intervalle de normalité (< 70 mg/dL) doit être < 4% et le temps < 54 mg/L doit être < 1% (1, 2 Références sur la surveillance Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage ).

Ces objectifs peuvent être ajustés chez les patients chez lesquels un contrôle strict de la glycémie peut être déconseillé, tels que

Il convient de recommander un objectif d'HbA1C plus strict (< 6,5%) chez certains patients si cet objectif peut être atteint sans hypoglycémie. Les candidats potentiels à un contrôle glycémique plus strict comprennent

  • Les patients qui ne sont pas traités par des médicaments qui induisent une hypoglycémie

  • Les patients qui ont une histoire plus courte (< 10 ans) de diabète sucré

  • Les patients qui ont une espérance de vie longue

  • Les patients qui n'ont pas de maladie cardiovasculaire

L'auto-surveillance de la glycémie capillaire à l'aide d'un glucomètre (en utilisant du sang du bout des doigts et des bandelettes réactives) ou d'un lecteur de glycémie en continu est primordiale. Ces deux modalités de surveillance aident les patients à ajuster leurs apports alimentaires, à doser l'insuline et les médecins à recommander des ajustements de calendrier et des doses des médicaments (3 Références sur la surveillance Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage ).

Un grand nombre de lecteurs de glycémie sont disponibles. Presque tous ces appareils nécessitent des bandelettes réactives et un prélèvement de sang capillaire par piqûre au bout du doigt. Le choix entre les appareils s'appuie habituellement sur les préférences du patient et sur différentes caractéristiques comme le temps nécessaire à l'obtention du résultat (habituellement 5 à 30 s), la taille du tableau d'affichage (les grands écrans peuvent aider les patients) ainsi qu'une lecture vocale et connectivité par app de smartphone (4, 5 Références sur la surveillance Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage ).

Les systèmes de surveillance glycémique continue qui utilisent des capteurs situés sur ou sous la peau peuvent fournir des résultats en temps réel, y compris une alarme qui avertit d'une hypoglycémie, d'une hyperglycémie ou d'une glycémie qui change rapidement. Une surveillance glycémique continue est recommandée pour la prise en charge des patients traités par l'insuline pour évaluer les profils d'hyperglycémie et d'hypoglycémie qui ne sont pas identifiés par la mesure de la glycémie au doigt. Les systèmes de surveillance continue de la glycémie peuvent mesurer la glycémie en continu ou par intermittence (ne montrer la glycémie que lorsque le patient utilise un lecteur ou un smart phone).

Les patients qui utilisent un système surveillance continue de la glycémie ou un glucomètre peuvent être invités à s'auto-surveiller 1 à 5 fois/jour (la première mesure étant habituellement le matin à jeun). La fréquence dépend de la glycémie, des besoins et des capacités du patient et de la complexité du traitement. La plupart des diabétiques de type 1 tirent bénéfice d'au moins 4 contrôles/jour. Une autosurveillance plus fréquente est recommandée lorsque la glycémie est infra-optimale ou en cas de modifications du protocole thérapeutique.

Les systèmes de surveillance continue de la glycémie peuvent être intégrés à des pompes à insuline pour permettre un ajustement en temps réel des doses d'insuline en fonction de la glycémie. De tels systèmes, connus sous le nom de systèmes automatisés de délivrance d'insuline ou de systèmes hybrides en boucle fermée, sont coûteux; cependant, ils sont recommandés chez tous les patients qui prennent des injections quotidiennes multiples d'insuline et qui ont été démontrés abaisser les taux d'HbA1C et diminuer les hypoglycémies. Ils sont de plus en plus utilisés et les versions les plus récentes ne nécessitent pas de dosage quotidien de la glycémie au bout du doigt pour calibrer le lecteur de glycémie. Ils sont particulièrement utiles chez les patients atteints de diabète de type 1 et chez ceux souffrant d’une hypoglycémie inconsciente ou d’une hypoglycémie nocturne. Certains capteurs de mesure du glucose en continu peuvent être utilisés jusqu'à 2 semaines avant de devoir être remplacés. Les praticiens peuvent examiner les données enregistrées pour déterminer si le patient présente une hyper- ou une hypoglycémie non détectée.

Les taux d'HbA1C reflètent le niveau de la glycémie des 3 mois précédents et déterminent par conséquent la périodicité des consultations médicales. L'HbA1C doit être dosée chaque trimestre chez le patient qui présente un diabète de type 1 et au moins 2 fois par an chez le diabétique de type 2 dont la glycémie semble stable (plus fréquemment lorsque le contrôle glycémique est incertain). Des kits de test à domicile sont disponibles, mais ils sont rarement utilisés.

Le niveau de contrôle glycémique suggéré par les valeurs de l'HbA1C semble parfois différent de celui fourni par l'autosurveillance journalière qui peut comporter des valeurs faussement normales ou élevées. Les fausses élévations de l'HbA1C peuvent être observées en cas de turnover abaissé des globules rouges (comme cela se produit en cas d'anémie par carence en fer, en folates ou en vitamine B12), de la prise d'aspirine à haute dose et lors de la présence de fortes concentrations d'alcool dans le sang. Les valeurs faussement normales de l'HbA1C sont observées lors d'une augmentation du turnover des globules rouges, comme cela se produit lors des anémies hémolytiques Revue générale des anémies hémolytiques À la fin de leur vie (environ 120 jours), les globules rouges sont éliminés de la circulation générale. L'hémolyse est définie comme la destruction prématurée avec, par conséquent, une durée... en apprendre davantage Revue générale des anémies hémolytiques et les hémoglobinopathies Revue générale des hémoglobinopathies Les hémoglobinopathies sont des troubles génétiques affectant la structure ou la production de la molécule d'hémoglobine. Les molécules d'hémoglobine consistent en des chaînes polypeptidiques... en apprendre davantage (p. ex., HbS, HbC) ou pendant le traitement des anémies carentielles. En cas de cirrhose Cirrhose La cirrhose est une étape tardive de la fibrose hépatique qui a entraîné une distorsion diffuse de l'architecture hépatique. La cirrhose est caractérisée par des nodules de régénération entourés... en apprendre davantage ou de maladies rénales chroniques aux stades 4 et 5 Stades de la maladie rénale chronique La maladie rénale chronique est une détérioration ancienne et progressive de la fonction rénale. Les symptômes se développent lentement et aux stades avancés comprennent une anorexie, des nausées... en apprendre davantage  Stades de la maladie rénale chronique , la corrélation entre l'hémoglobine A1C et les glycémies sont faibles et l'hémoglobine A1C peut être faussement diminuée chez ces patients. La grossesse diminue également faussement les valeurs d'HbA1C

La fructosamine, qui est principalement composée d'albumine glycosylée mais qui comprend également d'autres protéines glycosylées, reflète le contrôle de la glycémie au cours des 1 à 2 semaines précédentes. La surveillance du diabète par la fructosamine peut être utilisée lors d'un traitement intensif du diabète et chez les patients présentant des variantes de l'hémoglobine ou un renouvellement élevé des globules rouges (qui faussent les résultats de l'HbA1C), mais elle est principalement utilisée en recherche.

La surveillance du glucose urinaire est trop imprécise pour être recommandée. L'auto-mesure de la cétonurie est recommandée chez les diabétiques de type 1 s'ils présentent des circonstances favorisantes ou une symptomatologie évocatrice d'acidocétose comme des nausées ou des vomissements, des douleurs abdominales, de la fièvre, des symptômes grippaux ou une hyperglycémie inhabituellement prolongée (> 250 à 300 mg/dL [> 13,9 à 16,7 mmol/L]) lors des autocontrôles glycémiques.

Références sur la surveillance

  • 1. American Diabetes Association: Standards of Medical Care in Diabetes. Diabetes Care 44 (Supplement 1): 1-259, 2022.

  • 2. Battelino T, Danne T, Bergenstal RM, et al: Clinical targets for continuous glucose monitoring data interpretation: Recommendations from the international consensus on time in range. Diabetes Care 42(8):1593–1603, 2019. doi: 10.2337/dci19-0028.

  • 3. Evert AB, Dennison M, Gardner CD, et al: Nutrition therapy for adults with diabetes or prediabetes: A consensus report. Diabetes Care 42:731–754, 2019. doi: 10.2337/dci19-0014

  • 4. Holt RIG, DeVries JH, Hess-Fischl A, et al: The management of type 1 diabetes in adults. A consensus report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetes Care 44(11):2589–2625, 2021. doi: 10.2337/dci21-0043

  • 5. Kravarusic J, Aleppo G: Diabetes Technology Use in Adults with Type 1 and Type 2 Diabetes. Endocrinol Metab Clin North Am 49(1):37–55, 2020. doi: 10.1016/j.ecl.2019.10.006

Populations et situations particulières

Le traitement du diabète nécessitent un ajustement soigneux des facteurs liés au patient, dont ceux liés à l'âge et au mode de vie, aux comorbidités et à la nécessité de traiter d'autres pathologies aiguës ou chroniques.

Patients qui ont des difficultés à maintenir leur glycémie cible

Le terme de diabète instable s'applique aux patients dont la glycémie varie de façon spectaculaire et répétée sans raison apparente. Les taux fluctuants de glycémie sont plus fréquents dans le diabète de type 1 du fait de l'absence presque complète de production d'insuline endogène et, chez certains patients parce que la contre-régulation à l'hypoglycémie peut être également altérée. Les autres causes de labilité des taux de glucose peuvent être une infection occulte, une gastroparésie (qui entraîne une absorption irrégulière de glucides alimentaires) et des troubles endocriniens (p. ex., maladie d'Addison Maladie d'Addison La maladie d'Addison est la conséquence d'un déficit de la corticosurrénale généralement d'évolution progressive. Elle se traduit par une hypotension et une hyperpigmentation et peut se compliquer... en apprendre davantage Maladie d'Addison ).

Les patients qui présentent une difficulté chronique à maintenir des glycémies acceptables doivent être explorés à la recherche des affections pouvant en être à l'origine. Les facteurs responsables sont une formation ou une compréhension insuffisante par le patient qui mène à des erreurs d'administration de l'insuline, à un respect insuffisant du régime alimentaire et à un stress psychosocial qui s'exprime par des erreurs diététiques ou dans les prises médicamenteuses.

L'approche initiale consiste à examiner attentivement les techniques de prise en charge du patient par lui-même, y compris la préparation d'insuline et les tests d'injection et de glucose. Une augmentation de la fréquence de l'autosurveillance glycémique permet de révéler des écarts glycémiques méconnus et d'aider le malade dans leur correction. Une enquête alimentaire détaillée, portant en particulier sur la durée des repas, doit être réalisée pour comprendre les raisons de la médiocrité du contrôle métabolique. Ces causes doivent être éliminées par un interrogatoire, un examen clinique et des examens de laboratoire.

Chez certains patients traités par l'insuline, une intensification du protocole peut être proposée avec une adaptation plus fréquente des doses d'insuline (grâce à la surveillance glycémique). La surveillance glycémique continue avec des alarmes et le traitement par pompe à insuline en boucle fermée hybride ou augmentée par capteur est un outil utile chez les sujets qui fluctuent entre hypoglycémie et hyperglycémie.

Enfants

Les enfants qui ont un diabète de type 1 doivent recevoir un traitement de remplacement insulinique physiologique comme les adultes, et suivre des protocoles de traitement similaires, dont des pompes à insuline Pompes à insuline Le traitement général du diabète de tous les diabétiques comprend des changements de style de vie, dont ceux du régime alimentaire et de l'exercice. La surveillance appropriée des glycémies... en apprendre davantage . Cependant, le risque hypoglycémique, lié au caractère aléatoire des repas, aux activités et à la capacité limitée à signaler les symptômes d'hypoglycémie, peut nécessiter une modification des objectifs glycémiques. La plupart des jeunes enfants peuvent apprendre à participer activement à leurs soins, y compris au contrôle glycémique et aux injections d'insuline. Le personnel scolaire et les soignants doivent être informés sur la maladie et instruit sur la détection et le traitement des épisodes hypoglycémiques. Le dépistage des complications microvasculaires peut habituellement être reporté après la puberté.

Les enfants diabétiques de type 2 exigent la même attention que les adultes concernant le contrôle de l'alimentation et du poids ainsi que le dépistage et la prise en charge de la dyslipidémie et de l'HTA. La plupart des enfants qui ont un diabète de type 2 sont obèses, et la modification du mode de vie est donc la pierre angulaire du traitement. Un traitement médicamenteux peut également être indiqué.

Adolescents

Le contrôle de la glycémie des enfants diabétiques se détériore généralement à l'adolescence. Plusieurs facteurs sont contributifs, dont

  • L'augmentation de poids induite par la puberté et l'insuline

  • Les modifications hormonales qui diminuent la sensibilité à l'insuline

  • Les facteurs psychosociaux qui conduisent à la non-observance de l'insuline (p. ex., troubles de l'humeur et d'anxiété, horaires chargés, repas irréguliers, conflits familiaux)

  • L'expérimentation de la consommation de cigarettes, d'alcool et de substances

  • Les troubles du comportement alimentaire qui conduisent à l'omission de l'injection d'insuline comme moyen de contrôler le poids

Le traitement implique souvent un contrôle médical intensif associé à des interventions psychosociales (p. ex., des groupes d'aide ou de soutien), une thérapie individuelle ou familiale, voire la prescription de psychotropes. La formation du patient est importante afin que les adolescents puissent profiter en toute sécurité des libertés propres à leur âge. Plutôt que de juger les choix personnels et les comportements, il convient de les convaincre de façon itérative de la nécessité d'un bon contrôle glycémique, en insistant sur la surveillance fréquente de la glycémie capillaire et en prônant l'utilisation de faibles doses d'insuline d'action rapide selon les besoins.

Hospitalisation

Le diabète peut justifier une hospitalisation de son seul fait ou en raison des affections associées. Tout patient qui est en acidocétose diabétique Acidocétose diabétique L'acidocétose diabétique est une complication métabolique aiguë du diabète caractérisée par une hyperglycémie, une hypercétonémie et une acidose métabolique. L'hyperglycémie provoque une diurèse... en apprendre davantage , état hyperosmolaire hyperglycémique État hyperosmolaire hyperglycémique Le syndrome hyperosmolaire hyperglycémique est une complication métabolique du diabète caractérisée par une hyperglycémie sévère, une déshydratation extrême, une hyperosmolarité et une altération... en apprendre davantage , ou hypoglycémie Hypoglycémie Une hypoglycémie ou une glycémie basse peuvent entraîner une stimulation du système nerveux sympathique et un dysfonctionnement du système nerveux central. Chez les diabétiques qui prennent... en apprendre davantage prolongée ou sévère doit être hospitalisé. Les patients présentant une hypoglycémie induite par des sulfonylurées, une hyperglycémie mal contrôlée ou une aggravation aiguë des complications diabétiques peuvent bénéficier d'une brève hospitalisation. Enfants et adolescents atteints de diabète débutant Le diabète sucré chez les enfants et les adolescents Le diabète sucré implique une absence de sécrétion d'insuline (type 1) ou une résistance des tissus périphériques à l'insuline (type 2) provoquant une hyperglycémie. Les premiers symptômes sont... en apprendre davantage peuvent également bénéficier d'une hospitalisation. Le contrôle métabolique peut se détériorer après une hospitalisation lorsque les protocoles insuliniques proposés en cours de cette hospitalisation s'avèrent inadaptés aux conditions de vie à domicile. Chez les diabétiques nouvellement diagnostiqués, les doses d'insuline utilisées en milieu hospitalier sont souvent trop élevées et peuvent provoquer une hypoglycémie si elles ne sont pas ajustées à la sortie de l'hôpital.

Lorsque d'autres maladies exigent une hospitalisation, certains patients peuvent continuer à suivre leur traitement du diabète tel qu'il avait été initialement prescrit. Le contrôle de la glycémie est souvent être difficile. Il est souvent négligé lors de la prise en charge de maladies plus aiguës. L'activité physique restreinte et la maladie aiguë favorisent l'hyperglycémie chez certains patients, alors que la diminution des apports alimentaires et les symptômes qui accompagnent la maladie (p. ex., nausée, vomissements, diarrhée, anorexie) favorisent l'hypoglycémie chez d'autres malades, en particulier lorsque la dose des médicaments hypoglycémiants n'est pas modifiée. En outre, il peut être difficile de contrôler convenablement la glycémie chez les patients hospitalisés parce que la routine hospitalière (p. ex., le moment des repas, la prise des médicaments et les différentes procédures) est programmée sans prendre en compte les protocoles thérapeutiques du diabète.

En milieu hospitalier, les antihyperglycémiants oraux doivent souvent être arrêtés. La metformine peut provoquer une acidose lactique Acidose lactique L'acidose lactique est une acidose métabolique à trou anionique élevé due à une concentration sanguine de lactate élevée. L'acidose lactique résulte d'une surproduction d'acide lactique et/ou... en apprendre davantage en cas d'insuffisance rénale et doit être arrêtée si des agents de contraste doivent être administré. Par conséquent, la metformine est arrêtée chez tous les patients hospitalisés sauf les plus stables. Les sulfonylurées peuvent provoquer une hypoglycémie et doivent également être arrêtées.

La plupart des patients hospitalisés peuvent être correctement traités par une insulinothérapie basale associée ou non à des injections d'insuline de courte durée d'action. Les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 sont relativement sûrs, même en cas de maladie rénale, ils peuvent également être utilisés pour abaisser la glycémie post-prandiale.

Un protocole d'insuline à échelle coulissante (ou mobile) ne doit cependant pas être la seule intervention de correction de l'hyperglycémie; elle est réactive plutôt que proactive et des données montrent qu'elle conduit à un mauvais contrôle glycémique par rapport au protocole insuline basale-bolus. L'ajustement de l'insuline à action prolongée doit être privilégié pour contrôler l'hyperglycémie plutôt que la correction par une insuline de courte durée d'action.

L'hyperglycémie des patients hospitalisés est associée à une augmentation du taux d'infection et de mortalité. Une maladie grave induit une résistance à l'insuline et une hyperglycémie même chez les patients qui ne présentent pas de diabète connu. Une telle hyperglycémie induite par le stress est associée à des résultats médiocres, dont une augmentation de la mortalité. Perfusion d'insuline pour maintenir la glycémie entre 140 et 180 mg/dL (7,8 et 10,0 mmol/L)

  • Prévient les effets indésirables tels que l'insuffisance d'organe,

  • Peut améliorer la récupération après un accident vasculaire cérébral, et

  • Induit une amélioration de la survie chez les patients nécessitant des traitements prolongés (> 5 jours) en soins intensifs

Auparavant, les glycémies cibles étaient plus basses; cependant, il semble que les objectifs moins stricts décrits ci-dessus puissent être suffisants pour prévenir les effets indésirables. Les patients gravement atteints, en particulier ceux qui reçoivent des glucocorticoïdes ou des amines pressives, peuvent avoir besoin de très fortes doses d'insuline (> 5 à 10 unités/h) en raison d'une résistance à l'insuline. Chez les patients gravement malades ou chez les patients post-chirurgicaux en unité de soins intensifs, des protocoles de perfusion d'insuline et/ou des algorithmes informatisés peuvent être utilisés pour titrer le débit d'insuline pour maintenir l'euglycémie.

Chirurgie

Le stress physiologique de la chirurgie peut augmenter la glycémie chez les diabétiques et induire une acidocétose chez les diabétiques Acidocétose diabétique L'acidocétose diabétique est une complication métabolique aiguë du diabète caractérisée par une hyperglycémie, une hypercétonémie et une acidose métabolique. L'hyperglycémie provoque une diurèse... en apprendre davantage de type 1. Pour les procédures plus courtes, l'insuline sous-cutanée peut être utilisée. Chez les diabétiques de type 1, la moitié ou les 2/3 de la dose habituelle matinale d'insuline à action intermédiaire ou 70 à 80% de la dose d'insuline à longue durée d'action (glargine ou detemir) peut être administrée la nuit ou le matin avant la chirurgie (à l'heure habituelle de l'administration d'insuline à longue durée d'action).

Les patients diabétiques de type 2 qui prennent de l'insuline doivent recevoir 50% de leur dose d'insuline basale la nuit ou le matin précédant la chirurgie. Une perfusion IV d'une solution de dextrose peut être commencée avant la chirurgie à une vitesse de 75-150 mL/heure et titrée pour maintenir l'euglycémie.

Pendant et après l'intervention, la glycémie (et les corps cétoniques, si l'hyperglycémie le nécessite) doit être contrôlée au moins toutes les 2 heures. La perfusion de dextrose peut être poursuivie, et l'insuline régulière ou à action rapide peut être administrée par voie sous-cutanée toutes les 4 à 6 heures selon les besoins pour maintenir la glycémie entre 100 et 200 mg/dL (5,5 et 11,1 mmol/L) jusqu'à ce que le patient puisse passer à l'alimentation orale et reprendre les doses d'insuline habituelles. Des doses supplémentaires d'insuline intermédiaire ou à longue durée d'action doivent être administrées en cas de retard important (> 24 heures) à la reprise du protocole habituel. La même approche peut être également utilisée en cas de traitement par l'insuline, dans le diabète de type 2 mais la mesure des corps cétoniques n'est pas nécessaire.

Certains préfèrent supprimer l'injection d'insuline en sous-cutané ou inhalée le jour de l'intervention chirurgicale et administrer de l'insuline IV. En cas de chirurgie longue ou majeure, une perfusion d'insuline est préférable, en particulier parce que les besoins en insuline peuvent augmenter sous l'effet du stress de la chirurgie. La perfusion IV d'insuline peut être administrée en même temps qu'une solution intraveineuse de dextrose pour maintenir la glycémie. Une approche consiste à associer le glucose, l'insuline, et le potassium dans la même poche (protocole GIK), p. ex., en associant du dextrose à 10% avec 10 mEq (10 mmol) de potassium, et 15 unités d'insuline dans une poche de 500 mL. Les doses d'insuline sont ajustées par incréments de 5 unités. Cette approche n'est pas utilisée dans de nombreux établissements en raison de la fréquence des remélanges et des changements de poches nécessaires pour s'adapter aux glycémies du patient. Une approche plus fréquente aux États-Unis est d'infuser l'insuline et le dextrose séparément. L'insuline peut être perfusée à raison de 1 à 2 U/h avec du dextrose à 5% perfusé à raison de 75 à 150 mL/h. La vitesse d'administration de l'insuline peut devoir être diminuée chez les patients qui ont un diabète de type 1 plus sensible à l'insuline et augmentée chez les patients qui ont un diabète de type 2 plus résistant à l'insuline. Le dextrose à 10% peut également être utilisé. Il est important, en particulier dans le diabète de type 1, continuer l'injection d'insuline pour éviter le développement d'une acidocétose diabétique. L'adsorption de l'insuline sur les parois de la tubulure IV peut induire des effets inattendus qui seront minimisés en préremplissant la tubulure IV avec une solution d'insuline. La perfusion d'insuline est poursuivie pendant l'intervention et le réveil, avec des ajustements de la dose d'insuline en fonction des glycémies capillaires mesurées en salle de réveil puis à 1 à 2 heures d'intervalle.

La plupart des diabétiques de type 2 traités par des hypoglycémiants oraux maintiennent des glycémies acceptables à jeun et peuvent ne pas nécessiter d'insuline pendant la période périopératoire. La plupart des médicaments par voie orale, y compris les sulfonylurées et la metformine, doivent être arrêtés le jour de l'intervention, et la glycémie doit être mesurée en pré-opératoire et post-opératoire et toutes les 6 heures pendant que les patients reçoivent des solutés par voie IV. Le traitement oral peut être repris lorsque les patients peuvent manger, mais la metformine ne doit être réintroduite qu'après confirmation de la normalisation de la fonction rénale 48 heures après l'intervention.

Prévention du diabète sucré

Diabète de type 1

Aucun traitement n'évite avec certitude l'apparition ou la progression du diabète de type 1. L'azathioprine, les corticostéroïdes et la cyclosporine induisent une rémission au début du DS de type 1 chez certains patients probablement en arrêtant le processus auto-immun responsable de la destruction des cellules bêta. Cependant, la toxicité et la nécessité d'un traitement immunosuppresseur à vie limitent leur utilisation. Les anticorps monoclonaux anti-CD3 ont été démontrés réduire les besoins d'insuline pendant au moins la première année d'une maladie récente en supprimant la réponse auto-immune des lymphocytes T, et ces médicaments peuvent retarder l'apparition du diabète de type 1 chez les membres de la famille à haut risque des patients atteints de diabète de type 1. Une faible dose de globuline antithymocytaire (antithymocyte globulin [ATG]) et le golimumab, un médicament anti-TNF (tumor necrosis factor), se sont révélés prometteurs dans la préservation de la fonction des cellules bêta dans le diabète de type 1 d'apparition récente.

Diabète de type 2

Le diabète de type 2 peut généralement être prévenu par une modification du mode de vie. Une perte pondérale de l'ordre de 7% du poids de base associée à une activité physique d'intensité modérée (p. ex., marche de 30 min/jour), peut réduire l'incidence du diabète chez les individus à haut risque de > 50%.

Plusieurs médicaments ont été étudiés pour la prévention du diabète, dont la metformine, l'acarbose, le liraglutide, les thiazolidinediones, le valsartan, la testostérone, l'orlistat et la phentermine/topiramate. La metformine, qui est peu chère et sûre, a été largement étudiée et peut être administrée si la modification du mode de vie n'est pas efficace.

Chez les patients obèses, la pharmacothérapie pour la perte de poids, les dispositifs médicaux et la chirurgie bariatrique peuvent être utilisés en complément du régime alimentaire et de l'activité physique (voir perte de poids dans le diabète Perte de poids Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage ). Il a été démontré que la chirurgie métabolique (chirurgie bariatrique) diminuait le risque d'évolution vers le diabète.

Complications

Les complications du diabète Complications du diabète sucré En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Complications du diabète sucré peuvent être évitées ou limitées par le contrôle strict de la glycémie, définie par une HbA1C < 7% et par le contrôle de l' HTA Traitement On définit l'HTA comme une élévation prolongée de la pression artérielle au repos, systolique (≥ 130 mmHg) et/ou diastolique (≥ 80 mmHg). L’HTA sans cause connue (primitive; précédemment nommée... en apprendre davantage  Traitement et du taux des lipides Traitement Une dyslipidémie se définit par une élévation du cholestérol plasmatique, des triglycérides (TG) ou par un taux de cholestérol HDL (high-density lipoprotein [HDL-C]) bas, anomalies contribuant... en apprendre davantage Traitement . En cas de diabète, la pression artérielle doit être maintenue < 140/90 mmHg et chez les patients qui ont également une maladie cardiaque, sont à risque élevé de maladie cardiaque ou ont une maladie rénale, la pression artérielle doit être maintenue < 130/80 mmHg. Certaines organisations professionnelles recommandent un objectif de pression artérielle < 130/80 pour tous les patients diabétiques. Les mesures spécifiques visant à la prévention de la progression des complications détectées sont décrites dans Complications Complications du diabète sucré En cas de diabète sucré, au fil des années, l'hyperglycémie mal contrôlée entraîne de multiples complications, principalement vasculaires, qui affectent les petits (lésions microvasculaires)... en apprendre davantage Complications du diabète sucré et Traitement Traitement Le diabète sucré est la conséquence d'une diminution de la sécrétion d'insuline, associée à des degrés variables à une résistance des tissus périphériques à l'insuline aboutissant à une hyperglycémie... en apprendre davantage .

Points clés

  • Le diabète de type 1 est dû à une absence de production d'insuline due à une inflammation à médiation auto-immune des cellules pancréatiques bêta.

  • Le diabète de type 2 est due à la résistance hépatique à l'insuline (qui provoque une incapacité à supprimer la production du glucose hépatique) et de résistance périphérique à l'insuline (ce qui réduit l'absorption du glucose périphérique) associées à une anomalie sécrétoire des cellules bêta pancréatiques.

  • Faire le diagnostic par une glycémie à jeun élevée et/ou une élévation de l'hémoglobine A1C et/ou une valeur élevée à l'hyperglycémie provoquée sur 2 h.

  • Effectuer un dépistage régulier des complications.

  • Les complications microvasculaires comprennent la néphropathie, la neuropathie et la rétinopathie.

  • Les complications macrovasculaires impliquent une athérosclérose menant à une maladie coronarienne, à un accident ischémique transitoire/accident vasculaire cérébral et à une insuffisance artérielle périphérique.

  • Traiter par le régime, l'exercice, la perte de poids et l'insuline, et/ou des antihyperglycémiants oraux ou injectables.

  • Souvent, administrer des bloqueurs du système rénine-angiotensine-aldostérone et des statines pour éviter les complications.

Plus d'information

Les sources d'information suivantes en anglais peuvent être utiles. S'il vous plaît, notez que LE MANUEL n'est pas responsable du contenu de ces ressources.

  • American Diabetes Association: Standards of Medical Care in Diabetes: provides comprehensive guidelines for clinicians

  • Buse JB, Wexler DJ, Tsapas A, et al: 2019 Update to: Management of Hyperglycemia in Type 2 Diabetes, 2018. A Consensus Report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetes Care 43(2):487–493, 2020. doi: 10.2337/dci19-0066

  • Davies MJ, D'Alessio DA, Fradkin J, et al: Management of Hyperglycemia in Type 2 Diabetes, 2018. A Consensus Report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetes Care 41(12): 2669–2701, 2018.

  • Endocrine Society: Clinical Practice Guidelines: provides guidelines on evaluation and management of patients with diabetes as well as links to other information for clinicians

  • Holt RIG, DeVries JH, Hess-Fischl A, et al: The management of type 1 diabetes in adults. A consensus report by the American Diabetes Association (ADA) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Diabetologia 64(12):2609–2652, 2021. doi: 10.1007/s00125-021-05568-3

  • Powers MA, Bardsley J, Cypress M, et al: Diabetes Self-management Education and Support in Type 2 Diabetes: A Joint Position Statement of the American Diabetes Association, the American Association of Diabetes Educators, and the Academy of Nutrition and Dietetics. Diabetes Care 38(7):1372–1382, 2015.

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